Des lieux

Tessier

Un bout d'histoire....(8)

Tessier: Des voitures nous attendaient là avec M. le curé Bouillon, écrit notre correspondant, et nos coursiers eurent franchi rapidement les cinq milles qui séparaient la mission de la gare. Rien de plus beau et de plus riche que ces immenses plaines du Lac des Oies transformées en un vaste champ de blé.

Le Patriote de l'Ouest
le 20 juillet 1911

Dans la communauté francophone de la Saskatchewan, on entend souvent dire qu'il n'y a pas de villages francophones, de l'est à l'ouest entre les villes de Regina et de Saskatoon. On nous dit que pour la communauté francophone, c'est un vaste désert.

Même s'il n'y a plus de communautés francophones dans cette vaste région, cela ne veut pas dire que les colons canadiens-français, franco-américains, français et belges ne se sont pas établis dans cette partie de la Saskatchewan. La région de Tessier, Delisle et Harris, située à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Saskatoon, allait attirer plusieurs familles canadiennes-françaises du Manitoba (J.-B. Baril, Ovide et Edgar Mireau et son fils, Armand, Joseph Provost et Napoléon St-Pierre), du Québec (Godfrey Brisbois, Neré Genest et ses fils Armand et Émile et Eudore Quintal), de l'Ontario (Clément Bézaire) et des États-Unis (Ovila Chortier, Alphonse et Édouard Pajot et le docteur Wilfrid Tessier).

La région du Lac des Oies (Goose Lake) est premièrement visitée à l'automne de 1904 par le père Guirin de Saskatoon. Celui-ci chante une messe en français dans la maison de Napoléon St-Pierre qui était arrivé de Winnipeg le 30 juin 1904. Les familles catholiques de la région devraient attendre un autre deux ans avant de recevoir la visite d'un autre missionaire. «En 1906, le père Francor, un missionnaire de Duck Lake, a visité la région et a baptisé trois bébés: Antoine Mercier, Wilfrid St-Pierre et Delia Pelletier.»(1)

L'année suivante, l'archevêque de St-Boniface, Mgr Langevin, envoit le père Bouillon dans la région et il établit la paroisse de Notre-Dame des Bons Conseils à Tessier. La première église est construite à deux milles à l'ouest du Lac des Oies et probablement au sud de l'actuel emplacement de Tessier. Ce serait la raison pour laquelle, en juillet 1911, les voyageurs auraient à voyager cinq milles en voitures pour se rendre de la gare à la mission.

En 1907, il n'y a pas encore de chemin de fer dans la région. «Le bois doit être transporté par chevaux et wagons de Saskatoon et tout le monde aide à ériger l'église et le presbytère.»(2) Le père Bouillon allait demeurer dans la région jusqu'en 1911.

Parlons un peu de quelques francophones qui se sont établis dans la région de Tessier. Clément Joseph Bézaire et son frère, Raymond, quittent Rivière-Canard en Ontario au printemps de 1904 avec un groupe de colons qui comprenait les frères Pajot (Alphonse et Édouard) de Bay City, Michigan, Fred Fortin et Fred Renaud. Il est intéressant de noter que lorsque le groupe arrive à Lumsden, ils sont retardés pour plusieurs jours parce que le pont du chemin de fer a été enlevé par une inondation. C'est le même incident qui a retardé les colons bretons qui, avec l'abbé LeFloc'h, s'en allaient établir Saint-Brieux en 1904.

Arrivé dans la région du Lac des Oies, Clément Bézaire choisit son homestead, le NE 34-31-11-W3 et se bâtit une maisonnette de tourbe (sodhouse). En 1914, Clément Bézaire retourne en Ontario pour se trouver une femme. Le 4 février 1914, il épouse Isabelle Marentette à Windsor.

Neré Genest est né à Plessisville, Québec en 1851. Il marie Delphine Provencher et ils élèverent une famille de onze enfants. En 1898, les Genest quittent le Québec et viennent s'établir à Fannystelle, Manitoba. En 1903, Neré Genest décide de déménager une autre fois et il se rend jusque dans la région du Lac des Oies où il rencontre Napoléon St-Pierre. Il retourne à Fannystelle avec l'intention de revenir dans cette région lorsque le terrain aurait été arpenté. C'est en 1905 que la famille Genest déménage définitivement à Tessier.

La famille d'Edgar Mireau est arrivée de Notre-Dame de Lourde, Manitoba dans la région du Lac des Oies en décembre 1905. Edgar est accompagné de ses deux fils, Armand et Ovide. Le seul grand événement de l'année était la veille du Jour de l'An quand tous les enfants et amis d'Edgar Mireau se réunissaient chez lui pour célébrer son anniversaire de mariage. «À cette occasion, Mme Mireau avait toujours un gros plat de soupe aux huitres et un de ragoût, deux mets français populaires.»(3)

Enfin, il faut mentionner le docteur Wilfrid Tessier de Saginaw, Michigan. Le docteur Tessier arrive dans la région en 1904 avec sa femme et ses deux enfants et son père Onésime. Il prend un homestead à un mille et demi de l'emplacement actuel du village qui porte son nom. Puis, il commence à exercer son métier de médecin. Le docteur Tessier demeure seulement cinq ans en Saskatchewan. En 1909, lorsqu'un autre médecin arrive dans la région, Wilfrid Tessier et sa famille retournent au Michigan.

