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Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 6 numéro 4

Problèmes scolaires en Saskatchewan

Rapport de Monsieur Raymond Marcotte
Vol. 6 - no 4, avril 1996
Le 14 septembre 1966, Monsieur Raymond Marcotte de Saskatoon, représentant l'Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan au Conseil de la Vie française en Amérique, faisait état de la situation scolaire en Saskatchewan, et plus particulièrement à Saskatoon, lors de la réunion du Conseil à Québec. Son rapport est ensuite reproduit dans la revue de l'organisme, Vie française, Volume 21, nos 9-10, mai-juin 1967. Avec la permission du Conseil de la Vie française en Amérique et de l'auteur, nous reproduisons l'article à l'occasion du 30e annniversaire de cette crise scolaire et la fondation du «Saskatoon French School».


Au cours des mois compris entre septembre 1965 et septembre 1966, quatre événements majeurs ontjalonné la vie française en Saskatchewan. Ce sont:

1. l'ouverture, au début de mars 1966, de l'École Canadienne à Saskatoon;

2. le Séminar sur l'enseignement bilingue au mois de mai, à Saskatoon, et la fondation du «Saskatoon French School»;

3. les Assises de la Commission Provinciale sur l'enseignement des langues autres que l'anglais, en mai, à Saskatoon et à Regina;

4. le XIXe Congrès de l'ACELF, à Regina, du 15 au 20 août.

L'École Canadienne
Avant d'en arriver à l'ouverture de l'École Canadienne à Saskatoon le 7 mars 1966, je me dois de faire l'historique, aussi brièvement que possible, des événements depuis Pâques 1965.
Raymond Marcotte
Photo: Archives de la Saskatchewan
Même s?il n?était pas membre du comité scolaire de Saskatoon, Raymond Marcotte était quand même dans le feu de l?action en 1965-1966 comme membre de l?ACFC, gérand de CFNS et membre du Conseil de la vie Francaise en Amérique

L'on créa à Saskatoon, à cette date, «L'Opération 203», nom qui fut donné à la demande, par le Comité scolaire de Saskatoon, comité groupant les parents canadiens-français de cette ville, à la Commission des Écoles Séparées de Saskatoon, de permettre l'instruction de la religion en français aux écoliers canadiens-français qui fréquentent les écoles séparées. Le «203» est l'article de la loi scolaire qui stipule que la langue d'enseignement en Saskatchewan est uniquement la langue anglaise.

Une grève de deux jours à Pâques 1965, par les écoliers de la paroisse des Saints-Martyrs de Saskatoon appuya cette demande qui ne fut, d'ailleurs, même à ce jour, jamais accordée, à l'exception des première et deuxième années.

Les 19 et 20 février 1966, une session spéciale des Exécutifs de l'Association culturelle Franco-Canadienne et de l'Association des Commissaires d'Écoles FrancoCanadiens eut lieu au Secrétariat à Saskatoon, pour étudier de près l'opportunité d'ouvrir une école bilingue privée.

À cette occasion, M. Jean Detillieux, l'un des responsables du Comité Scolaire, fit le point des démarches du dit Comité pour obtenir du français à la Commission des dit-Comité Séparées de Saskatoon.

Au cours de l'été 1965, il semble que des brèches s'opèrent dans la forteresse du «Separate School Board» de Saskatoon. Il y a multiples rencontres et négociations avec M. Dibski, alors le nouveau surintendant du Board. Le 20 septembre 1965, M. Dibski prépare son Rapport préliminaire que le Comité scolaire considère néfaste du point de vue d'un programme de français. Le 27 septembre, le Comité scolaire proteste contre le Rapport Dibski. Le 28 septembre, Dibski présente son Rapport préliminaire et le Comité dit des «Concerned Parents», fait retarder le vote.

Le 5 octobre, le Comité scolaire présente son Deuxième Mémoire au »School Board» et réitère ses protestations contre le Rapport Dibski au point de vue culturel. L'heure de français n'est accordée qu'aux grades 1 et 2. Des pressions sont exercées pour l'achat de catéchismes anglais. La crise de l'enseignement du
Située à deux coins de rue de l?église des Saints-Martyrs-Canadiens
Photo: Laurier Gareau
Située à deux coins de rue de l?église des Saints-Martyrs-Canadiens, il était tout à fait naturel, en 21965, Que les francophones de Saskatoon travaillent pour établir des programmes en français à l?école Saint Paul.

catéchisme en français se prépare. Certains parents cèdent et achètent les catéchismes anglais. Les autres enfants sont privés de l'enseignement religieux.

