Revue historique: volume 17 numéro 3Une génération de décideursFrédéric Roussel Beaulieu vol.17 - no 3, mars 2007
Lémergence dun mouvement jeunesse Lors de la fondation de lAssociation catholique franco-canadienne de la Saskatchewan en 1912, une partie de la population de langue française a souhaité quon accorde davantage dattention à la jeunesse. Tout au long de son histoire, lACFC a consacré une grande partie de son temps et de ses énergies à répondre aux besoins des jeunes. Entre 1925 et 1968, elle a assumé le rôle de ministère de léducation française en organisant des «Concours de français». Ce souci de transmettre la langue française et lattachement de la jeunesse à ses racines culturelles a incité les chefs de file franco-canadiens à convaincre les jeunes de participer à des voyages de la survivance et à de grands rassemble-ments patriotiques au Québec dans les années 1920, 1930 et 1950. Cest aussi au nom de la jeunesse que lACFC a consacré temps et effort pour créer les stations de radio française de CFRG à Gravelbourg et CFNS à Saskatoon. Outre les initiatives prises par lACFC, les activités jeunesses étaient souvent organisées par les professeurs. Lors du 50e anniversaire de lACFC en 1962, les membres ont demandé à leur association de consacrer plus dénergie au regroupe-ment des jeunes afin dassurer son avenir et lépanouissement de la langue et de la culture française en Saskatchewan. La dispersion des centres francophones ne favorisait pas les rencontres inter-régionales au sein de la jeunesse. Afin dintéresser les jeunes à ses activités, lACFC a commencé à changer son image. En 1964, elle a changé officiellement de nom pour devenir lAssociation culturelle franco-canadienne. La crise scolaire de Saskatoon en 1965 et 1966 a fourni une occasion idéale pour tenter un rapprochement entre les jeunes et lACFC. Lassociation a organisé deux grands rassemblements denviron 125 jeunes chacun à Gravelbourg. Le but de ces rencontres était de les amener à «discuter des problèmes scolaires chez les francophones, ainsi que de mettre sur pied une organisation provinciale de jeunes (1) ». LACFC voulait créer une ACFC de jeunes. Le programme et «les activités de cette nouvelle association seraient laissées à linitiative des jeunes»(2) . Cependant, le projet dune association jeunesse provinciale ne sest pas concrétisé pour des raisons financières et aussi parce que la très grande majorité des jeunes voulaient davantage simpliquer au niveau local. Toutefois, quelques jeunes ont commencé à changer de perspective grâce à des voyages et à des échanges qui les ont mis en contact avec dautres jeunes francophones du pays. À lautomne 1967, des jeunes de la Saskatchewan ont participé à un Congrès des jeunes francophones de lOuest canadien à Banff. Selon les participants, «il ne sagit plus de survivre mais de vivre(3) ». Pour cela, il faut affirmer sa fierté dêtre Canadien français et organiser des activités témoignant de la vigueur de la culture canadienne-française. Il faut aussi travailler à cimenter des liens avec les anglophones tout en restant soi-même. Le Congrès de Banff sest terminé en souhaitant la mise sur pied dans chaque province de lOuest dune association de jeunes francophones.
Les voyages SEV (Saskatchewan Etudiante Voyage), mis en place en 1968 par le père André Mercure o.m.i. et labbé Arthur Marchildon, ont également contribué à élargir lhorizon des jeunes et à raffermir leur fierté française. Pendant six semaines, ils ont sillonné les routes de lEst du Canada dé-couvrant ainsi dautres endroits francophones. À partir de 1971, SEVI (Saskatchewan Étudiante Voyage In-ternational) a permis à des jeunes de visiter la France. Toutefois, le nombre de voyageurs était restreint de 20 à 35 jeunes par année en raison des coûts élevés du projet.
En août 1970, lAssemblée provinciale des mouvements de jeunes de lOntario français a invité des jeunes de lOuest et des Maritimes à participer à un colloque au Camp Katimavik «afin de favoriser léchange didées et dexpériences chez les jeunes francophones en milieux isolés4 ». Six jeunes franco-saskat-chewanais: Estelle Leblanc, Annette Laventure, Sylvianne Lepage, Réjean Bilodeau, Mau-rice Blanchette et Gérard Braconnier, ont eu loccasion de suivre des sessions de leadership, de sinitier aux techniques du travail de groupe et à la réalisation de documentaires et de discuter des activités des organismes jeunesses. Ce type de colloque correspondait tout à fait aux attentes du gouvernement libéral fédéral de Pierre-Elliott Trudeau qui estimait que «les voyages forment la jeunesse». Par lintermédiaire du Secré-tariat dÉtat, il a financé plusieurs activités touchant la jeunesse. LACFC a emboîté le pas et a commencé à organiser des voyages-échanges paral-lèlement aux voyages SEV. Elle voulait permettre à un plus grand nombre de jeunes de visiter le Québec et de simprégner dune ambiance française. En 1971, dix groupes de jeunes ont participé aux voyages-échanges et en 1972 il y a eu 20 autres groupes de la Saskatchewan. Ces voyages, congrès et colloques ont favorisé la création de clubs de jeunes dans le nord de la Saskatchewan : «Les Zodiaques» à North Battleford, «Les Météorites» à Debden, «Chez La Vigne» à Prince Albert, «Le Blé dOr» à Zenon Park, «Les Copains» à Saskatoon. Il y a eu aussi des clubs à Vonda, St-Denis, Prudhomme et Saint-Louis. Cependant, ces premiers clubs de jeunes avaient une vocation locale et ils étaient souvent contrôlés par des adultes et des membres du clergé. Cette tendance se fera sentir jusquau milieu des années 1970. Toutefois, dès le début de la décennie, on discerne une volonté daffranchissement et de regroupement des jeunes au sein dun seul organisme. En septembre 1970, des représentants des clubs de jeunes du Nord de la province se sont réunis à Prince Albert pour créer ONSEM (Organisation du Nord de la Saskatchewan En Mouvement) (5).
