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Regina - Deux curés franciscains malades, mais très actifs

Pendant plus de deux années le père Sylvestre BEAUDET, O.F.M., se dévoua sans compter à faire de la paroisse St-Jean-Baptiste un véritable centre de ralliement pour ses paroissiens. Mais il se sentait épuisé et malade, et il exposa cette situation à l'Archevêque de Regina, lui-même aux prises alors avec une santé débile. (1) Le père BEAUDET venait d'ailleurs de discuter de cette situation avec son supérieur provincial, le père Alphonse LABOSSIÈRE, alors hospitalisé à l'hôpital des Soeurs Grises, à Regina, et qui lui avait laissé entendre qu'il pourrait être remplacé, soit au printemps, soit au cours de l'été: 'Avec les lois actuelles du Jeûne Eucharistique, explique le père BEAUDET à Mgr O'NEILL, j'arrive à peu près, â donner le service religieux pour l'utilité des gens. Mais je dois me faire aider, pour les oeuvres de jeunesse, par le père Regnier Chabot, qui sort assez souvent pour porter secours - soit à Montmartre, soit à Mutrie, soit à Radville, comme ce sera le cas pour la Semaine Sainte. En conséquence, je ferai moi-même les cérémonies de la Semaine Sainte, et donc l'office du Samedi Saint. Je puis le faire le matin - et même le soir vers 8 heures sans trop de fatigue; mais ce serait une très grosse fatigue - comme je l'ai expérimenté à Noël de le faire la nuit. (2) Le curé de St-Jean-Baptiste demandait donc à son archevêque de lui permettre un peu de souplesse dans l'horaire des exercices de le Semaine Sainte, ce qui lui fut d'ailleurs vraisemblablement accordé; soulignons toutefois le courage et la conscience sacerdotale de cet homme dévoué et épuisé, qui ne renonce pas pour autant à son devoir d'état, qu'il veut accomplir jusqu'au bout.
Dans sa lettre à Mgr O'NEILL, le père S. BEAUDET donne aussi d'intéressants détails sur les projets immédiats des paroissiens de St-Jean-Baptiste: ' ... Le plan est de hausser l'édifice de 31/2 pieds; d'ajouter une tour au coin Nord-Ouest, d'y mettre une entrée directe dans l'église; de remodeler l'extérieur, soit stucko, soit pierre artificielle, avec fenêtres à style roman, et plus tard, d'y mettre une salle plus large sous l'église; cependant, le creusage se ferait dès maintenant. Le jeune Lafrenière, paroissien, apprenti architecte, est à faire les plans qui pourront vous être présentés bientôt. Le montant des soumissions vous sera aussi déclaré. Les gens désirent que les travaux commencent dès que toute la gelée sera sortie de terre, c.à.d. vers le 1er mai. Il y a actuellement en Banque un peu plus de $2300.00. Il faudrait emprunter pour la balance. Il semble qu'il n'existe aucun risque à faire cet emprunt.' (3)

En juillet 1955, le père Amédée HOUDE, O.F.M., remplaça le père Sylvestre BEAUDET, miné par une santé de plus en plus déficiante; toutefois, le nouveau curé de la paroisse St-Jean-Baptiste fut lui-même bientôt terrassé par la maladie, et se trouva dans l'impossibilité de poursuivre son ministère à la paroisse nationale des Canadiens français de Regina. Ce fut ainsi que le premier curé de la paroisse St-Jean-Baptiste, le père S. BEAUDET, fut nommé une seconde fois curé de cette paroisse, jouissant ainsi au privilege unique a avoir ete nommé à deux reprises curé de la paroisse St-Jean-Baptiste de Regina.

Monsieur Léo LIRETTE, dans son récit déjà cité, nous rappelle de son côté que la formation d'un Conseil de Chevaliers de Colomb de langue française à la paroisse St-Jean-Baptiste fut entreprise alors que le père A. HOUDE était curé de la paroisse, par messieurs David TOUPIN et par lui-même, ainsi que par les ouvriers de la première heure: Messieurs Paul Bouthillier, François Caron, Napoléon Gilbert, Raoul Langlais, Georges Paquette, Roch Pois-sant et Joseph Thibault, Le nouveau Conseil, avec le support des membres de langue française, non seulement de la ville, mais aussi de Sedley et aussi des districts de Wauchope, Redvers, Bellegarde, Cantal et Alida près des frontières du Manitoba, fut institué le 13 mai 1956 et reçut sa charte à l'automne de la même année, datée du 15 août 1956.' (4) Ce fut aussi à cette même époque que la paroisse nationale des Canadiens français de Regina fut dotée d'un choeur de chant, sous l'impulsion du capitaine Armand MONETTE, en tant que directeur, et de mademoiselle Henriette DUBOIS, en qualité d'organiste. M. LIRETTE précise aussi que: 'Une douzaine d'hommes et femmes faisaient partie de cette chorale au début. Avant cette époque presque tout le chant liturgique avait été fourni par le dévoué pionnier J.-B. LeNabat aidé de temps à autre par quelques voix harmonieuses dans l'assistance. (5) Le retour du père Sylvestre BEAUDET en tant que curé de la paroisse St-Jean-Baptiste donna une nouvelle impulsion aux projets ébauchés par ses paroissiens, dont il avait fait part à l'Archevêque de Regina par sa lettre du 30 mars 1955, avant de céder la responsabilité de la paroisse au père Amédée HOUDE. C'est ainsi qu'à la suite d'une assemblée plénière en date du 18 mars 1956, convoquée par le père BEAUDET, un nouveau comité de construction fut formé, et composé de messieurs Napoléon GILBERT, Paul BOUTHILLIER, Roch POISSANT, Raoul LANGLAIS, Jos. GIRARDIN, François CARON, David TOUPIN et le capitaine Armand MONETTE, ainsi que des nouveaux syndics, pour étudier la possibili-té d'organiser une souscription en vue de l'achat d'un terrain qui servirait à la construc-tion d'un bâtiment nouveau pouvant servir de salle paroissiale, d'école, etc... (6)


René Rottiers
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(1) Père S- Beaudet, O.F.M. à S. Exc. Mgr O'Neill, 30 mars 1955, A.A.R.
(2) Ibid.
(3) Ibid.
(4) Récit historique..., Léo Lirette, p. 30, 31.
(5) Ibid.
6. Ibid.

NB.: Dans nos chroniques Nos 21 et 22, des 2 et 9 février, selon le récit de M. Lirette, il a été question de M. 'Rock' Poissant; le fils-de-ce dernier. M. Roger Poissant nous a précisé que le prénom de son père s'écrivait Roch, et non 'Rock'





 
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