Le 19 octobre, une première demande formelle est faite par le Comité Scolaire au Board pour un changement d'horaire et le retrait, à 3:30 heures aux fins de permettre l'enseignement du catéchisme en français en dehors de l'école. Le 22 octobre, le Board, par sa réponse, détermine son attitude et sa politique de ne pas contourner la loi scolaire et refuse la requête. Le Board ne veut pas que l'enseignement de la religion lui échappe et refuse de laisser sortir les enfants à 3:30 heures. Le Comité Scolaire a alors recours aux avocats. Le 29 octobre, une demande est faite par l'étude légale, qui s'occupe du problème au Board, de permettre aux enfants de sortir à 3:30 heures. Le 3 novembre, le Board interprète l'Acte scolaire et le 4 novembre, les parents décident de faire sortir les enfants malgré tout. Le 17 novembre, le Board écrit à environ quinze parents, leur enjoignant formellement de laisser leurs enfants réintégrer leurs classes. La crise est à son point le plus aigu. Le 19 novembre, l'A.C.F.C. reçoit une lettre du ministère de l'Instruction Publique de Régina, interprétant l'Acte scolaire. Le 24 novembre, les parents essaient un «test case» et répondent par avis formel au Surintendant et aux instituteurs de l'école que leurs enfants ont reçu l'ordre de quitter l'école à 3:30 heures pour suivre leur cours de religion en français dans un autre local. Le 25 novembre, une seconde lettre du Board aux parents menace les enfants de suspension. Le 29 novembre, un memorandum est adressé par le Comité scolaire aux instituteurs de Saint-Paul, leur demandant leur collaboration afin de prévenir la persécution des écoliers canadiens-français. Les suggestions des parents sont acceptés. Il est impossible au Comité scolaire d'entreprendre des procédures légales, faute de fonds.

Le 7 décembre, il y a rencontre avec l'A.C.F.C. qui demande au Comité scolaire de négocier jusqu'au bout. Il y est décidé de rencontrer les évêques et de demander un médiateur auprès du Ministre de l'Instruction Publique. Le 13 décembre, le Comité scolaire apprend le refus du Board d'un médiateur nommé par le Ministre de l'Instruction Publique, et le 14 décembre, il rencontre l'évêque de Saskatoon, Mgr Klein, qui croit que le nouveau Board s'occupera de l'affaire.

Le 11 janvier 1966, une lettre est adressée par le Comité Scolaire au nouveau Board dont le président a seulement le nom de français, D.A. Carriere (sans accent), dans laquelle il décrit le sort réservé aux écoliers canadiens-français qui sont enfermés tous les jours à 3:30 heures dans la bibliothèque de l'école. Le 18 janvier, toutes les avenues ayant été explorées, le Comité scolaire adresse une lettre au Board lui annonçant sa nouvelle proposition pour le règlement de la crise, à savoir que des institutrices payées par les parents canadiens-français viendraient à Saint-Paul enseigner le français et le catéchisme en français aux écoliers canadiens-français durant la période allouée par la loi à l'instruction de la religion. Le 24 janvier, le Comité Scolaire entreprend un travail de persuasion avec les Commissaires du Board, surtout avec le nouveau président Carriere.

À une réunion à huis clos du 3 février, réunion très cordiale entre le Comité Scolaire et le Board, ce dernier donne l'impression qu'il n'y a plus d'obstacle. Et le 10 février, coup dejarnac du Board qui refuse les dernières propositions du Comité Scolaire et n'accorde rien que les parents n'ont déjà et ne garantit rien pour l'avenir, et le catéchisme continue à être enseigné en anglais. De plus, ce communiqué du Board fut envoyé à la presse et à la radio avant de l'être au Comité Scolaire.

Pour le Comité Scolaire, le Rapport Préliminaire de Dibski devient révélateur à la lumière de ces faits. Le nouveau surintendant du Board, M. Dibski est un homme très intelligent et très diplômé. Pour le reste, il
Saskatoon French School
Photo: École français de Saskatoon
Après avoir passé les premières années de son existence dans des quartiers temporaires, la «Saskatoon French School» s?installe dans l?ancienne école publique Albert, située au 620 rue Clarence. Elle y demeure jusqu?en 1982 lorsqu?elle dém.nage sur la rue Wellington.

est, en tous points, semblable à ses compères ukrainiens, satisfait du statu quo, plus catholique que Rome quand il s'agit de brandir la religion pour abattre le français, et en cela rejoint tous les Anglo-catholiques, clercs et laïcs, de Halifax à Vancouver.

