Des lieux
Regina - Précisions sur les premiers services religieux en français
Depuis la publication de notre chronique du 25 novembre dernier de nouvelles recherches ont abouti à la découverte de documents d'archives, qui nous permettent de préciser davantage maintenant le rôle joué par les Pères Franciscains de Regina au niveau des premiers services religieux dispensés aux catholiques de langue française de la capitale de la Saskatche-wan. Voici donc à ce propos un extrait d'un document qui nous a été fourni par les Pères Franciscains eux-mêmes:
«Au temps de Mgr MATHIEU, les Canadiens français catholiques de Regina avaient une messe spéciale avec sermon (en français) le dimanche, à la cathédrale. Dans le chronique des Franciscains du 5 février 1932, le père Célestin DEMERS, O.F.M., écrivait ce qui suit: Le lundi 1er février au soir, un groupe de Canadiens français catholiques vint rencontrer Son Excellence à son bureau personnel. Son Excellence m'invita à assister à la rencontre, dont le but était de discuter des moyens propres à regrouper les Canadiens français catholiques de Regina. Les participants deman-dèrent officiellement à l'Archevêque de nom-mer le père Célestin DEMERS en qualité de chapelain du groupe. Son Excellence accéda volontiers à cette requête. Le 3 février, l'Archevêque me remit un document officiel me priant de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour regrouper les Canadiens français de la ville à la cathédrale du Sacré-Cœur, où à la chapelle des Franciscains, rue McIntyre. Je fus prié d'étudier cette question avec soin et de communiquer les résultats de mon étude à Son Excellence dès son retour de l'Est. L'Archevê-que déciderait alors, Lui-même, ce qui devrait être fait.»
Le 3 avril 1932, l'Archevêque McGUIGAN demanda au père Célestin DEMERS de mettre sur pied un service dominical régulier pour les Canadiens français, sous forme d'une messe le dimanche à leur chapelle. Pendant vingt-et-un années, les Franciscains assurèrent ce service dominical, aux Canadiens français de Regina en plus d'une mission annuelle. Toutefois, les services religieux en français procurés par les Franciscains de Regina étaient absolument insuffisants, en raison de l'étroitesse de leur chapelle, Il en résultait que le plus grand nombre de francophones catholiques de Regina ne pouvaient participer à ces exercices reli-gieux, étant donné que, tout simplement, ils ne pouvaient prendre place dans la chapelle. En octobre 1944, le père Jean CAPISTRAN CAYER, O.F.M., eut une rencontre avec l'Archevêque McGUIGAN, par rapport à cette difficulté, et à l'issue de cette entrevue, Son Excellence assura le père CAPISTRAN que le groupe canadien-français obtiendrait sa propre paroisse, lorsqu'il la demanderait. Depuis 1932, les Franciscains les plus actifs au service des Canadiens français de la capitale provinciale. avaient été les pères Célestin DEMERS, Adrien MALO, Félix BEAUCIIEMIN, Jean CAPISTRAN, Alphonse Claude LABOSSIERE, et le père ATHANASE. Une santé déficiente obligea cependant ce dernier à retourner dans l'Est en 1950.
II fut remplacé par le père Sylvestre BEAUDET qui arriva à Regina le 25 janvier 1950, pour prendre en charge le service religieux dominical aux Franco-catholiques. Afin de permettre à un plus grand nombre de fidèles de participer à la messe dominicale, le père Sylvestre demanda au Commissaire Pro-vincial de sa Communauté de s'entretenir avec l'Archevêque de la possibilité de dire deux messes le dimanche avec la permission de biner (1) si nécessaire. Son Excellence Mgr O'NEIL, devenu entre-temps Archevêque de Regina, donna volontiers son accord à cette requête, et à partir du 27 mai 1950, deux messes en français étaient dites chaque diman-che, soit la première à 9 heures, et l'autre à 11 heures. Cet arrangement resta en vigueur durant seize mois, période au cours de laquelle le nombre des fidèles qui assistèrent à la Sainte Messe dominicale, augmenta progressi-vement.» (2)
Le moment était venu pour les catholiques de langue française de s'organiser pour obtenir ce qu'ils souhaitaient depuis longtemps: une pa-roisse nationale canadienne-française; depuis les années 1949-1950, et avec les encourage-ments des pères Alphonse SYLVESTRE et Jean CAPISTRAN CAYER, quelques familles, au nombre desquelles celles d'Avila LETOURNEAU, Roch POISSANT, Paul BOUTHILLIER, Jean LE NABAT, Napoléon GILBERT, Raoul LANGLAIS, Joseph GIRARDIN, et d'autres, se réunissaient assez fréquemment afin de discuter des possibilités et de la stratégie à prévoir en vue de la fondation d'une paroisse nationale canadienne française à Regina. (3)
Une première démarche officielle fut faite en date du 23 août 1950, sous la forme d'une lettre adressée à Son Exc. Mgr M.J. O'NEIL. Archevêque de Regina, lui exprimant le désir de la grande majorité des Canadiens français de Regina d'obtenir «une paroisse Franco-Canadienne pour le groupe français de Regina et des environs.» Cette demande était présentée au nom «du comité de l'Association Catholique Franco-canadienne et des délégués officiels des Franco Canadiens de Regina.» Elle était signée des membres du comité: Jos. GIRARDIN, Paul BOUTHIILLIER et Avila LETOURNEAU, et était accompagnée d'une pétition contenant environ 250 signatures de Canadiens français de Regina, ou des environs. La lettre soulignait, que les groupes catholiques hongrois, allemand et polonais disposaient déjà de leurs propres paroisses nationales, et que les Canadiens français désiraient aussi obtenir la leur, étant donné qu'en plus d'y recevoir l'instruction religieuse dans leur langue maternelle, il leur sera ainsi «plus facile d'élever nos enfants dans nos traditions ancestrales, etc....» La lettre disait aussi en terminant; «l'expérience a aussi montré que la culture française est une protection pour notre foi catholique.» (4)
René Rottiers
Tous droits réservés
(1) C.-à.-d. de dire deux messes le même jour.
