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René Rottiers

Rene Rottiers
René Rottiers a été directeur de l'Association culturelle franco-canadienne de 1967 à  1973. Photo : Société historique de la Saskatchewan
Dans la dernière année, la communauté fransaskoise a célébré deux importants anniversaires, les deux ayant trait au domaine des communications. L'automne dernier, le journal l'Eau vive fêtait 30 ans d'existance tandis que cette année Radio-Canada célèbre 50 ans de radio française en Saskatchewan. René Rottiers a eu un impact sur les deux médiums, comme il a contribué à plusieurs autres éléments de la communauté fransaskoise. Je me souviens de mon arrivée en Saskatchewan, en 1975, comme jeune recherchiste à Radio-Canada. J'ai partagé un tout petit bureau avec René Rottiers pendant trois ans et demi. Avant même que le père Mercure reçoive sa fameuse contravention, notre ami René Rottiers tentait de convaincre les autorités municipales et provinciales de son droit à une contravention en français.
René Rottiers est né à Fontaine-Lévesque en Belgique, le 15 septembre 1925. Son père est Camille Rottiers et sa mère Anna Mangin. Il prend part à la résistance en Belgique durant la Deuxième Guerre mondiale. Ayant terminé ses études en horlogerie-bijouterie avant la guerre, il reprend ce métier après les événements de 1939-1945. En 1956, il décide d'émigrer au Canada et s'installe au Manitoba. À Saint-Boniface, il s'implique dans la vie communautaire, par exemple dans le mouvement scout, et il est membre de l'Ordre de Jacques- Cartier. En 1960, il abandonne la carrière d'horlogier-bijoutier et accepte le poste de directeur de l'Association d'éducation des Canadiens français du Manitoba. En 1967, il déménage sa famille à Regina où il est nommé directeur de l'ACFC.

Lorsqu'il arrive en Saskatchewan, il n'y a pas dans cette province de journal francophone. Depuis 1941, un hebdomadaire francophone, La Liberté et le Patriote, est publié à Saint-Boniface. Il y a souvent mécontentement de la part des Franco-Canadiens de la Saskatchewan vis-à-vis cet arrangement, car on croit que le journal accorde plus d'importance aux nouvelles manitobaines qu'à celles de cette province. René Rottiers crée d'abord le Bulletin de l'ACFC et, en 1971, il réussit à convaincre l'ACFC de fonder un journal de langue française en Saskatchewan. L'Eau vive voit le jour.

En 1973, René Rottiers quitte l'ACFC et devient recherchiste à Radio-Canada pour l'émission Carrefour Nord-Sud, un poste qu'il détient pendant plus de 10 ans. En 1977, l'ACFC lui demande de rédiger une histoire de la communauté fransaskoise pour marquer le 65e anniversaire de l'organisme. Au Congrès biennal de l'association en novembre de cette année, il lance le livre Soixante-cinq années de luttes... Esquisse historique de l'oeuvre de l'ACFC. En même temps, avec son vieil ami André Lalonde, René Rottiers propose la fondation d'une société historique pour la Saskatchewan française. Cette société voit le jour l'année suivante et René Rottiers est rédacteur du premier Bulletin de l'organsime pendant deux ans.

Après son départ de Radio-Canada, René Rottiers a fondé, en 1986, la première maison d'éditions francophone en Saskatchewan, les Éditions Louis Riel. Le premier livre qu'il a publié dans sa nouvelle maison d'éditions est l'oeuvre de la fransaskoise Odette Carignan, Mon homestead, mes amours.

On pourrait en dire long au sujet de l'ami René Rottiers, car il a beaucoup contribué au développement de la communauté fransaskoise, que ce soit dans les domaines des communications, de l'édition ou de l'éducation. Hélas, cet espace n'est pas assez longue pour énumérer toutes ses contributions. Mais il est important de connaître un peu le rôle qu'il a joué pendant plus de 30 ans.





 
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