Ces premières initiatives se sont buttés à des problèmes financiers qui limitaient lorganisation des projets, mais aussi au manque de motivation et de leadership des jeunes pour continuer les activités des clubs. Au même moment, Wilfrid Denis a réalisé une enquête sur la jeunesse francophone en Saskatchewan et il a écrit que «sans le support et lintérêt des jeunes, la culture française est appelée à disparaître en Saskatchewan. Cette culture sépanouira en autant que les jeunes en feront une culture vivante (6) ». Or, au début des années 1970, beaucoup de Canadiens français de la Saskatchewan se désintéressaient de leur langue et de leur culture. Ils essayaient plutôt de sintégrer à la majorité anglophone. Ce phénomène était attribuable à une série de facteurs qui ont brisé lisolement des commu-nautés franco-canadiennes et favorisé les contacts avec les Saskatchewanais de langue anglaise. Ces facteurs étaient, entre autres, lamélioration des moyens de transport, laccessibilité accrue aux médias de masse de langue anglaise, lurbanisation et laccroissement du nombre de jeunes poursuivant des études universitaires. Au sein de lACFC, on commençait à reconnaître quil y avait un grave problème, car le plus jeune membre avait plus de 40 ans (7). Pour certains membres, il était grand temps de concrétiser les rêves dassociation jeunesse que caressait lACFC depuis quelques années, car lassociation risquait de disparaître si elle ne se renouvelait pas. Cest ce que soutenait le père Alain Piché o.m.i. lors dune réunion des comités locaux de lACFC de la région de Gravelbourg : «Si nous narrivons pas à créer un mouvement chez les jeunes, oublions lACFC(8) ». Adoptant les conclusions de len-quête sur la jeunesse francophone en Saskatchewan, les animateurs de lACFC soutenaient de leur côté quil fallait consacrer davantage de temps à la jeunesse à léchelle provinciale. Élaine Gaudet et Gérald Boudreau, deux des animateurs de lACFC, ont reçu «une subvention du Secrétariat dÉtat du Canada et ils ont invité tous les jeunes à venir participer à un «Grand Rallye de la jeunesse Francophone (9) » lors du Congrès biennal de lACFC à Saskatoon les 6 et 7 novembre 1971. «Le but du Congrès était de créer une meilleure entente entre les jeunes de la province»(10). LACFC espérait que ce ralliement mènerait à léclosion dun mouvement provincial des jeunes francophones de la Saskatchewan. Elle prévoyait même, advenant la création dune association jeunesse, dinviter un représentant à siéger au conseil dadministration de lACFC.
Les jeunes ne se sont pas faits prier pour participer à ce rassemblement. Ils étaient 536 à se rendre à Saskatoon et dans lEau vive du 16 novembre 1971 Marcel Moor applaudissait la renaissance de lACFC . Bien sûr, lassociation était encore loin de comprendre les jeunes. Quelques-uns dentre eux ne partagaient pas lenthousiasme de léditorialiste de lEau vive. Ils se plaignaient de laccueil quils avaient reçu. Selon eux, il y avait trop de monde pour favoriser les contacts entre les jeunes. De plus, ils croyaient quil aurait sans doute été plus profitable dinclure les jeunes dans les discussions. On leur avait plutôt fait faire de la peinture et de la sculpture sans leur expliquer le sens du projet. Lambiance de ce Congrès biennal aura leffet dune prise de conscience chez les jeunes de 15 à 25 ans qui avaient partici-pé: «La chose intéressante qui est sortie de cette convention, du point de vue des jeunes, cest la réalisation quil fallait une association pour les jeunes francophones; une association organisée pour et par les jeunes(11) ». Létablissement dune association jeunesse Au printemps 1972, lACFC a embauché Wilfrid Denis comme animateur de la jeunesse. En compagnie de René-Marie Paiement et de Gérald Boudreau, Denis a mesuré lintérêt des jeunes pour la création dune association jeunesse provinciale. Au terme des rencontres avec quelques jeunes leaders, les animateurs ont décidé daider les jeunes à organiser deux grands rassemblements. En octobre et en décembre 1972, lEau vive annonçait la tenue prochaine de rallyes pour et par les jeunes : le Rallye Grenouille à Gravelbourg du 1er au 4 février 1973 et le Rallye RAME (Réussir lAvenir Marchons Ensemble) à Prince Albert du 9 au 11 mars 1973. Ces rassemblements sinspiraient dexpériences semblables qui avaient eu lieu quelques années auparavant au Nouveau-Brunswick parmi la jeunesse acadienne. Les objectifs des deux rallyes étaient de renforcer le désir des jeunes de saffirmer en tant que francophones et de mettre sur pied une organisation jeunesse provinciale.
