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Regina - Échec du projet d'achat de l'église luthérienne

L'endroit envisagé pour la relocalisation de la paroisse St-Jean-Baptiste n'était pu aussi central que celui de la rue Lorne; la ville de Regina ne tarderait toutefois pas à s'étendre encore davantage vers le sud, ce qui favorise-rait un certain regroupement des Canadiens français de la ville dans ce secteur de Regina. Des rumeurs circulaient cependant, selon les-quelles la construction d'une église était déjà prévue à cet endroit, et par ailleurs il était aussi question que le secrétariat de l'A.C.F.C. provinciale soit déménagé de Saskatoon dans la capitale provinciale. On jugea bon d'attendre quelque temps, mais aucune décision ferme n'étant survenue, le comité se réunit en assemblée plénière le 6 décembre 1959 et en vint aux conclusions suivantes:

Il faut autre chose que ce que la paroisse possède actuellement comme église et salle;
II est impossible d'attendre l'A.C.F.C.;
L'idée de construction est inabordable pour plusieurs années encore;
L'idée de restauration de l'église actuelle serait hasardeuse;
Il ne reste que la possibilité d'une offre d'achat de l'église «Trinity Lutherian». (1)

Cette dernière conclusion ne manquait pas d'être séduisante; toutefois les exigences des luthériens, qui demandaient environ $85 000 pour l'église seulement, sans compter le pres-bytère et l'ameublement, coupèrent le souffle au comité, qui ne réagit pas immédiatement.

L'assemblée plénière annuelle des paroissiens eut lieu le 24 janvier 1960, et M. Raoul LANGLAIS y fut élu syndic pour trois ans en remplacement de M, Joseph GIRARDIN, sor-tant de charge, puis le 20 mars, la question de l'achat de l'église «Trinity Lutherian» fut rame-née sur le tapis à une réunion du comité spécial. Les discussions du comité furent laborieuses, mais elles aboutirent à une offre de $70 000 pour la propriété des luthériens, soit l'église et son ameublement, ainsi que la maison, mais cette offre fut repoussée catégoriquement le 22 mars 1960. Jusqu'à cette date, cependant, toutes les démarches en vue de l'achat éventuel de l'église en question avaient été faites verbalement par l'intermédiaire de M. Arnold BAKER, de l'agence West End Agencies, et à une réunion subséquente, le 1er mai 1960, le comité décidait de soumettre cette fois une offre d'achat par écrit aux luthériens. (2)

En date du lendemain, le 2 mai 1960, le R.P. Rufin TURCOTTE, O.F.M., transmettait à l'agence West End Agencies l'offre écrite du comité: «Considering the age of the building and the consequent repairs and risks involved, our Board unanimously reached the conclusion and hereby state that a bid of $45 000.00 is made on the church and its contents. This bid includes the option on the bungalow when the owners are ready to sell it.» (3)

Aucune trace d'une éventuelle réponse à cette lettre n'a été trouvée, et ce rêve auquel s'était accroché le comité de la paroisse St-Jean-Baptiste, s'évanouit pour de bon... puis rien ne sembla bouger jusqu'au 31 octobre, date à laquelle les syndics réévaluèrent la situation et firent le point de leurs projets, comme l'indique une lettre adressée le lende-main par le R.P. TURCOTTE à Mgr O'NEILL:

«Excellence,

Nous avons eu, hier soir, au bureau de la Cure, une réunion régulière des Syndics de notre paroisse, au cours de laquelle diverses questions ont été étudiées et principalement le projet de construction d'une église neuve puisque notre tentative d'achat de la vieille église 'Trinity Lutherian' a échouée.
Dans les circonstances actuelles, la marche à suivre pour la réalisation de ce projet serait la suivante:
1e Déterminer d'une façon définitive l'endroit précis où cette église devra être construite;
2e Rechercher les services d'un architecte qui préparera plans et maquette;
3e Ramasser les fonds nécessaires; ces démarches devant s'effectuer conformé-ment aux règlements de construction du Synode diocésain (1958, pages 115-117).

Nous, avons en banque la somme de $25 000.00 au taux de 3 1/2%. Nous permettriez--vous de faire fructifier davantage une tranche substantielle de cette somme, en nous adres-sant, par exemple, à une compagnie de finance (le père TURCOTTE en propose deux dans sa lettre).
Excellence, notre échec avec les Luthériens, n'a fait que raviver notre volonté ferme et irréductible de doter Saint-Jean-Baptiste de Regina d'un temple digne dont Notre Seigneur puisse dire: Ma maison EST une maison de prière! Nous avons confiance que, grâce à votre sympathie et à l'assurance de vos prières, nos efforts conjugés finiront par réaliser ce qui semble à certains un défi à la sagesse humaine.
Veuillez croire, Excellence, à l'expression de nos meilleurs sentiments en Notre Seigneur,
P. Rufin Turcotte, O.F.M., Curé.' (4)

René Rottiers
Tous droits réservés.

(1) Récit historique - Léo Lirette, pp. 38-39. A.A.R.
(2) Ibid. p. 38-39.
(3) P.R. Turcotte à West End Agency, May 2, 1960. Ibidem.
(4) P.R. Turcotte à Mgr O'NEILL, 1er novembre 1960, Ibidem.

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