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Des gens

Yvonne Lizée (soeur Marie-Éphrem, N.-D.d.C.)

Yvonne Lizée naît à Saint-Adolphe de Dudswell, village situé à peu de distance de Sherbrooke, le 2 décembre 1899. Son père, épicier, se réserve un homestead dans l'Ouest canadien, à quelques kilomètres à l'ouest de Gravelbourg en 1907. Prudent, il vient passer seul deux saisons de culture avant de prendre la décision de s'installer de façon permanente et avec toute la famille dans ce nouveau pays. Il y a une petite école de campagne non loin de la ferme, mais comme Yvonne manifeste déjà plusieurs talents, ses parents l'envoient au couvent de Notre-Dame d'Auvergne, aujourd'hui Ponteix, pour y faire des études plus avancées sous la direction des Soeurs de Notre Dame de Chambriac.
Vers la fin de ses études, elle exprime le voeu de se faire religieuse. En août 1916, alors que la Première Guerre mondiale dévaste l'Europe et que les traversées demeurent hasardeuses à cause des sous-marins, elle part faire son noviciat en France. La jeune femme, qui a choisi le nom de soeur Marie-Éphrem, ne revient au Canada et ne peut revoir ses parents que trois ans plus tard, après sa profession. Elle termine à Régina les études devant lui permettre d'obtenir un brevet d'enseignement. Pendant qu'elle approfondit les matières au programme du ministère de l'Instruction publique, elle trouve encore le temps de suivre des cours de piano, de violon, de peinture et de sculpture, autant pour affiner ses talents que pour être à même d'amener ses futurs élèves à goûter eux aussi les joies de la création artistique. Elle commence alors à enseigner au couvent de Ponteix.

Au printemps de 1932, celle qui a été la première novice canadienne devient la première supérieure de naissance canadienne, quand on lui confie la direction de la communauté du couvent de Ponteix. Une fois les classes terminées en juin, elle part pour la France, où elle doit reconduire une novice et participer aux cérémonies du deuxième centenaire de sa congrégation. Elle ne reviendra qu'en octobre, une fois les classes reprises au couvent. Soeur Marie-Éphrem enseigne donc quelques cours au high school et lance un début de «cours commercial». À cette époque, il n'est pas de mise d'enseigner à des groupes mixtes dans les écoles privées. L'évêque du diocèse de Gravelbourg, Mgr Melanson, lui fait valoir que la situation difficile dans le secteur de l'enseignement – nous sommes au creux de la crise économique – appelle des idées neuves; la supérieure accepte donc les garçons dans les classes supérieures. Quelques années plus tard, en 1936, elle ouvre officiellement un cours commercial au couvent.

En septembre 1938, elle va prendre charge de l'école du Lac Pelletier, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Ponteix. L'été, elle continue à suivre les cours de l'Université de la Saskatchewan, à Saskatoon. Lorsque les Soeurs de Notre-Dame de Chambriac prennent la décision de se retirer du Lac Pelletier au moment de la rentrée de 1942, soeur Marie-Éphrem reprend le cours commercial à Ponteix.

À l'autonme de 1945, elle part pour Val-Marie où les religieuses ont accepté la direction d'un hôpital. Soeur Marie-Ephrem en sera la première supérieure. Avec deux autres compagnes, elle s'occupe de l'achèvement des travaux de construction et de l'aménagement du matériel. C'est là qu'elle continuera à servir jusqu'en août 1952, alors qu'elle est chargée d'ouvrir un nouvel hôpital à Zénon-Parc. Elle y demeurera jusqu'en 1962, alors qu'elle revient à Ponteix.

Tout d'abord affectée à l'hôpital du village, sa congrégation lui confie ensuite la direction du Foyer Saint-Joseph, établi à l'intention des parents de religieuses canadiennes. Soeur Marie-Éphrem occupe le poste d'économe jusqu'à ce qu'un diabète diagnostiqué trop tard amène la cécité complète et hâte son décès, survenu le dimanche 16 juin 1974.

(renseignements: Rachel Lacoursière-Stringer, Histoire de Ponteix, s.l.n.é., 1981, p. 49-67; dossier Ponteix et Val Echo, 1905-1956, aux Archives provinciales; Zenon Park, Hier, Aujourd'hui, Zenon Park History Book Committee, Zenon ParK, 1983, p. 313-314; dossier assemblé par les Soeurs de Notre-Dame de Chambriac).





 
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