Fait intéressant, lors des discussions qui ont mené à la création des rallyes, les organisa-teurs envisageaient de permettre et dencourager des jeunes dorigines culturelles autres que française de participer à des activités qui se dérouleraient en français. Dans les documents de la période 1973-1977, on peut lire ceci au sujet de la clientèle cible du mouvement jeunesse : «Si les anglophones veulent parler français, ils sont acceptés aussi. Il en est de même pour les autres groupes ethniques(12) ». Lors des deux rallyes, les jeunes ont demandé la création dune association jeunesse provinciale. Toutefois, à cause des distances à parcourir dans la province et du manque de fonds, on a assisté à la création de deux comités jeunesses : lAssociation des jeunes francophones du Nord (AJFN) et lAssociation des jeunes francophones du Sud (AJFS). Les deux organismes ont élu respectivement leurs premiers comités exécutifs en mai et juin 1973. Le 18 août suivant, tout en conservant leur autonomie, ils ont fondé lAssociation des Jeunes Francophones de la Saskatchewan (AJF). Ce geste était purement pratique; faciliter lobtention de subventions du Secrétariat dÉtat. La nouvelle association sest tout de même donné un but général : «donner aux jeunes francophones plus doccasions de parler français entre eux et dencourager une meilleure prise de contact avec leur culture13 ».
Cette nouvelle association était parfois désignée sous le nom dAssociation des jeunes fransaskois. Au début des années 1970, on cherchait un nouveau terme pour désigner la population de langue française de la Saskatchewan comme cela sétait produit dans la plupart des communautés francophones suite à léclatement du Canada français. En 1972, lEau vive avait organisé un concours où les lecteurs devaient choisir entre plusieurs épithètes. Fransaskois avait recueilli les honneurs. Le nouveau mot na pas été adopté immédiatement par lensemble de la population, mais les jeunes lont adopté sans hésitation. Du côté de lACFC, on se réjouissait de la naissance des associations jeunesses. Dans une lettre adressée à Jeannine Poulin, présidente de lAJFN, René Rottiers, directeur général de lACFC, lui soulignait que son organisme était prêt à soutenir moralement et financièrement les deux comités jeunesses. Il lui mentionnait également que le conseil dadministration de lACFC «ne demandait quà accueillir parmi ses membres le ou les représentants officiels de la jeunesse francophone de la Saskatchewan(14) ». Au début, lAJFN et lAJFS voulaient être indépendants de lACFC. Il y avait un sentiment très anti-ACFC chez quelques jeunes. Selon eux, il sagissait dune association morte qui ne répondait aucunement à leurs besoins. Mais dès lautomne 1973, les jeunes ont réalisé quils devraient tenter un rapprochement avec lACFC. Sans siège social avec un secrétariat, sans animateurs-coordonnateurs et sans ressources financières adéquates, il était impossible daccomplir un travail efficace auprès des jeunes. La collaboration entre lACFC et les associations jeunesses a facilité lembauche de deux animateurs jeunesses, un pour le Nord et un autre pour le Sud. La tâche des animateurs relevait à la fois de lanimation, de la stratégie et de la coordination des activités. Ils devaient composer avec certains parents qui se plaignaient quil fallait toujours voyager ailleurs pour avoir des activités en français au lieu de développer leur propre milieu. Bien souvent, les animateurs devaient stimuler des jeunes qui ne voyaient pas toujours lutilité davoir un club local ou régional. Ils devaient faire preuve de créativité pour inciter les jeunes à se mêler au lieu de se regrouper selon leur localité lors des activités régionales et provinciales. De plus, les animateurs devaient voir au respect de lautonomie des clubs de jeunes dans les communautés. Les jeunes se plaignaient encore que des adultes ou des membres du clergé influençaient le devenir de leurs organismes et quils avaient tendance à sen tenir au niveau local.
