Revue historique: volume 17 numéro 4Une vie militairepar Laurier Gareau vol. 17 - no 4, juin 2007
Jean Bonneau est né le 12 mars 1925 à Gravelbourg, le deuxième des quatre enfants du notaire Samuel M. Bonneau et de Délisca Labrèche. Il a fait ses études avec les Soeurs de Jésus-Marie et a terminé son secondaire à l'âge de 16 ans. La guerre battait alors son plein en Europe et en Asie et à cause des bombes incendiaires dans l'air par le Japon, plusieurs jeunes hommes ont été persuadés qu'ils devaient s'enrôler pour aider la cause. Il racontait à un journaliste en 2002 que certaines des bombes japonaises étaient tombées dans des champs près de Gravelbourg. En décembre 1942, n'étant âgé que de 17 ans, Bonneau s'est joint au Régiment South Saskatchewan à Gravelbourg. Plus tard, en avril 1943, il quittait Gravelbourg pour s'enrôler dans la Marine royale canadienne où il a été posté sur la côte est du Canada à bord de navires contre-torpilleurs de type Canadian Corvette qui faisaient l'escorte des convois qui transportaient des vivres vers l'Angleterre. À bord des navires, Jean Bonneau servait comme agent de communications et de chiffreur. Dans un article publié dans le journal The Recorder de Smith Falls, Ontario en 2002 et reproduit dans La Tribune de Gravel-bourg dans l'édition du 8 novembre 2004, Bonneau racontait au journaliste Bruce Peever qu'il cherchait l'aventure en se joignant à la marine durant la guerre.
Il connaissait peu, en s'enrôlant, des horreurs du service d'escorte dans l'Atlantique du nord. Son frère, Paul, nous raconte qu'il n'avait jamais vu l'océan et qu'il ne savait probablement pas nager. Jean Bonneau se souvenait que les convois transportaient des médicaments et de la denrée alimentaire essentiels au peuple britannique qui avait subi un bombardement presque sans relâche au début de la guerre et ces navires transportaient aussi des armes et munitions nécessaires aux efforts de la guerre. Pour cette raison, les convois étaient souvent attaqués par des sous-marins allemands. Bonneau racontait à Peever que les contre-torpilleurs sur lesquel il était n'avaient jamais été attaqués, mais des centaines de navires et des milliers d'hommes avaient été perdus dans cette campagne dans l'Atlantique du nord. Selon lui, l'océan Atlantique étant tellement froide, qu'un homme pouvait survivre à peine dix minutes dans l'eau glaciale. Les contre-torpilleurs escortaient des convois formés de 250 à 300 navires qui faisaient la course entre St-Jean, Terre-Neuve et Londonderry, Irlande. Les contre-torpilleurs pouvaient protéger les navires contre les sous-marins en laissant tomber des grenades sous-marines. «Si nous savions où le sous-marin était, nous pouvions jeter une grenade sous-marine. Le choc de cette grenade faisait exploser le sous-marin,» avait confié Bonneau à Peever. En septembre 1945, à la fin de la guerre, Jean Bonneau a quitté la Marine royale canadienne pour regagner son Gravelbourg natal. Il a alors commencé une carrière de journaliste avec le journal The Star de cette ville avant d'assumer le poste de rédacteur-direc-teur du journal. En même temps, il soumet-tait des articles pour publication dans le Leader Post de Regina et le Times Herald de Moose Jaw. Il était aussi pigiste pour des postes de radio du sud de la Saskatchewan. Il a décidé de retourner aux études en 1948 et a obtenu un Baccalauréat es arts et un Bachelier en sciences de l'Université d'Ottawa avec une spécialisation en psychologie et également une maîtrise. Tout en poursuivant ses études, il s'est joint à la « Canadian Officers' Training Corps » et a fait son entraînement à Shilo au Manitoba avec le « Royal Canadian Horse Artillery ». Il a décidé de regagné la Marine Royale du Canada en septembre 1954 et a été assigné au navire HMCS Québec qui se préparait à partir en voyage d'entraînement de quatre mois où ils visiteraient plusieurs pays, dont l'Égypte, la France, l'Espagne et le Gibraltar. En Égypte, il a visité le palais du roi Farouk 1er avec des marins français. Lors de ce voyage, ses responsabilités étaient d'organiser des activités à bord du navire pour les enfants orphelins et handicappés. Il s'occupait aussi de faire des dons de boîtes de nourriture à des missionnaires canadiens dans les missions d'Afrique. À son retour au Canada, il a été nommé au poste d'Officier d'information navale aux quartiers généraux de la Marine royale du Canada à Ottawa, puis, en 1957, Officier des relations scolaires pour la région de Québec. En 1961, il est attaché aux Affaires extérieures en qualité d'Officier de presse. Il poursuivait toujours des études et, en 1962, il a terminé des études à l'école de journalisme de la U.S. Naval Training Centre à Great Lakes dans l'état de l'Illinois. En 1964, il était Officier d'information et de la photographie auprès du Directeur des services de l'information aux quartiers généraux à Ottawa. Il a été choisi lauréat du prix d'excellence de la Société canadienne des relations publiques pour l'édition de la Revue navale internationale portant sur le centenaire du Canada en 1967. En juillet 1969, Jean Bonneau a été promu au rang de Commandant et est nommé Doyen de l'information militaire pour la région de Québec. Il a été conseiller des forces canadiennes utilisé pendant la grève des forces de police en octobre 1969 et pendant la crise du FLQ en octobre 1970. Il est devenu officier de presse et de liaison en chef pour les forces militaires et civiles pendant cette période. Après 25 ans de service au ministère de la Défense nationale, Jean Bonneau a pris sa retraite en février 1973 pour devenir Directeur adjoint aux affaires publiques à Transport Canada.
Pendant son séjour à Transport Canada, il a organisé des centres d'information dans des régions stratégiques à travers le pays afin de mieux servir le public. Il a aussi instauré le premier système de communication par télécopieur dans le secteur des affaires publiques afin de garantir une communication rapide entre Ottawa et les régions. Il a quitté Transport Canada en avril 1986. Enfin, en octobre 1976, Jean Bonneau a accepté des mains du Gouverneur général, l'Honorable Jules Léger, la médaille de l'Ordre du Canada accordée à son père Samuel M. Bonneau quelques mois avant sa mort en septembre 1976. La carrière de Jean-Claude Bonneau l'a mené loin des champs de blé qui étaient menacés pendant la Deuxième Guerre mondiale par des bombes incendiaires japonaises. Ce vétéran de la Deuxième Guerre mondiale est toujours resté actif dans la Légion canadienne. |
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