Revue historique: volume 7 numéro 4Vawn, Zenon Park et Bellevue à l'honneur aux finales du concours oratoire de l'AFCISUne page d'histoire La Liberté et le Patriote, le 18 mai 1967 Par Laurier Gareau Vol. 7 - no 4, avril 1997 L'Association Franco-Canadienne des Instituteurs de la Saskatchewan (AFCIS) a été fondée en 1954 comme «association professionnelle et pédagogique qui groupe le personnel enseignant catholique de langue française de la Saskatchewan.»' L'organisme avait plusieurs buts dont sauvegarder la foi catholique et la langue française, assurer le succès des examens de français de l'ACFC et voir à la relève dans la profession en encourageant les élèves franco-canadiens à devenir enseignants. L'association avait surtout comme rôle de permettre aux enseignants et aux enseignantes d'échanger de l'information au sujet des meilleurs livres de références et les manuels les plus pratiques à mettre entre les mains des élèves. Une première tentative de mettre sur pied une association des éducateurs de langue française en Saskatchewan avait eu lieu en juillet 1927. Le visiteur des écoles de l'époque, le père A.-F. Auclair, o.m.i., était instigateur de ce regroupement et le congrès avait eu lieu à Gravelbourg. Malgré le fait que le congrès avait lieu en pleines vacances d'été et que les enseignants devaient payer eux-mêmes leurs dépenses de voyage, ils étaient venus nombreux à cette rencontre. «Les couvents de Marcelin, Prince-Albert, Duck lake, Prud'homme étaient représentés. Il va sans dire que le personnel enseignant du Sud était là à peu près au grand complet.» La crise économique des années 1930 avait mis fin à ce regroupement et ce n'est que durant les années 1950 qu'un nouveau regroupement des enseignants a vu le jour. L'AFCIS a connu de grands succès les premières années de son existence à cause du dévouement des religieux et des religieuses impliqués dans l'enseignement en Saskatchewan. Le premier président ce l'organisme a été le Frère Gilles, des Frères des Écoles Chrétiennes de Willow Bunch. Les autres membres du premier exécutif de l'AFCIS étaient les Frères Georges-Armand, s.c., de Bellegarde (viceprésident sud), Louis-Gérard, s.c., du Collège NotreDame de Prince Albert (vice-président nord) et Mlle Thérèse Bouliane (secrétaire). Mlle Bouliane était la seule personne laïque à l'exécutif. Mais l'organisme pouvait compter sur les religieuses enseignantes des couvents de la province, de Bellegarde à Ponteix en passant par Forget, Montmartre, Laflèche, Willow Bunch et Gravelbourg et de Zenon Park à Onion Lake en passant par Saint-Brieux, Saint-Louis, Prud'homme, Prince Albert, Marcelin, Léoville, North Battleford et Delmas. On retrouvait aussi des religieuses dans de petites communautés comme Bellevue, Victoire, Domrémy, Saint-Front, Coderre et Lisieux pour n'en nommer que quelques-unes. L'AFCIS avait surtout deux grands bénévoles: les abbés Roger Ducharme dans le sud et Arthur Marchildon dans le nord, les deux visiteurs d'écoles de l'ACFC. Ce sont eux qui aidaient à organiser les rencontres de l'AFCIS, ses congrès annuels et ses projets, comme les Concours oratoire, le Festival de la chanson française et l'oeuvre du sou de l'Écolier. Ce dernier projet avait pour but d'encourager les élèves à contribuer des sous pour la survivance française. Une partie des fonds allaient vers l'achat de livres pour les écoles françaises de la province et la balance (environ 40 %) était réservée pour des bourses à des étudiants méritants. Généralement, les bourses étaient données à des élèves qui se rendaient au Québec pour l'école normale. Dans une récente conversation téléphonique, l'abbé Roger Ducharme de Willow Bunch m'a confié les noms de deux boursiers du sud de la Saskatchewan: Allain St-Cyr et Monique Morin. En 1965, l'AFCIS semblait être à court de souffle. Les abbés Ducharme et Marchildon avaient été remplacés comme visiteurs d'écoles par le père Benoit Paris, o.m.i., et puisque celui-ci devait s'occuper des écoles de l'ensemble de la province, il ne semblait pas pouvoir accorder autant de temps à l'association des enseignants. Dans un de ses rapports à la revue Vie française, Raymond Marcotte, représentant de l'ACFC au Conseil de la Vie Française en Amérique fait état de la situation à l'été 1965. «Le mois de mars vit la 'renaissance' de l'Association des Instituteurs de langue française de la Saskatchewan... Le comité se donne comme but de repenser une nouvelle structure de l'Association Franco-Canadienne des Instituteurs de la Saskatchewan.,,' L'abbé Jean Papen a été nommé président de ce comité. La réalité de l'enseignement du français en Saskatchewan était déjà en voie de changement: il y avait moins d'enseignantes religieuses et la Loi scolaire allait être amendée en 1968 pour créer des écoles désignées. L'AFCIS a fait place à l'Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS) au début des années 1970 et au cours des dernières années, on a vu la création de l'Association des enseignants et des enseignantes des écoles fransaskoises. L'Association Franco-Canadienne des Instituteurs de la Saskatchewan a joué un rôle important dans la communauté francophone, mais son histoire reste inconnue. Le temps est pourtant venu d'écrire cette histoire avant que tous les joueurs soient partis. Notes (1) «Constitution de l'AFCIS, Dossier Soeur Adèle Carignan, R500.63. Archives de la Saskatchewan. (2) Ibid. (3) Denis, Raymond. Mes mémoires, Manuscrit aux Archives de la Saskatchewan. (4) Marcotte, Raymond, «Rapport de la Saskatchewan», Vie française. Vol. 19, nos 11-12, juillet-août 1965. P. 337. |
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