À compter de 1975, lAJF a traversé une période de relâchement. En plus dun manque de leadership, les comités Nord et Sud souffrait dun manque de financement. Dans le Sud, la situation a dégénéré à un point tel quon envisageait la dissolution de lAJFS. À léchelle provinciale, la collaboration ACFC-AJF ne bénéficiait pas toujours la jeunesse fransaskoise. Les animateurs jeunesse étaient embauchés par lACFC et ils avaient tendance à répondre davantage aux exigences de lorganisme adulte quà celles de lAJF. À cette époque, le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, parlait de rapatrier la Constitution. Les associations francophones du pays se lançaient alors dans la revendication constitutionnelle. Les animateurs jeunesses ont donc reçu le mandat de lACFC de travailler avec la Fédération des jeunes canadiens-français pour rédiger le document La dernière jeunesse. Puisque le temps des animateurs était consacré à ce dossier, il y a eu très peu dactivités à léchelle provinciale en 1976. Les jeunes devaient sen remettre à leurs clubs locaux et régionaux. Manifestement, la structure bicéphale de lAJF ne répondait pas aux besoins des jeunes. Déjà en octobre 1974, les membres des comités exécutifs du Nord et du Sud avaient tenté de trouver une façon daméliorer les relations entre lAJFN et lAJFS. On avait envisagé sérieusement de créer une association avec un seul comité exécutif provincial, mais le statu quo lavait emporté. Deux ans plus tard, les comités exécutifs de lAJFS et de lAJFN, respectivement présidés par Luc Martin, et Laurelle Favreau, appuyés par les animatrices jeunesse, Suzanne Campagne et Gisèle Lemire, ont tout mis en uvre pour créer une seule association jeunesse provinciale. Ils ont dabord organisé un rallye Découverte à St-Louis en avril 1977. Lun des objectifs était de rapprocher les sections de lAJF. Rapidement, les jeunes ont constaté que les conflits entre le Nord et le Sud nuisaient au fonctionne-ment de lAJF. «Afin de régler le problème, il fut décidé de restructurer lAJF. Les jeunes vou-laient un seul comité exécutif avec un coordonnateur, des animateurs et un secrétariat (15) ».
Les comités Nord et Sud ont ensuite organisé un Congrès à Saskatoon les 26, 27 et 28 août 1977 dont le principal thème à lordre du jour était la restructuration du mouvement jeunesse francophone en Saskatchewan. Les congressistes ont sabordé lAJFN et lAJFS et ils ont créé lAssociation jeunesse fransaskoise. La nouvelle association devait «fournir aux jeunes fransaskois des structures dans lesquelles ils pouvaient se re-connaître, sidentifier, simpliquer et réaliser des projets qui concrétisent la réalité de la Franco-phonie(16) ». De plus, il a été précisé que lAJF était ouverte à tous les jeunes saskatchewanais intéressés à la culture fransaskoise ou canadienne-française. Au terme de ce congrès de fondation, Roland Stringer de Ponteix a été élu premier président de lAJF inc. Quelques mois plus tard, en octobre 1977, la direction générale de lorganisme a été confiée à Laurelle Favreau. Avec cette nouvelle association, les jeunes obtenaient véritablement leur autonomie. Ils devenaient responsables de leurs propres activités. Sils voulaient quelque chose, ils devaient sen occuper eux-mêmes. Cest exactement ce quils ont fait en initiant des projets denvergure. Lavant-garde du développement culturel LAssociation des jeunes francophones de la Saskatchewan puis lAssociation jeunesse fransaskoise ont été les premières associations fransaskoises à initier des projets concrets visant à faire comprendre aux gens que le terme Fransaskois nest pas une coquille vide, mais bien lexpression dune identité propre aux francophones de la Saskatchewan. Leurs initiatives sappuyaient sur une réflexion qui place lidentité culturelle au centre de toute action concrète : «Afin de pouvoir effectivement motiver les jeunes dans les domaines social, politique et éducationel (sic), il est essentiel quune identité culturelle propre soit développée pour inciter la fierté et le désir daméliorer notre situation. En somme le secteur culturel doit devenir le véhicule ou loutil de sensibilisation dans tous les domaines(17) ». En 1974, lAJFS et lAJFN ont organisé deux autres rallyes. Le Festi-Frogue à Willow Bunch, du 22 au 24 mars, et RAME II à North Battleford, du 29 au 31 mars. Ces rallyes ont accueilli respectivement environ 280 et 350 jeunes et ils avaient pour objectifs de promouvoir le dévelop-pement de la langue française et dune culture vivante et réelle chez les jeunes francophones. La même année, les 15,16 et 17 novembre, lACFC et lAssociation des jeunes francophones ont organisé un Festival de la Francophonie à Regina. Le but du festival était de promouvoir la langue et la culture française ainsi que léchange amical de toute la population francophone de la Saskatchewan dans une atmosphère de fête et damitié. Au programme, il y avait des ateliers, des expositions, des conférences et des activités socio-culturelles. Également en 1974, les jeunes ont lancé le Camp Voyageur afin de donner aux jeunes une occasion de développer leurs talents culturels. Au cours des années suivantes, lAJF et lACFC ont organisé conjointement cette activité annuelle. LAJF a aussi organisé les camps Voyageurs Fransaskois en 1978 et 1979. «Les Voyageurs Fransaskois sont tous des artistes et leurs stages dans les communautés comprennent des cours de musique, de chant, de danse, et de théâtre.