A Cette séance de février, il fut donc décidé d'ouvrir une école privée. L'École Canadienne ouvrit donc ses portes à Saskatoon le 7 mars 1966 avec 28 écoliers canadiens-français. L'A. C.F.C. se déclara officiellement en faveur des démarches des parents canadiens-français de Saskatoon, les assura de son appui moral, et décida de lancer une campagne de souscription d'envergure provinciale pour venir en aide financièrement à l'Ecole Canadienne, n'ayant pas les fonds nécessaires pour lui subvenir autrement.

Cette souscription, malheureusement, fut retardée pour être lancée finalement en juin de cette année, à la veille même des vacances d'été, et elle est loin de remporter les succès espérés. L'École Canadienne, malgré le retard dans l'année scolaire et les nombreuses difficultés encourues, fut l'objet d'un rapport très favorable de la part du Surintendant des Écoles de la Saskatchewan.

A l'heure actuelle, elle n'a pas réouvert ses portes à Saskatoon et la population canadienne-française est divisée à son sujet.

La «Saskatoon French School»
Les responsables du Comité Scolaire, qui savaient les parents canadiens-français de Saskatoon lourdement grevés par les frais d'une telle école, décidèrent d'intéresser l'élément anglais au projet d'une telle écolepilote française en Saskatchewan et le 14 mai 1966, un Séminar sur l'éducation bilingue avait lieu à l'Université de la Saskatchewan, campus de Saskatoon. Une centaine d'éducateurs des deux langues suivirent les délibérations de la journée. Ce Séminar était également sous les auspices de l'A.C.F.C., de l'Association FrancoCanadienne des Instituteurs de la Saskatchewan et de la «Saskatchewan Association of Teachers of French».

Les organisateurs avaient invité à prendre la parole: M. l'abbé Jean Papen, du Collège Notre-Dame de Prince Albert, président de la S.A.T.F. et de l'Afcis; M. Keith McLeod, professeur au Collège d'Éducation de l'Université de la Saskatchewan; Me W.H. Giles, avocat de Toronto, principal orateur en raison de son titre de fondateur du «Toronto French School»; M. Franck Wiens, principal du St-John's Cathedral School de Selkirk, au Manitoba, qui relata ses expériences dans le domaine de l'introduction d'un enseignement en français à cette école; Mme F. Von Pilis, présidente de la section des Affaires Internationales du Conseil National des Femmes, et professeur de français et d'allemand; le R.P. André Renaud, o.m.i., du Collège d'Éducation de l'Université de la Saskatchewan; et le docteur Lenore McEwen, chimiste de l'Université. Me Giles exposa au complet la situation du «Toronto French School», depuis sa fondation à ce jour, et traita de tous les aspects; financier, pédagogique, professoral, etc. Il insista sur
Photo prise à l?occasion du 20e anniversaire de l?École française de Saskatoon
Photo: École française de Saskatoon
Photo prise à l?occasion du 20e anniversaire de l?École française de Saskatoon: De g. à d. Christianne St. Pierre (première enseignante), Lenore Coad (conseil des parents), Mary Miller , Dr Serge Martel, Dr Taylor Steves, Dr Peggy Steves et Kem Barker ( surintendant, écoles catholique de Saskatoon.


l'excellence d'une telle école, excellence dans tous les domaines, et sur le recrutement de professeurs compétents. Son choix va d'emblée aux instituteurs québécois mais son école doit se replier sur des professeurs de France car, affirme Me Giles, il nous est plus facile d'obtenir un personnel enseignant français pour l'Amérique du Nord qu'il ne l'est d'obtenir un personnel enseignant québécois pour l'Ontario.

Me Giles a offert d'aider à l'organisation d'une école bilingue à Saskatoon, mais a mis son auditoire bien en face de la somme immense de travail et de sacrifices personnels que l'organisation d'une telle école entraîne. Il se peut fort bien que la majorité de nos gens en Saskatchewan ne soit pas prête à faire face à une telle éventualité.

La journée s'est terminée par une discussion sur la nécessité et l'opportunité d'une école bilingue à Saskatoon. Le Séminar avait défini ses buts comme suit:

1. Pour la Saskatchewan: Amender l'Acte scolaire pour permettre l'enseignement en français dans les écoles, et demander une école bilingue publique là où la requête d'une telle école est suffisante.

