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Regina - Nos organisations paroissiales: Le Cercle de l'A.C.F.C. devenu l'A.C.F.R. (14)

Il arrivait assez souvent à cette époque que les programmes en français de télévision de Radio-Canada diffusés par la C.B.C. soient supprimés le samedi ou le dimanche matin, afin de transmettre, ou de retransmettre, des émissions sportives, ou des reportages, en langue anglaise; les membres de l'A.C.F.R. s'entendirent donc pour adresser une protestation auprès de M. Alfred Parr, alors directeur des stations de télévision C.B.W.R.T. à Regina, et C.B.W.M.T., à Moose Jaw, ainsi qu'auprès de M, Léo Rémillard, alors directeur de Radio-Canada pour la région des Prairies, à Winnipeg. Ils invitèrent aussi d'autres organisations francophones de Regina à présenter une requête de ce genre auprès des autorités concernées. S'il est vrai que les francophones de Regina n'étaient peut-être pas conscients alors des difficultés inhérentes à la télédiffusion de programmes en français sur les ondes de la C.B.C., selon un horaire fixe, ils témoignaient au moins alors par leurs protestations de leur soif d'être en mesure de s'abreuver culturellement à la télévision de langue française.


À la même réunion de l'A.C.F.R., du 27 février 1972, M. René-Marie Paiement, Animateur de l'A.C.F.C. pour le secteur sud de la province, fit remplir un questionnaire par les membres de l'assemblée, qui donna les résultats intéressants suivants:

a) Croyez-vous dans la possibilité d'une vie française intéressante à Regina?
Oui: 23
Non: 0
J'en doute: 7
Abstention: 1

b) Pensez-vous que l'A.C.F.C. y contribue:
De façon efficace: 9
Un peu: 21
Très peu: I
Pas du tout: 0

c) Y a-t-il, d'après vous, des gens qui désirent des activités en français?
Beaucoup: 0
Un bon nombre: 21
Très peu: 10
Aucun: 0

Ces résultats amenèrent M. Paiement à parler des objectifs de l'A.C.F.C. et à suggérer qu'ils soient précisés. Au nombre des activités culturelles de l'A.C.F.R., on mentionna le voyage-échange Louis RIEL, le théâtre et le Ciné-club.

Au cours des réunions suivantes, le thème abordé à l'A.C.F.R. fut celui des attentes des membres de l'A.C.F.R., et des moyens proposés pour satisfaire à ces attentes. On sembla alors vouloir préciser les objectifs précis de chaque groupe francophone de la capitale afin, notamment, d'éviter la duplication d'activités semblables. On s'attarda aussi à des questions de détail; c'est ainsi, par exemple, que la secrétaire d'alors de l'A.C.F.R., Madame Lise Lundlie, s'objecta à la dénomination «Jour-née de la 'Pensée' française,» et proposa de l'appeler désormais: «Journée de la 'culture' française», proposition qui fut acceptée.

Les membres de l'A.C.F.R. accordèrent aussi une attention particulière à la mise en valeur de la culture française à Regina, et prévoyant notamment des expositions de livres et de disques, la projection de films français, et la promotion de chansonniers et autres talents fransaskois. La publicité dans L'Eau Vive fut aussi discutée et reconnue comme une nécessité en vue de stimuler la fierté des Canadiens français de notre province, Le Père Marius Bédard, O.F.M., souligna notamment le «black tape» qui existait alors à Regina, et en venu duquel des enfants canadiens-français âgés de six ans refusaient de parler français parce que des anglophones les appelaient: «Frenchies».

L'A.C.F.R. envisagea alors certains éléments de solution en vue de permettre un rapprochement des francophones de Regina, soit sous la forme de soirées sociales, genre cabaret, ou autres, ou de la mise sur pied d'un centre culturel, ou du moins, selon les mots de certains membres de l'A.C.F.R., d'un centre de la culture et des loisirs, qui réunirait les divers organismes francophones de Regina, tels que l'A.C.F.R., l'Alliance française, France-Canada, etc. II est question aussi d'accorder une réduction d'un tiers aux membres en règle de cotisation de l'A.C.F.R. du coût du billet d'entrée aux activités sociales et récréatives de l'A.C.F.R., telles que la soirée prévue pour le 16 avril avec Edith Butler.

Une autre question qui soulève une discussion est celle de l'enseigne lumineuse installée à l'entrée du Centre social. M. Jean Liboiron est d'avis que cette enseigne devrait se lire: «Centre social Mathieu», plutôt que simplement «Centre social». Madame Donalda Pinsonneault indique que certaines personnes ont refusé de prendre part à des rencontres au Centre Mathieu parte qu'elles le considéraient comme une église. (1)

René Rottiers
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(1) Livre des rapports de l'A.C.F.R., du 14 mars 1965 au 5 juin 1972.





 
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