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Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

White Star

Duck Lake: De passage le R.P. Croisier de Duluth qui prêchera des retraites à Édouardville, à Prince Albert, à Big River successivement.

Le Patriote de l'Ouest
le 12 septembre 1911
Les histoires de trois petites communautés françaises au nord de Prince Albert sont très intimement liées, même si la colonisation s'est faite à différents moments et autant par des Français que des Canadiens français. Albertville et Henribourg sont les mieux connues, mais la plus vieille des trois communautés est White Star, située quelques kilomètres au nord de Prince Albert.

Dans son histoire du diocèse de Prince Albert, Kaleidoscope, Many Cultures-One Faith, Solange Lavigne affirme que les premiers Français sont arrivés dans la région de White Star en 1905. «À cette époque, il y a un moulin à scie à l'est de Prince Albert et la plupart de ces pionniers travaillent à temps partiel au moulin.»(1) D'autres colons arrivent du Québec vers 1907. C'est cette année-là qu'on établit la paroisse Saint-Georges de White Star.

Donatien Frémont, dans son livre Les Français dans l'Ouest canadien, attribue la fondation de White Star à l'arrivée de colons bretons en 1904. «À quelques milles au nord de Prince Albert, White Star peut se rattacher à Saint-Brieux en ce sens que le premier noyau d'immigrants partis de Bretagne en 1904.»(2)

White Star aurait eu comme premier nom Édouardville ou, selon Frémont, Edwardfield. «Il porta d'abord le nom de Edwardfield et le mérite de la fondation en revient au Frère Édouard Courbis, O.M.I., un Aveyronnais, alors directeur de l'orphelinat catholique de Prince Albert.»(3)

Donatien Frémont et Solange Lavigne nomment les colons suivants comme étant les premiers dans la région: «Parmi les premiers à s'y établir, citons Paul Legodin, Ernest Clavier, Jean et Henri Delhommeau, Jean et Joseph Guédo, Henri Barque, Gabriel Leroux, Laurent Lemoal, Victor Colvez, Jean Macé, Georges Lempereur, presque tous des Bretons.»(4)

Un de ceux qui vient s'établir dans la région de White Star au début du siècle est Donatien Frémont lui-même. Il est né à Erbray, près de Chateaubriand dans la Loire-Atlantique, le 7 janvier 1881. En 1904, il décide de suivre les conseils de son médecin et d'émigrer au Canada. Il passe un an à Montréal puis en 1906, il se rend en Saskatchewan. «En 1906, des amis l'invitent à les suivre en Saskatchewan en vue de s'y prendre un homestead.»(5) Il se rend à environ dix-huit milles au nord de Prince Albert dans le nord de la toute nouvelle province de la Saskatchewan, . Ayant passé plusieurs années dans les grandes villes (à Nantes et à Montréal), Frémont ne connaît pas grand-chose de la vie d'agriculteur. Pour cette raison, il s'engage premièrement chez un fermier français «qui accepta mes services pour ce qu'ils valaient.»(6)

Avec un autre compagnon, il aide au fermier à défricher son terrain. Ayant acquis un peu d'expérience sur la ferme, Frémont et son compagnon se choisissent des homesteads dans la région, mais ils décident de garder leurs emplois chez le fermier car la terre «ne nourrit pas tout de suite un homme.»(7) Étant toujours employés du fermier, ils peuvent utiliser ses boeufs et sa charrue le printemps pour commencer à labourer leurs homesteads. Les deux hommes récoltent les produits de grands jardins potagers et alimentent leur diète avec la chasse et la pêche.

Lorsqu'il avait quitté la France, sa santé était très chancellante, mais dans l'Ouest elle s'améliore petit à petit. Toutefois, le travail dur de la ferme taxe sa force physique et il se retrouve souvent au lit avec une crise de lumbago ou une fièvre cérébrale. Au début de 1914, il reçoit ses lettres patentes, le titre de son homestead et peu de temps après, il accepte un poste de journaliste au Patriote de l'Ouest.

Entre-temps, d'autres colons Français sont venus s'établir dans la région de White Star: Jean-Baptiste Albert, Adolphe Soulié, Alfred Costeraste et les frères Alphonse et Joseph Frémont.

L'établissement de la paroisse Saint-Georges de White Star a été l'oeuvre de Georges Lempereur et son beau-frère, Jean Guédo. En 1907, les deux hommes se rendent à l'évêché de Prince Albert pour demander à Mgr Albert Pascal, O.M.I., de créer une paroisse à Édouardville. L'évêque accepte la requête des deux hommes: «En 1907, avec l'aide de ses amis et voisins, une petite chapelle est érigée sur le terrain de Jean Guédo. La paroisse est nommée Saint-Georges en honneur du saint patron de Georges Lempereur.»(8)

Avec l'arrivée du chemin de fer en 1917, White Star devient une communauté plus importante. En 1919, il devient alors nécessaire de construire une nouvelle église. Cette fois-ci, l'église est bâtie sur le terrain d'un monsieur St-Denis. La vieille chapelle est vendue pour la somme de 50,00 $. Le premier curé de White Star est l'abbé Danis.

Jusqu'à la crise économique des années 1930, White Star continue d'être une communauté florissante. Au début des années 1920, Angèle Delhommeau est enseignante à l'école de White Star. Le nombre d'élèves est de 72 une année.

Mais la situation se détériore durant la dépression. En 1932, l'évêque de Prince Albert annonce aux paroissiens que Saint-Georges deviendrait une simple mission qui sera desservie de la paroisse du Sacré Coeur à Prince Albert. Il est même question de déménager l'église à Waskesiu; on enlève même les bancs de l'église. Une protestation des gens de White Star oblige l'évêque à revenir sur certaines de ses décisions et l'église Saint-Georges continue à exister jusqu'en 1963.

Références

(1) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures-One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 82. (Traduction)
(2) Frémont, Donatien, Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface: Les éditions du blé, 1980, p. 125.
(3) Ibid., p. 125.
(4) Ibid., p. 125.
(5) Chaput, Hélène, Donatien Frémont, Journaliste de l'Ouest canadien, Saint-Boniface (Man): Les Éditions du blé, 1977, p. 33.
(6) Ibid., p. 33.
(7) Ibid., p. 34.
(8) Lavigne, Solange, op. cit., p. 82. (Traduction)

Sources

Un bout d'histoire... 61

Chaput, Hélène, Donatien Frémont, Journaliste de l'Ouest canadien, Saint-Boniface (Man): Les Éditions du blé, 1977.

Frémont, Donatien, Les Français dans l'Ouest canadien, Saint-Boniface: Les éditions du blé, 1980.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures-One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.





 
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