2. Pour Saskatoon: Demander une école bilingue publique ouverte aux étudiants canadiens-français, ainsi qu'à tous ceux que la culture française intéresse.

Le soir de cette même journée, les bases du «Saskatoon French School» étaient jetées et, par la suite, un groupe de professeurs universitaires rencontrait le Comité Scolaire et l'A.C. F. C. pour discuter du projet. Présentement, l'école devrait être incorporée avec un bureau de direction représentant les deux éléments. Elle doit ouvrir ses portes au cours de septembre avec des classes de maternelle et de première année. L'élément anglais est quelque peu désappointé
Fondée en 1966, comme école privée
Photo: Laurier Gareau
Fondée en 1966, comme école privée, la «Saskatoon french school», ou École française de Saskatoon, se joint éventuellement àla commission scolaire catholique de Saskatoon. En 1982, elle abandone l?école située sur la rue Clarence pour s?installer dans cette école sur la rue Wellington.

Photo: Laurier Gareau
Fondée en 1966, comme école privée, la «Saskatoon french school», ou École française de Saskatoon, se joint éventuellement àla commission scolaire catholique de Saskatoon. En 1982, elle abandone l’école située sur la rue Clarence pour s’installer dans cette école sur la rue Wellington.


de la difficulté éprouvée à ramasser des fonds pour cette école privée et l'élément français de Saskatoon est divisé à son sujet.

Assises de la Commission Provinciale sur l'enseignement des langues
Lors de la grève des parents canadiens-français de Saskatoon en avril 1965, ces derniers avaient exigé que le gouvernement étudie la question de l'usage du français dans les écoles de la Saskatchewan. L'une des conditions pour que les enfants retournent à l'école fut la promesse par le ministère de l'Instruction Publique d'instituer un Comité qui étudierait les possibilités d'enseigner le français et en français dans les écoles de la province. C'est à la demande expresse du Comité Scolaire que fut institué le Comité provincial pour l'enseignement des langues autres que la langue anglaise, demande émise dans un communiqué de presse en date du 13 avril 1965, dans lequel communiqué on parle de «génocide culturel» perpétré dans la province depuis 60 ans, et où l'on exige du Gouvernement un amendement à la Loi scolaire actuelle ou la création d'autres lois permettant et garantissant aux Canadiens français de la Saskatchewan le libre exercice de leurs droits et privilèges en ce qui concerne la langue française, droits et privilèges en tous points égaux à ceux dont jouit la minorité anglaise du Québec.

Les assises de ce Comité Provincial eurent lieu à Saskatoon et à Régina en mai 1966. A Saskatoon, il y eut présentation de plusieurs mémoires, dont celui de l'Association Culturelle Franco-Canadienne, et les assises durèrent deuxjours pleins. En tout, le Secrétariat du Comité Provincial rapporte qu'il a reçu 37 mémoires dont 22 provenaient de groupements français. Il a reçu également 44 lettres et la plupart étaient signées par des Canadiens français.

Pour sa part, 1'A.C.F.C. a présenté un mémoire substantiel couvrant toutes les exigences du Comité Provincial, et a formulé les recommandations suivantes: ce mémoire était aussi présenté au nom de l'Association des Commissaires d'Écoles Franco-Canadiens.

1. i) L'amendement de la section 203 de la Loi scolaire de la Saskatchewan permettant le français comme langue d'instruction à l'école pour que des matières autres que le français y soient enseignées en français.

ii) L'amendement de la section 203 de la Loi scolaire pour que l'enseignement soit donné en français là où le nombre d'élèves le permet, et sans avoir recours constamment au bon vouloir des commissions locales. (Le «français» est la seule matière où il faut demander la permission aux commissions scolaires locales pour pouvoir l'enseigner).

2. La création de maternelles françaises dans toute la province: les maternelles anglaises aussi bien que françaises devraient être intégrées dans le programme d'étude et devenir obligatoires.

3. Les mêmes crédits devraient être accordés à la matière «Français» (littérature et composition) qu'ils le sont à la matière »English» (literature and composition). 4. La nomination d'un Directeur de l'Enseignement du Français par le Ministère de l'Instruction Publique, aussi bien que de deux visiteurs d'écoles, qui prendraient sous leur juridiction l'enseignement du français et l'enseignement en français dans les écoles. (Le Ministère a déjà approuvé la candidature d'un »Supervisor of French Instruction.)

