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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 15 numéro 1

Souvenirs de Saint-Front, Saskatchewan

Histoire d’une communauté fransaskoise à la fin de la guerre de 39-45
par Jos Picton
Vol.15 - No.1, septembre 2004

Je me souviens, après la guerre en 1945, il y avait deux forgerons à Saint-Front, soit monsieur Émile Fortin et monsieur Rousson. Il y avait aussi deux magasins; André LeStrat opérait le magasin Red and White et Philippe Proulx avait un magasin général. Monsieur Laurent Plamondon avait le garage de la Esso Imperial Oil tandis que Philippe Proulx vendait de l’essence avec la compagie British American Oil (BA). Maurice Moisan opérait un garage où il réparait les voitures et les camions. Saint-Front avait aussi une coopérative d’animaux, la Stockyard Co-operative où les fermiers emmenaient leurs animaux (vaches, cochons, chevaux et moutons) qui étaient ensuite envoyés à Spalding ou à Nora. Monsieur Arthur Fortin était propriétaire de la salle de billiard tandis que monsieur et madame Bassel opérait le bureau de poste. C’est monsieur Laurent Plamondon qui allait chercher la «malle» (courrier) à Archerwill deux fois par semaine, les lundis et les vendredis.

La maison de Baronner Moisan
Photo: Joseph Picton
La maison de Baronner Moisan, la maison d?André Strat et le magasin de Strat et la maison de Bouchard à St-Front. Le chemin mène vers l?école, chez Paul Fortin, Louis Strat, Frank Auriat, Émilien Moisan et Louis Cyrenne. Vers 1947.


La maison de A.J. Aurial
Photo: Joseph Picton
La maison de A.J. Aurial, celle de Rosario Fortin, la maison de Wilfrid Fortin et celle de Jules Plamondon. À la droite, le restaurant de Jérémie Dufault, qui est ensuite devenu le Dance Hall.


L’hiver, les gens se déplaçaient en caboose tirée par un tîme de chevaux. Il y avait aussi un «Snow Tobaggan», un Bombardier avec des tracks, un moteur et des élisses qui poussaient la machine.

Monsieur Ovila Scott présentait des films dans le sous-sol de l’église. Une fois par mois, on organisait une soirée d’amateurs pour prélever des fonds pour le Christmas Tree Fund. Les recettes de ces soirées servaient à acheter des cadeaux pour les élèves de l’école. Plusieurs organismes comme le Wheat Pool, les pères oblats de Gravelbourg et l’unité scolaire de Wadena nous offraient aussi des films gratuits projetés dans le sous-sol de l’église. Chaque automne, on avait un gros bazar à l’église: bingo, jeux de cartes, fish pond, vente de tartes. Les recettes allaient à l’église. Durant l’été, on avait le pique-nique annuel avec beaucoup de jeux: balle molle, le jeu de croquinolle, fers à chevaux. Chaque année, il y avait un tirage lors du pique-nique annuel pour des prix de toutes sortes.

Je suis allé à l’école de Saint-Front pour 9 ans. À cette époque, l’école était enseignée par les Filles de la Providence de Prud’homme, ainsi que par des mères et autres femmes de la région. On y enseignait de la première à la douzième année, dans les deux langues de la région, anglais et français. Nous avions seulement deux mois de vacances en juillet et août. J’habitais sur la ferme de Louis Picton qui était à deux milles du village alors je devais marcher quatre milles par jour pour aller à l’école.

Je me souviens des «rations coupons» durant la deuxième guerre mondiale quand les soldats se battaient en Europe. Oui, je me souviens bien de ça. Il y a eu beaucoup de monde de Saint-Front qui se sont enrôlés dans l’armée durant la guerre.

L?école et l?église de St-Front
Photo: Joseph Picton
L?école et l?église de St-Front prisent en 1947.





 
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