Des lieuxRegina - Nos organisations paroissiales: Le Cercle de l'A.C.F.C. devenu l'A.C.F.R. (9)Lé 26 janvier 1969, le cercle de l'A.C.F.C. de Regina tenait sa réunion annuelle et une quarantaine de ses membres participèrent aux travaux. Le Dr André Lizaire, Représentant régional au Conseil d'Administration de l'A.C.F.C. provinciale, y annonça la nomination de Me Guy Duperreault en tant que délégué régional aux Etats Généraux du Canada français. Aux élections annuelles des nouveaux responsables du Cercle, Me Duperreault hérita aussi de la présidence et M. Albert Dubé fut élu secrétaire-trésorier. L'orateur invité, M. Raymond Huel, dans une causerie très appréciée, rappela les origines de l'organisme mis sur pied pour défendre les intérêts culturels des Canadiens français de la Saskatchewan, l'A.C.F.C.; ensuite, le chef du secrétariat de l'A.C.F.C., René Rottiers, informa l'assemblée des grandes préoccupations de l'heure du Conseil d'Administration, et notamment de la préparation d'une «Semaine française», de la visite prochaine de M. Gérard Pelletier, Secrétaire d'État, et de la question des cotisations. La nouvelle de la visite prochaine de M. Pelletier avait soulevé beaucoup d'enthousiasme: le 8 décembre 1968, le Secrétaire d'État avait annoncé devant une assemblée en délire, au Collège de Saint-Boniface, au Manitoba, que le gouvernement fédéral s'engageait désormais à verser des subventions «réparatrices» aux groupes minoritaires de langue officielle au pays... Enfin! Pouvait-on y croire? Les francophones en dehors du Québec et leurs associations nationales, allaient pouvoir reprendre leur souffle. Eux qui s'étaient saignés à blanc pour assurer la défense de leurs droits linguistiques, pour leurs écoles, pour bâtir leurs stations de radio, allaient au moins être allégés en partie du soutien financier de leurs associations provinciales; l'A.C.F.C., tout comme ses associations-soeurs des autres provinces, allait pouvoir enfin mettre sur pied des programmes d'animation communautaire dans les diverses régions francophones de la province. Après 57 ans de luttes ininterrompues, l'A.C.F.C. voyait le gouvernement fédéral justifier son existence, ses efforts, son travail, et reconnaître ainsi le rôle prépondérant joué par nos associations nationales francophones dans le maintien du fait français au Canada, dans les provinces à majorité anglophone. La visite du Secrétaire d'État à Regina revêtait donc un caractère de réjouissances, et il convenait d'accueillir Gérard Pelletier dans la joie, dans une ambiance de fête. L'A.C.F.C. locale et le secrétariat provincial de l'A.C.F.C. unirent donc leurs efforts pour assurer le succès de cette visite, les 12 et 13 avril. C'est ainsi qu'ils organisèrent une boîte à chansons à l'auditorium de l'école secondaire Miller, et en confièrent le programme musical, ainsi que l'éclairage, le son, et le décor de la salle au Cercle de l'A.C.F.C. de Gravelbourg; le décor fut d'ailleurs particulièrement réussi grâce aux véritables talents artistiques d'un annonceur de C.F.R.G., Christian Carreyrou. Cette soirée fut un véritable succès, et, si ma mémoire m'est fidèle, cette boite à chansons fut la première activité francophone de ce genre organisée sous l'égide du nouveau cercle local de l'A.C.F.C.; elle provoqua un tel engouement chez les jeunes que beaucoup d'entre eux voulurent à tout prix ramener un souvenir de cette soirée exaltante, ce qui explique que plus de 60 verres à vin, loués, disparurent... et qu'il fallut les payer...; c'est ce qui explique aussi que depuis lors, l'usage de verres en plastique a remplacé celui de véritables verres à vin. Environ 600 personnes avaient pris part à cette soirée. En ce qui a trait au banquet, sa préparation fut confiée aux Dames de l'Autel, tandis que le Conseil Langevin des Chevaliers de Colomb assuma la responsabilité de la vente d'eaux gazeuses. Une contribution non négligeable au succès du banquet fut celle du Consulat de France, qui offrit généreusement 36 bouteilles de vin. Il faut toutefois reconnaître que le succès de cette belle soirée était attribuable en tout premier lieu au Comité de publicité, présidé par M. Armand Audette, qui ne négligea rien pour en faire une réussite. C'est ainsi que le comité avait adressé des lettres circulaires à tous les francophones de la ville et des environs;(1) par ailleurs des annonces payées furent adressées au Leader Post, et des communiqués aux médias. Un extrait de la réunion du cercle local de l'AC.F.R. du 27 mai 1969 nous renseigne sur le bilan financier de la boite à chansons organisée-à l'occasion de la visite de M. Gérard Pelletier: «M. Rottiers présenta un compte rendu détaillé des recettes, et dépenses encourues dans l'organisation de la boite à chansons. Les recettes totales furent de $1,518.00, et les dépenses de $792.18. Le profit se solda à $725.82. La part de 20% des profits allant au Cercle de Regina se solda à $145.16. M. Rottiers remit un chèque pour cette somme au secrétaire-trésorier.»(2) René Rottiers Tous droits réservés (1) Livre des rapports du Cercle de l'A.C.F.C. de Regina, 1965-1972, réunion du 13 mars 1969. (2) Ibid., réunion du 27 mai 1969. |
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