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Société historique de la Saskatchewan

Des histoires

Société des Artisans Canadiens-Français

Prince Albert: Dimanche le 9 mars avait lieu l'inauguration solennelle de la première succursale de la société des Artisans Canadiens-Français en Saskatchewan 'Pascal' de Prince Albert No. 471... S.G. Mgr Pascal avait bien voulu rehausser l'éclat de la cérémonie par sa présence. Sa parole paternelle et éloquente fit vibrer tous les coeurs.
Le Patriote de l'Ouest
le 20 mars 1913
La Société des Artisans Canadiens-Français explore la possibilité de venir s'implanter dans l'Ouest canadien en 1911. Le 28 septembre, le Patriote de l'Ouest annonçait l'itinéraire pour la visite dans l'Ouest du président de la société, Victor Désaulnier, et de l'aumonier, M. le chanoine Le Pailleur. En Saskatchewan, ils devaient visiter les régions suivantes: Battleford (9 oct.), Vonda (10 oct.), Howell (11 oct.), Duck Lake (12 oct.), Bellevue (13 oct.), Prince Albert (15 oct.), Saskatoon (16 oct.), Tessier (17 oct.), Regina (18 oct.), Qu'Appelle (19 oct.) et Lebret (20 oct.).

Quelle était la vocation de la Société des Artisans Canadiens-Français? Il s'agissait d'une société qui travaillait à trois niveaux: financier, religieux et nationaliste. Il s'agit donc d'une société d'assurance: «Avec deux millions en caisse de réserve après avoir donné aux malades, aux veuves, aux orphelins plus de quatre millions, la Société des Artisans Canadiens-français par ses 39,000 membres répandus dans les États-Unis comme dans Québec et Ontario aussi bien que dans les Provinces Maritimes, donne une garantie exceptionnelle de sécurité financière et administrative. En plus elle est essentiellement catholique d'action et de propagande.»(1)

Le discours des Artisans Canadiens-Français, lors de leur tournée de l'Ouest, est que même si les intérêts religieux des Franco-Canadiens de l'Ouest commençaient à être sauvegardés grâce aux paroisses et aux missions, tel n'était pas le cas des intérêts nationaux et matériaux. «Nos intérêts matériels ont besoin d'être protégés par les associations de bienfaisance et de secours mutuel sous forme d'assurance sur la vie, d'assurance pendant la maladie, sous forme d'union entre le patron et l'ouvrier, sous forme de mutuelle protection entre le producteur et l'acheteur.»(2) La Société des Artisans Canadiens-Français jouait alors un rôle de syndicat.

L'existence de société comme les Artisans Canadiens-Français et l'Alliance Nationale est important pour assurer que le capital canadien-français sera contrôlé par des francophones. En 1911, le Patriote de l'Ouest rapportait qu'au cours des cinq années précédentes, des Canadiens français avaient investi environ 2,1 millions de dollars dans les coffres de sociétés anglaises. «Avons-nous le droit d'être si follement prodigue à nos propres dépens... Quel est celui de nos cultivateurs - tous sont à l'aise dans ce pays - qui ne soit pas en mesure de fournir chaque année la modique cotisation qui assurera à sa famille une somme considérable pour les heures de détresse?»(3)

En septembre et octobre 1911, Victor Désaulnier et le chanoine Le Pailleur font une tournée de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Le 12 octobre, ils sont à Duck Lake. «L'auditoire eut été beaucoup plus nombreux sans les travaux très pressés qui captivent actuellement les cultivateurs sur la ferme.»(4)

Pourquoi devenir membre de la Société des Artisans Canadiens-Français? «Elle est la plus forte société de secours mutuel française d'Amérique, pour les Canadiens-français des deux sexes. Elle enrôle sous sa bannière les Canadiens-français, les Acadiens et les Franco-Américains. Elle fait affaires dans différentes provinces du Canada et dans les États-Unis de la Nouvelle Angleterre. Elle compte 450 succursales. Elle est administrée avec économie. Elle est essentiellement catholique et nationale.»(5)

Plusieurs Franco-Canadiens de la Saskatchewan étaient déjà membres d'une succursale des Artisans avant leur arrivée dans l'Ouest. Et, même si le groupe de Prince Albert se vantait, en mars 1913, d'être la première succursale des Artisans Canadiens-Français en Saskatchewan et qu'il avait l'appui de l'évêque, il semblerait que d'autres succursales aient vu le jour en 1912. Le Patriote de l'Ouest rapportait, le 9 mai 1912, qu'une succursale serait établie dans les prochains jours à Marcelin, sous la direction de l'abbé P. E. Myre. Et, dans le journal du 23 mai, il était possible de lire: «Une belle succursale des Artisans C.F. est en train de se fonder à Big River, Sask... Monsieur Louis Godin, boulanger de Big River et membre de la succursale de St. Raymond No. 230 mérite les félicitations de tous les Artisans pour le dévouement qu'il a montré pour la fondation de la nouvelle succursale.»(6)

Entretemps, l'Alliance Nationale était aussi occupée à établir des succursales en Saskatchewan. «M. G.H. Vaillancourt, le sympathique délégué de l'Alliance Nationale arrivait à Howell et vers la fin de juin se mettait aussitôt à l'oeuvre... Le dimanche 14 juillet avait lieu la cérémonie de l'institution de ce cercle.»(7)

Même si les colons canadiens-français n'étaient pas tous aussi à l'aise que semblait le croire l'éditorialiste du Patriote de l'Ouest, plusieurs se sont inscrits comme membres de ces premières sociétés d'assurances canadiennes-françaises et ils ont pu laisser «une somme considérable (à leur famille) pour les heures de détresse.»(8)

(1) Le Patriote de l'Ouest, «Tournée de la Société des Artisans Canadiens-Français dans l'Ouest», le 28 septembre 1911, p. 3.
(2) Le Patriote de l'Ouest, «Renseignements sur les Artisans Canadiens-Français», le 26 octobre 1911, p. 2.
(3) Le Patriote de l'Ouest, «Moyen de survivance», le 12 octobre 1911, p. 1.
(4) Le Patriote de l'Ouest, «Plan d'organisation», le 19 octobre 1911, p. 1.
(5) Le Patriote de l'Ouest, «Soyez Artisans!», le 16 novembre 1911, p. 3.
(6) Le Patriote de l'Ouest, «Succursale à Big River», le 23 mai 1912, p. 6.
(7) Le Patriote de l'Ouest, «Alliance Nationale à Howell, Sask.», le 25 juillet 1912, p. 3.
(8) Le Patriote de l'Ouest, «Moyen de survivance», le 12 octobre 1911, p. 1.

Sources:

Le Patriote de l'Ouest, éditions du 28 septembre 1911, 12 octobre 1911, 19 octobre 1911, 26 octobre 1911, 16 novembre 1911, 9 mai 1912, 23 mai 1912, 25 juillet 1912 et 20 mars 1913.





 
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