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Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

Troy ou Qu'Appelle

Soirées canadiennes de l'A.C.F.C. à Qu'Appelle.

Dans la florissante paroisse de Qu'Appelle que dirige avec beaucoup de zèle et de dévouement M. l'abbé Pacaud, le cercle local de l'A.C.F.C. vient d'inaugurer une série de soirées canadiennes qui se succèderont à chaque quinzaine au cours de l'hiver et qui s'annoncent sous les plus belles perspectives de succès. On se réunira dans un but à la fois de charité et d'agréable délassement, et le profit des soirées sera affecté au soutien des oeuvres paroissiales, en vue notamment de solder les dépenses de la construction de l'église.

Le Patriote de l'Ouest
le 24 décembre 1914
La région de Qu'Appelle, située environ 60 kilomètres à l'est de Regina, avait été un des champs de chasse des Cris, avant l'arrivée de l'homme blanc, mais à cause de ses bluffs de peupliers, c'était aussi un lieu de cueillettes de petits fruits, comme les saskatoons. C'est aussi parce que l'endroit était encore dans le parkland, à la frontière de la grande prairie canadienne, qu'un chasseur métis, James McKay, avait établi un poste de traite pour la compagnie de la Baie d'Hudson en 1854. Le poste de traite portait le nom de Qu'Appelle Lakes Post.

Le poste de traite est abandonné vers 1865 et les activités de traite, et de colonisation se poursuivent dorénavant dans la vallée Qu'Appelle, au Fort Qu'Appelle et à Lebret. Durant les années 1870, les rumeurs veulent que le Canadien Pacifique construira sa ligne de chemin de fer transcontinentale soit dans la région de la vallée Qu'Appelle, soit dans la région de Prince Albert au nord. La région de Qu'Appelle est donc à nouveau laissée aux Indiens. Mais lorsque le Canadien Pacifique décide de construire le chemin de fer au sud de la vallée Qu'Appelle, au début des années 1880, plusieurs commerçants qui s'étaient établis à Prince Albert et à Fort Qu'Appelle viennent s'établir à nouveau soit à Qu'Appelle, soit dans un autre endroit sur le tracé du chemin de fer.

Vers 1881, un bureau de poste est établi dans la région et on lui donne le nom de Troy. Le nom est également donné au village qui naît près de l'ancien poste de traite. À compter du 10 décembre 1882, le Canadien Pacifique cesse d'appeler l'endroit Troy et lui redonne le nom de Qu'Appelle, mais le bureau de poste garde le nom jusqu'en juin 1884. Un article du Times de Moose Jaw de l'époque explique la raison pour le changement de nom. «Il y aura bientôt un changement de nom pour notre bureau de poste. Vers le premier juin 1884, au lieu de Troy, il portera le nom de Qu'Appelle Station. L'anomalie, concernant les multiples noms qui ont été une source d'inconvénience pour les citoyens et trompeur pour les gens de l'Est, cessera pour toujours.»(1) Même si on change officiellement le nom du bureau de poste au début juin 1884, on parle encore de Troy le printemps suivant lorsque les soldats de la milice canadienne arrivent dans l'Ouest, sur les chars du Canadien Pacifique, pour anéantir les Métis de Batoche.

Au début, la colonisation de Qu'Appelle se fait avec frénésie alors que des rumeurs veulent que le petit village de Troy soit choisi comme capitale des Territoires du Nord-Ouest pour remplacer Battleford. Advenant son choix comme capitale, Qu'Appelle deviendrait une des grandes villes de l'Ouest canadien. Le Lieutenant gouverneur, Edgar Dewdney, jette vite de l'eau sur ces rumeurs; il décide que la capitale serait à un endroit nommé Pile of Bones, quelques milles à l'ouest.

La décision ne plaît certainement pas aux commerçants, comme J.P. Beauchamp, qui se sont établis à Qu'Appelle. Elle ne plaît certainement pas aux membres de l'église anglicane qui viennent de construire une cathédrale (Saint Peter) dans le village Qu'Appelle qui doit être le siège du diocèse qui comprend toute la partie sud des Territoires. On y a aussi établi une ferme et un collège théologique, Saint John's College Farm, qui deviendra plus tard Saint John Theological College.

L'Église catholique n'est pas aussi vite à bâtir une église dans le village. Jusqu'en 1886, la grand-messe est chantée par un missionnaire de Lebret dans la maison du commerçant, Joseph Polydore Beauchamp. Une première petite église est construite à l'automne 1886 et dédiée à l'Immaculée Conception.

À part J.P. Beauchamp, les noms de Al Longpré, propriétaire d'un magasin Red and White et Joseph Benoît, agent de la gare du Canadien Pacifique, méritent d'être mentionnés. Ces francophones ont aussi contribué au développement de Qu'Appelle.

Références

(1) Qu'Appelle Historical Society, Qu'Appelle, Footprints to Progress, A History of Qu'Appelle and District, Qu'Appelle: Qu'Appelle Historical Society, 1980. p. 32. (Traduction)

Sources

Un bout d'histoire... 168

Hawkes, John, The Story of Saskatchewan and Its People, Chicago—Regina: The S.J. Clarke Publishing Company, 1924.

Qu'Appelle Historical Society, Qu'Appelle, Footprints to Progress, A History of Qu'Appelle and District, Qu'Appelle: Qu'Appelle Historical Society, 1980.





 
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