Les comités Nord et Sud de lAssociation des jeunes francophones de la Saskatchewan ont organisé le rallye Découverte 77 les 15, 16 et 17 avril 1977. Lun des buts de ce rallye était «de développer chez les jeunes Fransaskois le goût de créer une culture qui leur soit propre(19) ». Les 270 jeunes qui ont participé à lévénement ont assisté à différents ateliers artistiques dont la danse, le chant, la musique et le théâtre. Découverte 77 sest terminée avec un spectacle mettant en vedette des artistes fransaskois. En 1979, lAJF a initié une série de projets qui ont eu un impact durable sur le développement culturel et la construction identitaire des francophones de la Saskatchewan. Elle a organisé le Festival théâtral Zone en mars puis le Super Fransaskois Show en mai. LAJF a ter-miné cette année prolifique avec On sga-roche à Batoche à la fin juin. Ces événements ont été de véritable succès et dès novembre 1979, lAJF a proposé à lACFC et à la Commission culturelle fransaskoise de créer un comité «afin dorganiser une fête populaire pour lunité des Fransaskois(20) ». Cette fête est devenue la Fête fransaskoise en 1980. Pendant 25 ans, elle a contribué à renforcer le sentiment dappartenance à la communauté fransaskoise. Cest également en 1979 que fut dévoilé le drapeau fransaskois. En novembre 1978, lAJF, en collaboration avec lACFC, avait lancé un concours pour la conception dun drapeau fransaskois. Selon lAJF, un tel symbole contribuerait à laffirmation identitaire des Fransaskois. Plus de 200 suggestions ont été soumises. Le comité de sélection a retenu celle de Lionel Bonneville, Richard Duret et Laurier Gareau. Le drapeau, par ses couleurs et ses formes, synthétise lhéritage français et catholique ainsi que lappartenance à la Saskatchewan. Le drapeau a été dévoilé aux quelque 900 spectateurs du Super Fransaskois Show le 5 mai 1979. Aujourdhui, le drapeau fransaskois est pleinement accepté par tous et, depuis le 2 décembre 2005, il est reconnu comme un emblème officiel de la Saskatchewan. À cette époque, les animateurs de lAJF organisaient aussi des activités dans les clubs locaux afin de stimuler et de maintenir lintérêt des jeunes pour la langue et la culture françaises. Ces activités prenaient la forme de boîte à chansons où les jeunes avaient la chance de montrer leurs talents de chanteur et de musicien. Il y avait aussi des ateliers de théâtre et de danse, des stages de formation en techniques de radio et de journalisme.
Laction politique et le leadership Dès les années 1960, certains ont cherché à politiser le mouvement jeunesse francophone en Saskatchewan afin quil forme un organisme de revendication à limage de lACFC. Les jeunes ne sont pas toujours enclins à se lancer dans des batailles politiques. Mais lorsquils le font, on leur reproche souvent leurs positions tranchées et leurs gestes irréfléchis. Le rassemblement des jeunes à Gravelbourg en 1965 a voulu non seulement inciter les jeunes à exprimer leurs besoins en matière déducation et les convaincre de créer une association jeunesse. LACFC cherchait à en faire des alliés et elle voulait quils sengagent dans les luttes scolaires. En 1974, les jeunes ont fait leur premier geste politique. Lors du Festival de la Francophonie, qui se tenait à Regina du 15 au 17 novembre, environ 200 jeunes ont manifesté devant les locaux de la Société Radio-Canada. Ils réclamaient limplantation de la télévision française en Saskatchewan. Ce que plusieurs croyaient être une manifestation spontanée était en fait le résultat dune stratégie longuement préparée par les jeunes avec lappui de lACFC. Pourtant, on a accusé les jeunes davoir fait un geste politique sans avoir pensé aux conséquences. En 1979, lACFC a tenté à nouveau daiguiller les jeunes sur le terrain politique lors du rassemblement «On sgaroche à Batoche». Plusieurs associations du Québec, dont la Société St-Jean-Baptiste, ainsi que des organismes francophones hors Québec dénonçaient les agissements de Pro-Canada Foundation au sujet du référendum sur la souveraineté du Québec prévu en 1980. Puisque le groupe recevait un appui financier dAir Canada, une société dÉtat du gouvernement fédéral, une «Opération Boycottage» a été organisée afin de la forcer à retirer son financement. Pierre LeBlanc, agent de développement communautaire de lACFC et également coordonnateur de presse de Ouest en Action, lorganisme chargé dorganiser «On sgaroche à Batoche», a convaincu lAJF de simpliquer dans cette action politique. «On sgaroche à Batoche» ayant reçu une subvention de la fondation Pro-Canada,
Malgré les critiques, ces gestes politiques ont fait prendre conscience aux jeunes quils avaient un rôle à jouer dans les revendications des droits des Fransaskois aux niveaux local, régional, provincial et fédéral. Depuis 1974, le mouvement jeunesse en Saskatchewan est affilié à la Fédération des jeunes canadiens-français qui défend les intérêts de la jeunesse francophone à léchelle du pays. En 1977, la FJCF a dévoilé son étude, La dernière jeunesse, où elle affirmait que la jeunesse francophone hors Québec née dans les années 1950 et 1960 pourrait être la dernière si rien nétait fait pour corriger la situation périlleuse dans laquelle se trouvait les minorités de langue française. En septembre 1977, lAJF embauche une coordonnatrice provinciale qui a entrepris une tournée des écoles pour sensibiliser les jeunes et les professeurs au volume La dernière jeunesse. Lors de lassemblée générale de lAJF en 1978, les membres ont adopté une proposition demandant que leur association devienne un organisme de pression politique selon les besoins et les circonstances. LAJF a, entre autres, appuyé les élèves de Prudhomme afin quils obtiennent leurs droits scolaires. Les jeunes utilisent également le poste de vice-président jeunesse au comité exécutif de lACFC, obtenu en 1975, pour exprimer leurs besoins et faire valoir leur point de vue. Le pouvoir politique des jeunes a continué de croître en 1979, lors du Congrès biennal de lACFC. Les membres de lAJF âgés de plus de 18 ans ont obtenu le droit de vote aux élections de lACFC sans quils soient obligés dacheter une carte de membre de lACFC. En dépit du pouvoir politique quelle avait acquis, lAJF se plaignait souvent de ne pas être consultée par les organismes adultes. En fait, lactivisme politique des jeunes dérangeait et lACFC essayait toujours de se mêler des affaires des jeunes et davoir un droit de regard sur les activités de lAJF. LAssociation jeunesse fransaskoise a donc décidé de quitter les bureaux de lACFC en 1980 et de déménager à Saskatoon.
