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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 14 numéro 4

Raymond Marcotte

par Laurier Gareau
Vol. 14 - no 4, juin 2004
N.d.l.r.: Le 9 juin dernier, l'Université de Regina a accordé un doctorat honorifique à Raymond Marcotte. Je me permets de reproduire un hommage que je lui ai rendu il y a deux ans dans la chronique «Des héros bien ordinaire...» de l'Eau vive.

Il y a, à certains moments de la vie, des situations où les jeunes vont se heurter contre un adversaire plus âgé, le trouvant trop rigide, trop conservateur, trop vieux jeu. Invariablement, le jeune développe une grande admiration pour la personne plus âgée. Dans mon cas, un tel adversaire a été nul autre que Raymond Marcotte, alors directeur de la radio française de Radio-Canada à Regina. J’étais très impulsif, en 1975, quand Raymond Marcotte m’a premièrement embauché pour travailler à CBKF-Regina et je me souviens lui avoir donné pas mal de fil à retordre. Toutefois, j’ai toujours admiré son dévouement à la cause du français en Saskatchewan. Si ce n’était pas de lui, je n’aurais probablement jamais travaillé à Radio-Canada, car comme bien d’autres jeunes Fransaskois de l’époque, j’avais un accent mid-

Raymond Marcotte
Photo: Jean-François Dubois
Raymond Marcotte à l'occasion de l'inauguration du studio Raymond Marcotte en 1992


western american selon les dirigeants de la SRC!

Il est né à Prud’homme, le fils d’Ernest Marcotte et de Rosée Jacques durant les «Roaring Twenties». Comme jeune garçon, il a habité au presbytère de Prud’homme afin de faire ses études au Couvent des Filles de la Providence et il a été grandement influencé par le curé du village et le père de la radio française en Saskatchewan, l’abbé Maurice Baudoux. Puis, il s’est dirigé vers le Collège Mathieu pour terminer ses études.

Les études complétées, il a épousé Lorraine Blanchette de la région de North Battleford en 1953 et s’est lancé dans les affaires à Saskatoon. Le jeune couple s’est impliqué dans les affaires de la paroisse des Sts-Martyrs-Canadiens et Raymond Marcotte est devenu gérant de la Caisse populaire française de Saskatoon, une caisse paroissiale à cette époque. Puis, le Conseil de la coopération de la Saskatchewan est venu le chercher et il a assumé le poste de secrétaire-général du Conseil pendant plusieurs années. Durant son séjour au CCS, il y a eu une croissance remarquable des caisses francophones; Raymond Marcotte a également participé à l’établissement de plu-sieurs caisses scolaires dans la province.

En 1961, à la suite du décès de Charles Papen, on lui a demandé d’assumer la direction du poste CFNS à Saskatoon. Il a donc commencé une longue association avec la radio française en Saskatchewan qui l’a mené à Gravelbourg, Regina et éventuellement à un poste de vice-président de Radio-Canada à Ottawa. Au début des années 1970, Raymond

Photo: Jean-François Dubois
Raymond Marcotte à l'occasion de l'inauguration du studio Raymond Marcotte en 1992.

Marcotte a été nommé le principal porte-parole de CFNS et CFRG dans les négociations qui ont mené à la vente des stations privées à Radio-Canada en 1973. Dès lors, il a assumé la direction de la radio française et, en 1976, il a également accepté la direction de la télévision française en Saskatchewan. Enfin, il a été un des fondateurs de la Fondation de la radio française.

Pendant toutes ces années, y inclus les années qu’il a passées au Secrétariat d’état à la fin des années 1960, Raymond Marcotte a été très impliqué dans tous les aspects du développement de la communauté française en Saskatchewan. Il était impliqué dans le mouvement coopératif, l’ACFC, le Conseil de la Vie française en Amérique et même membre de la Patente (l’Ordre de Jacques Cartier). S’il croyait pouvoir faire avancer la cause du français en Saskatchewan, Raymond Marcotte s’embarquait.

Il aide encore! Alors qu’on se prépare à fêter le 50e anniversaire de la radio française en Saskatchewan, il a accepté d’être le président d’honneur du Francothon qui aura lieu en mars prochain. La communauté fransaskoise a eu de la chance d’avoir un tel ami. Quant à moi, malgré nos différences d’opinion, j’ai toujours estimé celui qui m’a fourni l’occasion de faire ma toute première contribution à la communauté fransaskoise. Merci Raymond!

Laurier Gareau





 
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