(2) Regina Cleri Major Seminary 1931-1954, Regina Minorum Monastery - Archives des Pères Franciscains à Calgary, p. 38, 39, traduction libre.
(3) Récit historique de la paroisse St-Jean-Bap-tiste de Regina, manuscrit rédigé par M.J. Léo Lirette et deposé aux Archives de l'Archidiocè-se de Regina, p. 19 (document aimablement prêté par Mme Lucille Tessier de Regina).
(4) Archives de l'Archidiocèse de Regina.
Le 3 avril 1932, l'Archevêque McGUIGAN demanda au père Célestin DEMERS de mettre sur pied un service dominical régulier pour les Canadiens français, sous forme d'une messe le dimanche à leur chapelle. Pendant vingt-et-un années, les Franciscains assurèrent ce service dominical, aux Canadiens français de Regina en plus d'une mission annuelle. Toutefois, les services religieux en français procurés par les Franciscains de Regina étaient absolument insuffisants, en raison de l'étroitesse de leur chapelle, Il en résultait que le plus grand nombre de francophones catholiques de Regina ne pouvaient participer à ces exercices reli-gieux, étant donné que, tout simplement, ils ne pouvaient prendre place dans la chapelle. En octobre 1944, le père Jean CAPISTRAN CAYER, O.F.M., eut une rencontre avec l'Archevêque McGUIGAN, par rapport à cette difficulté, et à l'issue de cette entrevue, Son Excellence assura le père CAPISTRAN que le groupe canadien-français obtiendrait sa propre paroisse, lorsqu'il la demanderait. Depuis 1932, les Franciscains les plus actifs au service des Canadiens français de la capitale provinciale. avaient été les pères Célestin DEMERS, Adrien MALO, Félix BEAUCIIEMIN, Jean CAPISTRAN, Alphonse Claude LABOSSIERE, et le père ATHANASE. Une santé déficiente obligea cependant ce dernier à retourner dans l'Est en 1950.
II fut remplacé par le père Sylvestre BEAUDET qui arriva à Regina le 25 janvier 1950, pour prendre en charge le service religieux dominical aux Franco-catholiques. Afin de permettre à un plus grand nombre de fidèles de participer à la messe dominicale, le père Sylvestre demanda au Commissaire Pro-vincial de sa Communauté de s'entretenir avec l'Archevêque de la possibilité de dire deux messes le dimanche avec la permission de biner (1) si nécessaire. Son Excellence Mgr O'NEIL, devenu entre-temps Archevêque de Regina, donna volontiers son accord à cette requête, et à partir du 27 mai 1950, deux messes en français étaient dites chaque diman-che, soit la première à 9 heures, et l'autre à 11 heures. Cet arrangement resta en vigueur durant seize mois, période au cours de laquelle le nombre des fidèles qui assistèrent à la Sainte Messe dominicale, augmenta progressi-vement.» (2)
Le moment était venu pour les catholiques de langue française de s'organiser pour obtenir ce qu'ils souhaitaient depuis longtemps: une pa-roisse nationale canadienne-française; depuis les années 1949-1950, et avec les encourage-ments des pères Alphonse SYLVESTRE et Jean CAPISTRAN CAYER, quelques familles, au nombre desquelles celles d'Avila LETOURNEAU, Roch POISSANT, Paul BOUTHILLIER, Jean LE NABAT, Napoléon GILBERT, Raoul LANGLAIS, Joseph GIRARDIN, et d'autres, se réunissaient assez fréquemment afin de discuter des possibilités et de la stratégie à prévoir en vue de la fondation d'une paroisse nationale canadienne française à Regina. (3)
Une première démarche officielle fut faite en date du 23 août 1950, sous la forme d'une lettre adressée à Son Exc. Mgr M.J. O'NEIL. Archevêque de Regina, lui exprimant le désir de la grande majorité des Canadiens français de Regina d'obtenir «une paroisse Franco-Canadienne pour le groupe français de Regina et des environs.» Cette demande était présentée au nom «du comité de l'Association Catholique Franco-canadienne et des délégués officiels des Franco Canadiens de Regina.» Elle était signée des membres du comité: Jos. GIRARDIN, Paul BOUTHIILLIER et Avila LETOURNEAU, et était accompagnée d'une pétition contenant environ 250 signatures de Canadiens français de Regina, ou des environs. La lettre soulignait, que les groupes catholiques hongrois, allemand et polonais disposaient déjà de leurs propres paroisses nationales, et que les Canadiens français désiraient aussi obtenir la leur, étant donné qu'en plus d'y recevoir l'instruction religieuse dans leur langue maternelle, il leur sera ainsi «plus facile d'élever nos enfants dans nos traditions ancestrales, etc....» La lettre disait aussi en terminant; «l'expérience a aussi montré que la culture française est une protection pour notre foi catholique.» (4)
René Rottiers
Tous droits réservés
(1) C.-à.-d. de dire deux messes le même jour.
(2) Regina Cleri Major Seminary 1931-1954, Regina Minorum Monastery - Archives des Pères Franciscains à Calgary, p. 38, 39, traduction libre.
(3) Récit historique de la paroisse St-Jean-Bap-tiste de Regina, manuscrit rédigé par M.J. Léo Lirette et deposé aux Archives de l'Archidiocè-se de Regina, p. 19 (document aimablement prêté par Mme Lucille Tessier de Regina).
(4) Archives de l'Archidiocèse de Regina.
