Des lieuxRegina - Nos organisations paroissiales: le cercle local de l'A.C.F.C. Devenu l'A.C.F.R. (2)Un peu plus d'un mois après sa fondation, le nouveau Cercle de l'A.C.F.C. de Regina était déjà entré dans la phase active du travail qu'il s'était assigné, et le comité tenait son assemblée régulière (probablement la première) le dimanche 25 avril. Le rapport de cette assemblée, adressé en date du 28 juillet 1965 à M. Gérard Audette, Secrétaire de l'A.C.F.C. provinciale, à Saskatoon, fait état des préoccupations du cercle de Regina, et fait part de ses recommandations en regard de certaines situations. À cette époque, par exemple, l'exode des populations rurales vers les villes était déjà amorcé; aussi, la situation scolaire était tendue, et les parents francophones, appuyés par I'A.C.F.C. et I'A.C.E.F.C., réclamaient avec de plus en plus d'insistance le respect de leurs droits à l'enseignement en français, par l'amendement de l'article 203 de la loi scolaire, qui ne reconnaissait que l'anglais comme langue d'enseignement. Cette détermination des parents francophones s'était manifestée notamment par la grève déclenchée par les parents des élèves de la «Saskatoon French School», afin de sensibiliser la population de la Saskatchewan, et celle du Canada tout entier, à l'impossibilité, même dans une école dite française, de transmettre aux élèves, dans le contexte donné, une véritable culture française. Le gouvernement provincial avait alors décidé d'étudier plus profondément la question des langues d'enseignement en mettant sur pied la Commission Tait: «Committee on instruction in Languages other than English». Au cours de son assemblée le comité de l'A.C.F.C. de Regina avait donc procédé à un «brainstorming» de ces diverses questions, et la lettre de la secrétaire, madame Braconnier, à I'A.C.F.C., provinciale, résumait les résultats de cette rencontre en ces termes: «1. Des questions se posent: (a) II semble que l'Association (provinciale) manque d'intérêt pour les villes. Nous souhaitons ardemment que les problèmes qui se posent à cause de la migration urbaine, soient explorés et que des solutions soient apportées. (b) Nous souhaitons une étroite collaboration avec l'Exécutif de l'A.C.F.C.; également nous souhaitons que l'Exécutif puisse nous venir en aide et nous soutenir dans nos besoins. (c) On souhaite que les relations avec le Ministère se continuent d'une façon cordiale afin de voir à ce que les intérêts des nôtres soient à l'attention constante des autorités. (d) Il nous semble que les journaux de langue française et de langue anglaise devraient être mis au courant des activités de l'A.C.F.C. Il faudrait aussi publier des articles quand des problèmes d'actualité se posent. 2. Résolutions: (a) Que les villes de Regina et North-Battleford soient représentées dans la Commission qui sera établie, (Note de l'auteur: il s'agissait probablement ici de la Commission Tait) (b) Qu'il y ait rencontre et étude entre les membres d'expression française de la Commission avant la réunion générale. (c) Que la Commission regarde le problème dans toutes ses implications à travers la province. (d) Que cette Commission soit permanente. (e) Que l'A.C.F.C. prenne d'abord contact avec les groupes des différentes villes afin de connaître leurs problèmes et leurs aspirations. Vu les développements qui s'amorcent dans le domaine universitaire au Campus de Regina; Vu l'intérêt que le Campus montre au français; Vu la nomination d'un surveillant des cours de français; Nous jugeons impérieux que l'Exécutif de l'A.C.F.C. considère le déménagement du secrétariat à Regina dans le plus bref délai possible. Je vous prie cher monsieur de présenter ces propositions à l'attention des membres de l'Exécutif à la prochaine réunion.» (1) Cette lettre du Cercle Paroissial de l'A.C.F.C. de Regina fut lue et discutée. à l'occasion de la réunion de l'A.C.F.C. provinciale des 18 et 19 juin 1965; d'autres précisions y furent données, et les membres adoptèrent plusieurs motions destinées à appuyer celles du Comité local de Regina. En ce qui a trait à l'exode rural vers les villes, par exemple, le rapport de la réunion des 18 et 19 juin indique notamment: «On constate que la migration des Canadiens Français vers les villes cause des problèmes sérieux, car une fois en ville, ils se trouvent isolés. Il serait avantageux que les Canadiens Français se groupent afin que l'organisation d'une école où s'enseigne le français soit possible. Cette responsabilité relève du cercle paroissial. Monsieur Dubé nous informe qu'il existe un Comité d'accueil à Regina. Lorsqu'une famille s'établit dans cette ville, une lettre, de bienvenue lui est adressée et toutes les informations concernant les activités françaises lui sont données, Albert Dubé: Vu la nécessité de manifester de l'intérêt aux problèmes de la vie culturelle française dans les centres urbains de la province, que l'A.C.F.C. forme un Comité provincial représentant tous les centres urbains et destiné à étudier particulièrement les problèmes concrets des villes. Ces études permettront à l'Exécutif de se prononcer d'une façon précise sur la manière dont l'A.C.F.C. provinciale pourrait efficacement aider les centres urbains. Adoptée. Que pour procéder à l'établissement de ce Comité, M. G, Audette, secrétaire, visite les comités locaux des centres urbains de Regina, Saskatoon, Prince Albert, Moose Jaw, North Battleford, afin de leur proposer ce projet, de demander leurs opinions et de s'informer des noms suggérés pour former ce comité.» Adopté. (2) René Rottiers Tous droits réservés (1) 28 avril 1965 — Lettre de la secrétaire-trésorière du cercle de Regina à M. Gérard Audette. Archives de l'ACFR. (2) Extraits du procès-verbal de la réunion des 18 et 19 juin 1965 du cercle de Regina. |
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