(1) Tessier History Book Committee,Tales & Trails of Tessier Tessier (Sask): Tessier History Book Committee, 198... p. 80. Traduction.
(2) Ibid., p. 80 et 81.
(3) Ibid., p. 246.

Source:

Harris History Book Committee, Harris..., Harris (Sask): Harris History Book Committee, 1982.

Tessier History Book Committee, Tales & Trails of Tessier, Tessier (Sask): Tessier History Book Committee, 198...

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La région de Tessier, Delisle et Harris, située à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Saskatoon, allait attirer plusieurs familles canadiennes-françaises du Manitoba (J.-B. Baril, Ovide et Edgar Mireau et son fils, Armand, Joseph Provost et Napoléon St-Pierre), du Québec (Godfrey Brisbois, Neré Genest et ses fils Armand et Émile et Eudore Quintal), de l'Ontario (Clément Bézaire) et des États-Unis (Ovila Chortier, Alphonse et Édouard Pajot et le docteur Wilfrid Tessier). La région du Lac des Oies (Goose Lake) est premièrement visitée à l'automne de 1904 par le père Guirin de Saskatoon. Celui-ci chante une messe en français dans la maison de Napoléon St-Pierre qui était arrivé de Winnipeg le 30 juin 1904. Les familles catholiques de la région devraient attendre un autre deux ans avant de recevoir la visite d'un autre missionaire. «En 1906, le père Francor, un missionnaire de Duck Lake, a visité la région et a baptisé trois bébés: Antoine Mercier, Wilfrid St-Pierre et Delia Pelletier.»(1) L'année suivante, l'archevêque de St-Boniface, Mgr Langevin, envoit le père Bouillon dans la région et il établit la paroisse de Notre-Dame des Bons Conseils à Tessier. La première église est construite à deux milles à l'ouest du Lac des Oies et probablement au sud de l'actuel emplacement de Tessier. Ce serait la raison pour laquelle, en juillet 1911, les voyageurs auraient à voyager cinq milles en voitures pour se rendre de la gare à la mission. En 1907, il n'y a pas encore de chemin de fer dans la région. «Le bois doit être transporté par chevaux et wagons de Saskatoon et tout le monde aide à ériger l'église et le presbytère.»(2) Le père Bouillon allait demeurer dans la région jusqu'en 1911. Parlons un peu de quelques francophones qui se sont établis dans la région de Tessier. Clément Joseph Bézaire et son frère, Raymond, quittent Rivière-Canard en Ontario au printemps de 1904 avec un groupe de colons qui comprenait les frères Pajot (Alphonse et Édouard) de Bay City, Michigan, Fred Fortin et Fred Renaud. Il est intéressant de noter que lorsque le groupe arrive à Lumsden, ils sont retardés pour plusieurs jours parce que le pont du chemin de fer a été enlevé par une inondation. C'est le même incident qui a retardé les colons bretons qui, avec l'abbé LeFloc'h, s'en allaient établir Saint-Brieux en 1904. Arrivé dans la région du Lac des Oies, Clément Bézaire choisit son homestead, le NE 34-31-11-W3 et se bâtit une maisonnette de tourbe (sodhouse). En 1914, Clément Bézaire retourne en Ontario pour se trouver une femme. Le 4 février 1914, il épouse Isabelle Marentette à Windsor. Neré Genest est né à Plessisville, Québec en 1851. Il marie Delphine Provencher et ils élèverent une famille de onze enfants. En 1898, les Genest quittent le Québec et viennent s'établir à Fannystelle, Manitoba. En 1903, Neré Genest décide de déménager une autre fois et il se rend jusque dans la région du Lac des Oies où il rencontre Napoléon St-Pierre. Il retourne à Fannystelle avec l'intention de revenir dans cette région lorsque le terrain aurait été arpenté. C'est en 1905 que la famille Genest déménage définitivement à Tessier. La famille d'Edgar Mireau est arrivée de Notre-Dame de Lourde, Manitoba dans la région du Lac des Oies en décembre 1905. Edgar est accompagné de ses deux fils, Armand et Ovide. Le seul grand événement de l'année était la veille du Jour de l'An quand tous les enfants et amis d'Edgar Mireau se réunissaient chez lui pour célébrer son anniversaire de mariage. «À cette occasion, Mme Mireau avait toujours un gros plat de soupe aux huitres et un de ragoût, deux mets français populaires.»(3) Enfin, il faut mentionner le docteur Wilfrid Tessier de Saginaw, Michigan. Le docteur Tessier arrive dans la région en 1904 avec sa femme et ses deux enfants et son père Onésime. Il prend un homestead à un mille et demi de l'emplacement actuel du village qui porte son nom. Puis, il commence à exercer son métier de médecin. Le docteur Tessier demeure seulement cinq ans en Saskatchewan. En 1909, lorsqu'un autre médecin arrive dans la région, Wilfrid Tessier et sa famille retournent au Michigan. (1) Tessier History Book Committee,Tales & Trails of Tessier Tessier (Sask): Tessier History Book Committee, 198... p. 80. Traduction. (2) Ibid., p. 80 et 81. (3) Ibid., p. 246. Source: Harris History Book Committee, Harris..., Harris (Sask): Harris History Book Committee, 1982. Tessier History Book Committee, Tales & Trails of Tessier, Tessier (Sask): Tessier History Book Committee, 198...