Au début des années 1980, lAJF a continué de concentrer ses efforts dans le secteur culturel, mais elle est devenue peu à peu un organisme de revendications. Cest Jean Malette, directeur général de lAJF de 1981 à 1985, qui a commencé le processus de réorientation de lassociation. Pierre LeBlanc, un ancien agent de développement communautaire de lACFC, a occupé le poste de direction de lAJF de 1985 à 1987 et il a poursuivi dans la même voie. «Les communiqués de lAJF sont maintenant envahis par le langage politisé de lACFC(21) ». Au milieu des années 1980, lAJF a cédé plusieurs projets culturels à la Commission culturelle fransaskoise. Lors de louverture officielle du 7e Festival Théâtral Fransaskois en 1985, Arthur Denis, président de la CCF, a mentionné que son organisme «n[a] pas hésité à prendre le Festival Théâtral sous sa tutelle car elle est confiante dans la richesse de notre potentiel artistique fransaskois(22) ». Les projets entrepris par lAJF, à cette époque, revêtaient presque toujours un caractère politique comme celui de la marche de Batoche qui fit couler beaucoup dencre dans les journaux en juin 1985. «La marche de Batoche, cest beaucoup plus quune simple activité jeunesse. Dune part, il sagit de commémorer le centenaire de la mort de Louis Riel et faisant dune pierre deux coups célébrer lAnnée Internationale de la jeunesse. Et dautre part, cette activité constitue une campagne de prélèvement de fonds destinés aux victimes du tiers-monde(23) ». De plus, la politisation de lAJF a envahi des projets qui ne relevaient pas au départ de ce secteur dintervention. En 1983, lAJF a élaboré un projet de maison des jeunes à Saskatoon qui prendrait la forme dun café-rencontre ou dun café-théâtre. Toutefois, lors de lassemblée de fondation du Centre Maurice Baudoux le 26 mai 1985, il était évident que la maison des jeunes se voulait davantage un lieu de rencontre politique quun café-théâtre. Cette maison des jeunes, inaugurée officiellement le 22 mars 1986, illustrait aussi une autre tendance de lAJF: lorientation de ses activités vers les jeunes de Saskatoon. Au cours de cette période, lAJF continuait de proposer des projets innovateurs, mais ils ne relevaient pas du secteur culturel. Elle proposait plutôt des programmes de création demploi et de formation professionnelle comme celui de Compas en 1986. Ce projet a permis de former des jeunes qui ont ensuite travaillé dans des organismes fransaskois. Alors que lAJF dépensait toutes ses énergies dans ses initiatives politiques et économiques, elle négligeait les clubs locaux qui avaient toujours été lépine dorsale de lorganisme. Ils disparaissaient partout dans la province, même dans les centres urbains. Il en était ainsi parce que les jeunes de 14 à 19 ans préféraient les activités culturelles et amusantes à laction politique. Ils se tournaient vers la Commission culturelle fransaskoise pour obtenir ce quils désiraient. Le recrutement et la rétention des membres ainsi que le leadership ont été des problèmes récurrents au sein du mouvement jeunesse fransaskois. Dans plusieurs clubs locaux, le membership suivait lannée scolaire; à la baisse pendant les vacances et à la hausse lors de la reprise des classes à lautomne. Cette variation entraînait également un manque de leadership non seulement dans les clubs mais aussi au bureau de direction de lAJF. Lévolution du mouvement jeunesse à la fin des années 1970 et au début des années 1980 a posé de nombreux défis sur le plan organisationnel qui dépassaient les capacités de la plupart des adolescents. «Dans la situation présente, les jeunes se retirent parce que lassociation a évolué plus rapidement que son membership et que cest devenu pour nos jeunes de 15 ans, un jeu dadultes!(24) » Cest ce qui explique que dans les années 1980 lAJF ait cherché à retenir et à recruter les jeunes de 19 à 25 ans afin de consolider le leadership de lorganisme. Toutefois, lAJF nest pas parvenue à les attirer. Les jeunes de cet âge ont souvent bien dautres préoccupations dont les études ou le travail. Il faut reconnaître que les responsabilités liées à certains postes ont donné à de nombreux jeunes la possibilité de saffirmer comme leaders de la communauté fransaskoise au même titre que leurs aînés. Lors de ses activités, lAJF a organisé de nombreux ateliers de leadership pour développer cette qualité chez ses membres. Les camps organisés par lAJF visaient aussi le développement et le renforcement du leadership chez