Joseph-Émile Lussier«Nous étions une famille de 9 enfants. L'argent était rare, mais mon père a réussi à trouver l'argent nécessaire pour mes quatre années au collège classique St-Charles Borromée de Sherbrooke et deux ans à l'Université Laval à Québec. Là, mon meilleur ami était Charles Turgeon, le jeune frère de W.-F.-A. Turgeon, alors procureur général de la Saskatchewan. C'est cela qui ma décidé à venir dans l'Ouest. D'ailleurs, comme mon père n'avait pas d'influence politique, les chances de devenir un avocat prospère au Québec étaient bien minces. | Regina - Premières démarches pour une paroisse nationale canadienne-françaiseLa pétition adressée le 23 août 1950 à S. Exe. Mgr M.C. O'NElL par les porte-parole du groupe franco-catholique de la capitale de la Saskatchewan, demandant l'établissement d'u-ne paroisse canadienne-française à Regina, fut examinée le 17 octobre suivant à la chancelle-rie, alors située au 2107, rue Garnet. Six prêtres diocésains entouraient Son Excellence à cette rencontre, et personne ne s'opposa comme tel à la demande des Franco-catholiques; toutefois, les participants ne semblaient pas prêts à accorder d'emblée aux Canadiens français, la paroisse qu'ils demandaient; peut-être ignoraient-ils la promesse faite huit ans plus tôt par Mgr McGUIGAN, au père Capistran CAYER, O.F.M., d'accorder sa propre paroisse au groupe canadien-français, quand il en ferait la demande. Le père SCHACHTEL, curé de la paroisse du Saint-Sacrement, trouva une solution de diversion en offrant aux catholiques de langue française l'utilisation du CYC Hall pour la célébration de la messe dominicale dans leur langue; ce bâtiment était suffisamment grand, et central; il permettrait aussi à ceux qui insistaient pour obtenir une paroisse française, de se rendre compte par eux-mêmes si les signataires de la pétition du 23 août 1950 étaient sérieux dans leur demande. (1) Les Franco-catholiques de Regina ne semblèrent pas intéressés par cette offre, et restaient par ailleurs insatisfaits de la 2 e messe dominicale en français accordée aux francophones de Regina par Mgr ONEIL, depuis un an. C'est pourquoi une autre lettre fut adressée à l'Archevêque de Regina, en date du 24 mai 1951, lui renouvelant le désir, et la demande des Franco-catholiques de Regina, d'obtenir leur propre paroisse; cette fois cependant, la demande se rapportait plus spécifiquement à l'établissement d'une paroisse nationale canadienne-française. (2) La détermination des francophones de la capitale provinciale eut pour effet de provoquer une rencontre, un mois plus tard, soit le 25 juin, entre S. Exc. Mgr O'NEIL et M A.J. LETOURNEAU. L'Archevêque déclara à son interlocuteur qu'il était prêt à accorder une paroisse nationale aux Franco-catholiques de Regina, moyennant deux conditions: 1) il était essentiel de disposer de fonds suffisants, et, 2) il fallait un nombre suffisant de paroissiens. (3) | Première visite de l'abbé RoyerColonisation (Première visite de l'abbé Royer) M. l'abbé Royer, prêtre français, désireux de s'installer au Canada, est venu passer quelques semaines au milieu de nous afin d'étudier sur place le pays, ses us et coutumes. Il fit une exploration dans la Saskatchewan et visita les environs de Weyburn et de Willow-Bunch. La salubrité du climat, l'affluence des Canadiens-français et surtout la bienveillance de Mgr l'Archevêque furent pour M. l'abbé Royer de solides raisons pour le décider à fonder une paroisse française dans l'archidiocèse. Et dans quelques mois, nous assisterons à la naissance d'un centre qui, nous l'espérons, sera prospère. |
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