Des lieuxRegina - Nos organisations paroissiales: Le Cercle de l'A.C.F.C. devenu l'A.C.F.R. (6)À sa réunion du 3 mars 1967, le Comité local de l'A.C.F.C. prenait connaissance d'une lettre du «Regina Folk Arts Council» annonçant la tenue de son festival le 13 mai suivant à l'auditorium du terrain d'Exposition. Les personnes intéressées à faire partie de la chorale furent invitées à aller s'exercer chaque lundi soir au Central Collegiate; à la date prévue le festival «Canadian mosaic» eut lieu, avec la participation de la chorale de St-Jean-Baptiste.(1) ll s'agissait sans doute de la première participation du groupe francophone de Regina à une activité multiculturelle dans la capitale provinciale de la Saskatchewan. Le lendemain, 14 mai, la chorale Thévenet de Gravelbourg donnait un concert à la salle St-Jean-Baptiste sous le patronage de l'A.C.F.C. de Regina; il semble que l'assistance à ce concert ait été assez faible, puisque après avoir versé à la chorale la somme modeste de $50, le cercle subissait une perte de $823. À la réunion suivante, le 1er juin 1967, le cercle adoptait le drapeau fleurdelisé comme drapeau officiel des Canadiens français de Regina, ainsi qu'une motion libellée comme suit: «Que M. Marcotte demande au Conseil de la Vie Française de soumettre après étude, aux États Généraux, la question de la reconnaissance du drapeau à fleurs de lys d'argent sur fond azur et croix d'argent comme emblème officiel de la nation canadienne-française.»(2) Manifestement, les francophones de Regina éprouvaient le besoin de s'identifier et de se serrer les coudes... L'union fait la force, comme le proclame la devise nationale de la Belgique, même s'il est loin d'en être toujours ainsi entre Wallons et Flamands...; et même entre Canadiens français, pourrait-on ajouter,... Le 6 octobre, le Cercle de l'A.C.F.C. de Regina tint son assemblée générale annuelle sous la présidence de M. Albert Dubé; le chef du secrétariat de l'A.C.F.C. provinciale, M. René Rottiers, conférencier invité, exposa le thème des réalisations de l'A.C.F.C. et de ses projets d'avenir. À sa rencontre du 3 novembre, le comité apprend que, «de bonnes sources», il parait que «nous aurions - la télévision française en Saskatchewan, en 1970,..»(3) Autre bonne nouvelle: le premier ministre provincial, Ross Thatcher, a eu l'idée d'ériger un monument à Louis Riel; le cercle décide de l'en féliciter en lui demandant d'y prévoir une plaque en français. Et puisque les bonnes nouvelles ne viennent jamais seules, le cercle apprend aussi l'envoi prochain d'autres livres français, d'une valeur de $100, par le Consulat de France. Entre-temps, des réponses aux démarches faites par le Cercle de l'A.C.F.C. de Regina auprès de la Société Radio-Canada et du ministère des Postes avaient été réçues. Dans le premier cas on pouvait lire notamment: «Laissez-moi tout d'abord vous dire que nous sommes parfaitement d'accord avec l'esprit de votre résolution. Le Conseil d'administration de Radio-Canada a toujours fait preuve d'équité et de justice dans l'extension des services de Radio-Canada. Il est guidé dans l'extension des services par un ordre de priorité qui nous a été imposé par les restrictions financières auxquelles nous devons faire face jusqu'à ce que la nouvelle Loi de la radiodiffusion nous permette de tracer des plans à long terme. Vous savez déjà que Radio-Canada a l'intention d'établir des postes de radio MF de langue française à Windsor et à Vancouver. Nous avons également des plans bien définis pour implanter la télévision française à Edmonton. La province de la Saskatchewan, et Regina plus particulièrement, font partie de nos plans d'avenir, mais il est impossible pour le moment d'en préciser les détails.»(4) Lorsqu'on sait le temps qu'il a fallu attendre pour en arriver là, soit octobre 1976, on peut mesurer la patience des Canadiens français de la Saskatchewan. Dans le cas des Postes, il n'y avait pas de quoi se réjouir non plus: «Vous nous permettrez de vous expliquer que le local pour la Poste à Regina est fourni par le ministère des Travaux publics de qui relève aussi l'installation et la rédaction de l'enseigne à l'extérieur de l'édifice. Nous nous sommes donc permis de transmettre une copie de votre lettre à ce ministère. En ce qui concerne les enseignes à l'intérieur du bureau de poste, celles-ci sont rédigées dans les deux langues lorsque le groupement linguistique en minorité comprend 20 pourcent ou plus des chefs de famille et des maisons d'affaires. Vous conviendrez, sans doute, que ce chiffre n'est pas atteint à Regina par les usagers de langue française et, par conséquent, c'est la raison de la rédaction en anglais seulement des enseignes à l'intérieur de ce bureau de poste.»(5) Au moins, alors, c'était clair: on savait qu'il fallait 20% de la population... pour que le nombre le justifie... René Rottiers Tous droits réservés (1) Livre des rapports du Comité local de l'A.C.F.C. de Regina 1965-1972. Archives de l'A.C.F.R. (2) Ibid. (3) Ibid. (4) 24 janvier 1967. Lettre de Jean-Paul Charbonneau à Mme J. Braconnier. (5) 16 février 1967. Lettre d'Ovila Benoit à Mme J. Braconnier. |
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