les jeunes. Entre 1989 et 1991, lAJF, en collaboration avec lAssociation des directeurs décoles françaises, a élaboré et mis à lessai un projet de sessions de leadership dont lobjectif était de préparer «les jeunes à prendre les commandes plus tard dans le monde de la francophonie(25) ». Par la suite, cette session de leadership est devenue une activité annuelle. Lune des initiatives les plus intéressantes de lAJF pour développer chez les jeunes des aptitudes de leadership et de communication est certainement le Parlement jeunesse fransaskois dont la première édition a eu lieu du 26 au 29 septembre 1996 à lAssemblée législative de la Saskatchewan à Regina. Depuis maintenant 10 ans, cette activité permet également une familiarisation avec le fonctionnement du parlementarisme. De la culture, des jeux et des voyages Au début des années 1990, lAJF a retrouvé linspiration qui lavait guidée à la fin des années 1970. Elle a consacré beaucoup dénergie à lélaboration dune programmation socioculturelle. Cette réorientation de lassociation a commencé en 1987. Cette année-là, Pierre LeBlanc a quitté la direction de lAJF et il a été remplacé par Linda Garant qui devait composer avec un budget réduit dès le début de son mandat. Elle a élaboré des activités socioculturelles sans pour autant abandonner complètement le volet revendication. LAJF a plutôt essayé de trouver un équilibre entre laction politique et lamusement. Cest surtout sous la direction de Claude Grenier (1989-1994) que lAJF développe de nouvelles activités denvergure. En 1992, lassociation a organisé les premiers Jeux fransaskois à Regina.
Parallèlement à ces projets, lAJF a déployé beaucoup deffort pour faire renaître les clubs locaux de jeunes. Elle a utilisé plusieurs moyens pour animer les activités jeunesse dans les communautés dont des projets vidéo et radio et Rock Mobile qui était à la fois une soirée dansante en français et un outil de prélèvement de fonds. En 1992-1993, plusieurs clubs locaux avaient une programmation et des activités régulières dont Regina, Saskatoon, Zenon Park et Bellevue. Toutefois, le recrutement des membres a stagné et, en 1995, lAJF, sous la direction dÉdith Gendron (1994-1998), a embauché cinq animateurs jeunesse à temps partiel dont le mandat était «de créer un membership dans les communautés(26) ». LAJF comptait alors 100 membres comparativement à 350 une décennie plus tôt. Cette lancée de lAJF a toutefois connu des ratés à compter de 1996. Les ministères fédéraux ont annoncé des coupures dans plusieurs programmes dans le cadre de la lutte au déficit mené par le gouvernement libéral de Jean Chrétien. Lors des négociations pour le renouvellement de lEntente Canada/communauté, loffre initiale du ministère du Patrimoine canadien comprenait des compressions budgétaires de 52 % dans les subventions. Cette décision a menacé le tiers des budgets de lAJF pour 1996-1999. Afin de contrer cette éventualité, lassociation a décidé dannuler le Festival théâtral jeunesse, le Rendez-vous fou, les Jeux fransaskois, le Rock Mobile et la publication de la Fransasque. De plus, lorganisme a annoncé quil se voyait obligé de congédier ses deux agents au bureau provincial et ses cinq animateurs jeunesse en région. Ces décisions ont créé des remous partout dans la province. Elles faisaient partie dune stratégie élaborée par lAJF pour exercer des pressions politiques sur le gouvernement Chrétien. Ces pressions politiques ont été vivement critiquées par plusieurs acteurs du réseau associatif fransaskois. Dans son éditorial du 21 mars 1996, lEau vive a accusé lAJF de faire «une tempête dans un verre deau». Le président de lAJF, David Granger, a répliqué que les jeunes ne faisaient que traduire en acte ce qui avait été exprimé au conseil dadministration de lACFC. «Jai, il me semble, ouï-dire au dernier conseil dadministration de lACFC que nous, comme communauté fransaskoise, solidaires comme nous le sommes, devions agir politiquement et dénoncer les coupures(27) ». Finalement lAJF a réévalué ses décisions. Elle a maintenu ses activités sauf le Rendez-vous fou qui a disparu pendant trois ans avant de revenir en octobre 1999. Les agents du bureau nont pas retrouvé leurs postes, mais les postes des animateurs jeunesse ont été rétablis dix mois plus tard. Les compressions budgétaires ont affecté lAJF jusquen 2002-2003 alors quelle a subi une autre coupure de 35 000 $. LAJF a tout de même maintenu sa programmation, mais elle a haussé