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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 6 numéro 1

Une page d'histoire

par Laurier Gareau
Vol. 6 - no 1, octobre 1995
Une page d'histoire

Dans la francophonie moderne, on déplore souvent l'absence de gens aux activités françaises. Oui, oui! Il y avait plus de 1 500 personnes à la Fête fransaskoise l'été dernier, mais il y en avait moins de 75 au mois de mars à la Cave à vin à Prince Albert et moins de 90 à la Fête des Bons Vivants à Gravelbourg à la même époque. Était-ce différent il y a 30 ans.

La Liberté et le Patriote du 8 avril 1965 nous raconte qu'une foule s'était déplacée pour le Festival de la Chanson Française le 4 avril à Gravelbourg. «C'est une foule de plus de 1,000 personnes qui se rendit au gymnase du Collège Mathieu pour assister au Festival de la Chanson Française. C'est un septième de toute la population de la région qui se donna ainsi rendez-vous à Gravelbourgpourun régal culturel en français, et cela malgré les routes mal réputées au printemps en ce coin de pays. Des jeunes marchèrent un mille et demi dans la boue avant d'atteindre un service de transport qui les conduisait au but.» Dans le journal La Relève de Gravelbourg, on parle de 1 200 personnes.

Quel était le but de ces jeunes Franco-Canadiens? En plus du Festival de la Chanson Française, I'ACFC avait organisé un premier congrès réunissant des jeunes de tous les centres francophones du sud de la province. Le Festival de la Chanson devenait aussi l'occasion de reconnaître la contribution de Mgr Aimé Décosse, évêque de Gravelbourg, à la cause de la survivance française en Saskatchewan. Le délégué du Conseil de la Vie Française en Amérique, M. Ernest Desormeaux d'Ottawa, lui remettait les insignes de l'Ordre de la Fidélité Française, le plus grand honneur de cette organisation. Nombreux étaient les dignitaires présents: «Des personnages de régions éloignées tinrent à être de la fête. Par exemple, Son Exc. Mgr Maurice Baudoux, archevêque de St-Boniface, les trois évêques de la Saskatchewan, LL. EE. NN. SS Frank Klein de Saskatoon, Laurent Morin de Prince Albert et Aimé Décosse, évêque local étaient présents. Son Exc. Mgr Michael Cornelius O'Neill, archevêque de Regina, avait délégué Mgr François Gerein, P. D., V. G. Ainsi c'est tout l'épiscopat de la province qui témoignait de son estime pour les activités françaises qui se tenait à Gravelbourg.»

En ce qui concerne le Festival de la Chanson Française, il s'agissait de la 18e édition. Chaque année, la plupart des villages francophones du sud-ouest de la province envoyait leurs meilleurs groupes d'écoliers-chanteurs. En 1965, il y avait alors la chorale du Collège Mathieu sous la direction du R.P. Fernand Binette, o.m.i., ainsi que des représentants des écoles de Willow Bunch, Lisieux, Ferland, Gravelbourg, Frenchville, Ponteix, Dollard, Coderre etAssiniboia. Une des participantes au Festival de 1965 était Aline Campagne, l'aînée de la célèbre famille de Willow Bunch. «Ainsi les écoliers étaient nombreux, mais les parents et autres amateurs de chants l'étaient encore davantage et remplissaient le vaste gymnase du collège.»

En même temps que le Festival de la Chanson, l'ACFC avait organisé le premier de deux grands rassemblements de jeunes à Gravelbourg. Roland Pinsonneault est alors président de I'ACFC et il veut impliquer davantage les jeunes. Selon La Relève, le but de ces rencontres était de les amener à «discuter des problèmes scolaires chez les Francophones» et de possiblement fonder une association provinciale de jeunes. Mais, à cause de problèmes financiers, les regroupements ont cessé d'exister après quelques mois et c'est seulement au début des années 1970 qu'est fondée l'Association jeunesse fransaskoise.

Toutefois, en 1965, les jeunes sont présents au gymnase du Collège Mathieu pour faire entendre leurs belles voix. L'abbé Roger Ducharme, alors visiteur des écoles pour l'ACFC, est un des principaux promoteurs du Festival de la Chanson Française dans le sud-ouest de la Saskatchewan, comme c'est le cas pour l'évêque de Gravelbourg, Mgr Almé D écosse.

Aujourd'hui, la tradition des Festivals de la Chanson Française est oubliée en Saskatchewan et nous avons malheureusement dela difficulté à regrouper 100 personnes. Combien d'entre nous rêvons aux jours d'antan quand il était possible d'en regrouper 1 000?





 
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