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Des histoires

Radio dans l'Ouest

La radio dans l'Ouest

La téléphonie sans fil. Le professeur Darsonval, du Collège de France, a annoncé que le problème de la téléphonie sans fil à longue distance est résolu. Les détails ne sont pas encore rendus publics mais on sait que le professeur met la dernière main à un transmetteur qui sera prêt en octobre.
Le Patriote de l'Ouest
le 31 juillet 1913
Alexander Graham Bell avait inventé le téléphone en 1876 et au début du XXe siècle, plusieurs chercheurs et inventeurs tentent d'améliorer cette invention en mettant au point la téléphonie sans fil. L'un des premiers inventeurs de la radio est l'italien, Guglielmo Marconi. En 1901, il réussit à capter des signaux de télégraphie entre Terre Neuve et l'Angleterre. Un an plus tard, il installe une station de télégraphie sans fil à Glace Bay en Nouvelle-Écosse, afin de communiquer avec les bateaux en mer.

Plusieurs autres hommes de science ont aussi contribué à l'invention de la radio. L'un de ceux-ci est le Canadien, Reginald Aubrey Fessenden. Le 23 décembre 1900, Reginald Fessenden réussit à transmettre sa voix sur une courte distance de 1,600 mètres. Il transmet à son assistant le message suivant: «Is it snowing where you are, Mr. Thiessen?»(1) Fessenden poursuit ses recherches et la veille de Noël 1906 il réussit à transmettre sa voix sur une plus longue distance: «Peace to men of good will.»(2) Ce message est capté par des marins sur un bateau, à quelques milles de la côte de la Virginie.

Les progrès de la diffusion publique sont ralentis pendant la première guerre mondiale alors que son emploi est interdit, sauf pour les forces armées. Il faut attendre la fin de la guerre avant que la radio soit rendue accessible au grand public. Guglielmo Marconi établit le premier poste de radio au monde, CFCF, à Montréal en 1918. L'invention de la radio, et son accessibilité par le grand public, fait vite boule de neige. C'est la folie furieuse alors que tout le monde en Amérique du Nord s'élancent pour acheter un poste récepteur.

C'est aussi le cas dans les lointaines prairies. Quatre ans seulement après l'ouverture de la première station de radiodiffusion à Montréal, un premier poste ouvre ses portes en Saskatchewan. Il s'agit du poste CKCK à Regina. «Pendant plusieurs mois durant le printemps et l'été de 1922, le Leader prédisait que la fureur radiophonique, qui balayait alors l'Amérique du Nord, allait bientôt atteindre Regina permettant ainsi aux auditeurs d'ici d'entendre les mêmes émissions de divertissement que seuls ceux des grandes villes comme Boston et New York avaient pu entendre à date.»(3)

Tandis que les autres journaux de la province s'inquiètent de perdre de la publicité à la radio, le Leader de Regina a raison d'être intéressé par le nouveau médium en 1922, car CKCK sera la propriété du journal de la capitale. «Au lieu de suivre craintivement sur la touche tout en formulant des plans pour empêcher les clients d'abandonner la page écrite pour le mot parlé, le Leader avait décidé de prévenir la compétition en se lançant lui-même dans la radiodiffusion.»(4)

L'ouverture officielle du premier poste de radio en Saskatchewan a lieu le 22 juillet 1922. Radio et journal partagent des locaux dans un édifice sur la rue Hamilton. Au début, il y a probablement peu d'auditeurs; les gens auraient attendu avant d'acheter un poste récepteur.

Cependant, c'est comme un feu de prairie et bientôt la plupart ont des appareils chez eux, même les Franco-Canadiens de la Saskatchewan. «Le principal château-fort de la vie française, c'est encore la demeure familiale. C'est là que parents et enfants se retrouvent à la fin de la journée et se retrempent dans une atmosphère française. Les pires coups de bélier, se rassure-t-on, ne viendraient même pas ébranler ces retranchements. Et pourtant! Quand les premières stations radiophoniques entrent en ondes peu après la Première Guerre mondiale, d'abord aux États-Unis, puis à Regina et à Saskatoon, les murs de cette redoute, qu'on avait crue jusque-là inexpugnable, s'évaporent. Le danger ne vient plus de l'extérieur, mais bien de l'intérieur; de cette petite boîte magique qui amuse, charme, envoûte, fait rire, chanter et pleurer, mais surtout, qui parle une autre langue, contrôlée par une autre race, obéissant à une autre culture, colportant des valeurs opposées à l'esprit catholique. Une boîte magique qui sape les fondements même de l'élément franco-catholique.»(5)

Avant même l'ouverture du poste CKCK, il y avait eu des clubs de radio dans certaines villes de la province, comme Moose Jaw et Prince Albert. La ville de Saskatoon est la deuxième à avoir sa propre station radiophonique, CFQC, en juillet 1923. Certains francophones louent du temps d'antenne pour diffuser musique et conférence en français, mais le coût est tellement élevé, surtout durant la crise économique des années 1930. Durant les années 1940, la Société Radio-Canada diffuse certaines émissions en français sur les ondes de CBK à Watrous.

Les Franco-Canadiens de la province doivent toutefois attendre 30 ans après l'ouverture de CKCK avant d'enfin pouvoir assister à l'ouverture officielle de leur propre station de radiodiffusion, le poste CFRG à Gravelbourg, le 1er juin 1952. L'ouverture de CFNS à Saskatoon suit quelques mois plus tard.

(1) Horizon Canada, Talking on Air, Volume 2, Number 13, Québec: Centre d'Études en Enseignement du Canada, Université Laval. 1985, p. 309.
(2) Ibid.. p. 309.
(3) Schmalz, Wayne, On Air, Radio in Saskatchewan, Regina: Coteau Books, 1990, p. 3. (Traduction)
(4) Ibid., p. 3. (Traduction)
(5) Lapointe, Richard, «Avant-propos», Le défi de la radio française en Saskatchewan, de Laurier Gareau, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1990, p. xv.

Sources:
Gareau, Laurier, Le défi de la radio française en Saskatchewan, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1990.

Horizon Canada, Talking on Air, Volume 2, Number 13, Québec: Centre d'Études en Enseignement du Canada, Université Laval. 1985.

Schmalz, Wayne, On Air, Radio in Saskatchewan, Regina: Coteau Books, 1990.





 
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