les coûts dinscription de plusieurs activités, dont les Jeux fransaskois, afin de continuer à les organiser. De plus, les difficultés financières ont entraîné un manque de stabilité à la direction de lorganisme. Les compressions dans lEntente Canada/communauté a rendu de plus en plus incertain le financement de plusieurs organismes. Les jeunes devaient alors faire comprendre aux leaders adultes limportance de lAJF pour la jeunesse et la communauté fransaskoise. Malgré les difficultés financières et le manque de ressources humaines permanentes, lAJF est parvenue à développer de nouvelles activités dont le Parlement jeunesse fransaskois en 1996 et le concours de groupes musicaux Ramdam en 2000. Depuis les trois dernières années, lAJF a retrouvé une certaine stabilité qui lui permet dinscrire lorganisme dans la tradition des activités socioculturelles. Elle a développé de nouvelles activités dont Passeport daventure qui offre aux jeunes de 16 à 18 ans la chance de vivre la culture francophone ailleurs quen Saskatchewan pendant près de deux semaines. LAJF a ainsi renoué avec la tradition des voyages SEV et des voyages-échanges des années 1970. Dernièrement, lAJF a aussi réaffirmé son leadership sur le plan de la construction identitaire. En 2005, lassociation a dévoilé sa politique dinclusion de tous les jeunes fonctionnels en français comme lautorise ses Statuts et règlements depuis 1999. Cette décision a alors déclenché un débat sur la pertinence douvrir la francophonie saskatchewanaise à tous ceux qui parlent le français, autant comme langue seconde, ou qui y manifestent un intérêt. Ce débat a mené à la création de la Commission sur linclusion par lAssemblée communautaire fransaskoise en 2006. Cette commission a formulé des recommandations qui favorisent une ouverture à la diversité culturelle. Lémergence dun mouvement jeunesse et sa formalisation au sein dun organisme a constitué un point tournant dans lhistoire de la francophonie en Saskatchewan. LAssociation jeunesse fransaskoise a initié des projets percutants, structurants et innovateurs qui ont contribué à laffirmation identitaire de plusieurs générations de jeunes Fransaskois. Les jeunes leaders de lAJF ont démontré que lorganisation dactivités témoignant de la vigueur de la culture française constituait la meilleure revendication politique qui soit et le meilleur outil de sensibilisation à limportance de conserver la langue et la culture française. LAJF na pas seulement uvré dans le secteur socioculturel, elle a aussi fait sa marque avec des projets de nature politique et économique. Malgré certains succès, ces types de projets ne répondaient pas nécessairement aux attentes des jeunes qui préféraient nettement les activités socioculturelles. Tout au long de son existence, lAJF a façonné plusieurs générations de jeunes déterminés à vivre leur culture et à simpliquer dans les organismes fransaskois pour édifier la francophonie saskatchewanaise de demain. Notes et références (1) Archives de la Saskatchewan, R-1291, 162 (100.4). (2) Ibid., R-621, XX, 27a. (3) Ibid., R-621, XX, 2b. (4) Ibid., R-1291, 747. (5) Ibid. (6) Wilfrid Denis, La jeunesse francophone de la Saskatchewan, c.1970. (7) «LAssociation jeunesse fransaskoise» dans Sciences humaines. Matériel dappui. La Saskatchewan française. Volume 4 : Les institutions fransaskoises, Regina, ministère de lÉducation de la Saskatchewan, c1995. (8) LEau vive, 12 octobre 1971. (9) «LAssociation jeunesse fransaskoise», Matériel dappui, op. cit. (10) LEau vive, 26 octobre 1971. (11) Archives de la Saskatchewan, R-1291, 743. (12) Ibid., R-1291, 162 (100.4). (13 Ibid., R-1291, 748. (14) Ibid., R-1291, 731, lettre de René Rottier envoyée à Jeannine Poulin, 10 août 1973. (15) «LAssociation jeunesse fransaskoise», Matériel dappui, op. cit. (16) Archives de la Saskatchewan, R-1291, 16 (108.4). (17) Ibid., R-1291, 162 (100.4). (18) LAssociation jeunesse fransaskoise», Matériel dappui, op. cit. (19) Archives de la Saskatchewan, R-1291, 963. (20) Archives de lAssociation jeunesse fransaskoise, lettre de Michel Gervais, directeur général de lAJF, à Florent Bilodeau, directeur général de lACFC, 29 novembre 1979. (21) LAssociation jeunesse fransaskoise», Matériel dappui, op. cit. (22) LEau vive, 3 avril 1985. (23) Ibid., 26 juin 1985. (24) Archives de la Saskatchewan, R-1291, 162 (100.4). (25) LEau vive, 21 septembre 1989. (26) Ibid., 7 décembre 1995. (27) Ibid., 28 mars 1996. |
|||||||||||||||||||||||||||