5. La collaboration étroite du Directeur de l'Enseignement du Français avec le Comité Permanent de l'Enseignement du Français, tout particulièrement en ce qui concerne le cours de français de l'A.C.F.C. (Advanced French Course).

Deux catégories d'étudiants doivent être prises en considération dans l'élaboration d'un programme d'étude adéquat:

i) les étudiants dont la langue maternelle est le français;

ii) les étudiants de langue anglaise qui étudient le français comme langue seconde.

6. La création d'un Collège d'Éducation bilingue où pourront étudier les futurs instituteurs et institutrices bilingues, et cela de la maternelle à la 12ème année inclusivement.

7. La collaboration étroite du Ministère de l'Instruction Publique de la Saskatchewan avec les mêmes ministères de l'Ontario et du Québec afin de partager les expériences, les idées et les renseignements respectifs et d'être à la page dans tout ce qui concerne la pédagogie.

8. La reconnaissance du français comme langue première pour tous les Franco-Canadiens de la Saskatchewan et celle de l'anglais, comme langue seconde.

Dans son rapport soumis au Ministère de l'Instruction Publique, rapport en date du 29 juin 1966, le Comité ne recommande pas grand-chose en faveur du français. Il demande de légaliser ce qui se fait en


Éric Poliquin est nommé le premier «Supervisor of French Instruction»
Photo: Archives de la Saskatchewan
Éric Poliquin est nommé le premier «Supervisor of French Instruction» par le ministère de l?Instruction Publique en 1966. ce poste fait place au BMLO en 1980

pratique - enseigner l'heure de français en français: il met l'enseignement du français sur le même pied que l'enseignement de l'allemand et de l'ukrainien; il recommande vaguement que des expériences soient tentées dans l'enseignement des langues autres que l'anglais dans les grades inférieurs et que l'enseignement de la religion soit permis en d'autres langues que l'anglais si la Commission Scolaire locale le permet; que cet enseignement soit donné à n'importe quelle demi-heure de la journée scolaire. Et c'est tout. Quand on voit ce qui se passe à Saskatoon...

Il y eut aussi, en décembre 1965, présentation d'un mémoire à la Commission Royale d'Enquête sur le Bilinguisme et le Biculturalisme au nom des deux Associations. Nous y avons exposé nos griefs et nos espoirs - plus de griefs que d'espoirs, évidemment - et nous avons soumis nos recommandations. Nous y fûmes très bien reçus. Nous osons espérer que nous serons moins déçus de ce Rapport royal.

L'Association avait demandé, il y a déjà deux ans, au Gouvernement de la Saskatchewan, de nommer un visiteur des écoles qui serait chargé de la direction des cours de français de 1'A.C.F.C. Le Ministère de l'Instruction Publique vient de nommer un «Supervisor of French Instruction» qui est entré en fonction le premier septembre dernier. Il prend sous sa tutelle tous les cours de français de la province, celui de l'A.C.F.C. et le «French». Décidément, le vent n'est pas au français en Saskatchewan cette année. On dit que c'est un pas en avant.

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XIXème Congrès de 1'ACELF

Et enfin, comme à son tour, la dernière, la Saskatchewan fut l'hôte du XIXème Congrès de 1'ACELF à Régina, du 15 au 20 août, et cela grâce à la ténacité de M. Dumont Lepage, directeur gérant de CFRG, Gravelbourg. Et le Congrès fut un succès grâce encore à la somme énorme de travail abattue par M. Lepage, seul en Saskatchewan devant la tâche gigantesque de l'organisation matérielle de ce Congrès qui lui demandait chaque fois un déplacement de 130 milles, et cela pendant des mois.

C'est beau, des Congrès! Des lendemains de Congrès, cela l'est davantage. Et, en Saskatchewan, il nous faut surtout des lendemains de Congrès, des réalisations dans le concret. Nous avons chez-nous des parlants français à mentalité anglaise. Il n'y a pas assez d'union et pas assez d'inquiétude de nos lendemains français. Le français est à la baisse à un niveau dangereux. Mtre Jean-Charles Bonenfant a noté un «léger» pessimisme dans l'Ouest. Croyez-nous, il y a de quoi! Il manque à l'A. C.F.C. aujourd'hui deux éléments de survie: elle n'a pas d'argent et la préparation de la relève laisse à désirer.







 
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