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Des mots

Tortue

Cette année, la Saskatchewan connaît un hiver plus traditionnel – des bonnes bordées de neige et des vagues de froid. À cause des hivers plus clément qu'on a connu depuis quelques années, on commençait à douter des histoires des personnes âgées à propos de températures de moins 40 et 50 et des bancs de neige de huit à dix pieds.

Cette année, on revit les températures des temps d'antan sans pour autant connaître les difficultés de chauffage de nos ancêtres. Il est difficile pour nous d'imaginer nos parents ou grands-parents survivre ces froids sans système de chauffage central.

Il est intéressant à noter que les âtres ou foyers n'ont jamais fait fureur en Saskatchewan. Rares étaient les maisons des pionniers avec un foyer. Une des raisons est peut-être la pénurie d'arbres dans le sud de la province.

Comment nos ancêtres chauffaient-ils leurs maisons? Mme Berthe Lalonde d'Assiniboia écrit: «J'ai passé bien des journées avec ma soeur à ramasser des turds «bouses de vaches séchées» dans les pâturages pour servir de combustible dans le poêle de cuisine. Dans la prairie il n'y avait pas beaucoup de bois de chauffage. Les hommes étaient trop occupés à défricher la terre et trop pauvres pour acheter le bois des coulées.»

Madame Lalonde appelle ce combustible turds mais le nom plus commun est buffalo chips. Dans la prairie du début du siècle, même si le bison est disparu, il y a toujours des quantités illimités de «bouses de bison séchées».

Un autre combustible populaire à cette époque est le charbon qui se trouve en quantité dans les régions du Sud de la province, principalement dans la région d'Estevan. (À un moment, les gens obtenaient leur charbon à Willow Bunch.)

Plus au nord, c'est le bois qui sert surtout comme combustible pour chauffer les maisons. Dans Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, de Richard Lapointe et Lucille Tessier, on peut lire: «Comme il faut des quantités impressionnantes (de bois) on organise des corvées dans les campagnes: deux ou trois fermiers se réunissent chez un voisin, par un matin d'hiver, pour scier et fendre une dizaine de cordes de bois.»

Le bois est coupé en bûches avec une grande scie ronde de grand diamètre. On utilise un moteur stationnaire ou un tracteur pour faire tourner la scie. Les fermiers utilisent parfois un fendeur pour scier le bois. Il s'agit d'une tête de hache boulonnée à un lourd volant qui tourne à faible vitesse.

Dans les plus petits shacks, un simple petit poêle de tôle ou de fonte est suffisant. Mais dans les maisons plus grandes, il faut, à part du poêle de cuisine, une ou deux tortues, avec de longs tuyaux de tôle pendus au plafond par du fil de fer, pour garder la place au chaud. Dans l'Ouest canadien, la tortue porte souvent le nom anglais de pot-bellied stove.

Si jamais vous avez l'occasion de visiter le vieux presbytère à Batoche, prenez le temps d'étudier comment les tuyaux de tôle traversent d'une chambre à l'autre, suspendus au plafond par du fil de fer. Le système, comme celui dans ce vieux presbytère, permettait de redistribuer la chaleur et de chauffer tout l'édifice avec un poêle de cuisine et deux tortues.

Plus tôt, j'ai mentionné Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan, de Richard Lapointe et Lucille Tessier. C'est un document que je trouve indispensable dans la rédaction de cette chronique et je vous recommande fortement d'en acheter une copie. C'est le livre des Fransaskois!





 
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