Des lieuxPrince AlbertBénédiction des ateliers du Patriote Demain, jour de l'Ascension, S.G. Mgr Pascal fera la bénédiction solennelle des ateliers du 'Patriote' à 3 heures de l'après-midi. Les ateliers seront ouverts pour les visiteurs de 11 heures à 3 heures. Tous nos amis sont cordialement invités à venir prendre part à cette petite fête que nous avons dû retarder jusqu'à ce jour pour compléter l'installation du matériel d'imprimerie. Le Patriote de l'Ouest le 30 avril 1913 Il a déjà été question, dans une autre chronique, du déménagement du Patriote de l'Ouest de Duck Lake à Prince Albert au début de l'année 1913. Les raisons mentionnées pour le déménagement du journal sont: «c'est une plus grande ville avec un plus grand nombre de commerçants et c'est aussi le siège du diocèse.»(1) C'est dans la paroisse du Sacré Coeur, près de la cathédrale, que le nouvel atelier du Patriote de l'Ouest ouvre ses portes en avril 1913. Cette paroisse avait été établie en 1875 par le père Alexis André, o.m.i. «En effet, plusieurs des premiers colons de la paroisse du Sacré-Coeur étaient de souche française et ont participé à son développement. L'un de ceux-ci était le Sieur DeLagorgendière, venu en 1887 de St-Joseph de Beauce, P.Q., s'établir à Prince Albert... À signaler aussi est le célèbre Louis Schmidt, ancien secrétaire de Louis Riel, qui dédia une grande partie de sa vie à favoriser l'éducation catholique à Prince Albert et à y soutenir les oeuvres de l'église.»(2) D'autres Canadiens français viennent s'établir dans la ville au début du XXe siècle; Alphonse Turgeon vient établir son cabinet d'avocat en 1902, J. Émile Lucier, un cousin de Turgeon passe une bonne partie de sa vie à Prince Albert, Jean Cuelenaere sera maire de la ville et plus tard député à l'Assemblée législative. C'est donc que le Patriote quitte un village bien français en 1913 pour venir s'établir dans un nouveau milieu bien francophone, celui de la paroisse Sacré-Coeur de Prince Albert. En 1913, il y a plus de 400 foyers de langue française à Prince Albert. «L'almanach des adresses (Directory) de Prince Albert qui vient d'être publié contient 462 noms et adresses de Franco-Canadiens. Ce chiffre représente déjà une population de langue française fort appréciable qui serait environ de 1600 à 2000 âmes si l'on tient compte du fait que le bottin ne mentionne guère que les chefs de familles et les adultes.»(3) L'auteur de cet article déplore le traitement qu'on fait aux noms français dans le bottin: «Plusieurs noms français d'ailleurs sont assez gauchement estropiés par le compilateur d'adresses.»(4) Plusieurs des Canadiens français sont actifs dans le développement économique de la ville et donc des clients pour le journal. «M. J.A Potvin, autrefois de Estevan, a fait l'acquisition du magasin Grant & Frères sur l'avenue Centrale. M. Potvin a vingt-deux années d'expériences dans l'Ouest. Nous lui souhaitons ici bienvenus et prospérités.»(5) J.A. Potvin ne perd pas de temps à changer le nom du magasin à Potvin et Beattie. Quelques semaines à peine après son acquisition du magasin, il embrasse un nouveau partenaire canadien-français. «M. Eugène Baril, de la maison Russell Bros. vient d'acheter les intérêts de M. Beattie de la société commerciale Potvin et Beattie successeurs de Grant Bros. Le magasin portera désormais le nom de Potvin et Baril.»(6) Potvin et Baril ne sont pas les seuls commerçants francophones: Frank L'Heureux est vendeur de liqueurs en gros, L. E. Valade est propriétaire d'un magasin d'articles pour hommes, M. Bachand est hôtelier, C.A. Fournier est propriétaire d'une salle de billard, L.J. Belanger est horloger-bijoutier, Ben Bouchard est barbier-coiffeur et S.G. Mandville est contracteur général. Tous ont des annonces dans les pages du Patriote à partir de 1913. Il y a aussi les professionnels qui comptent deux médecins (Dr. F.P. Moreau et A. Montreuil, ex-interne de l'Hôtel-Dieu de Québec et ex-élève des hôpitaux de Paris, spécialiste en chirurgie et en maladies de femmes) et plusieurs avocats et notaires comme A.E Philion, Alphonse Turgeon et P.A. Gaudet. «M. P.A. Gaudet, un jeune avocat distingué de Joliette, P.Q., récemment arrivé à Prince Albert exercera sa profession aux bureaux de M. l'avocat A.-E. Philion sur l'avenue Centrale.»(7) Bien sûr, les commerçants et les professionnels francophones de Prince Albert ne sont pas les seuls à annoncer dans les pages du Patriote de l'Ouest. On y retrouve des annonces de compagnies anglaises comme la Prince Albert Trading Co. (vêtements), G.R. Russell & Frères (vêtements), A.C. Howard (tapis et rideaux), Merchant Hotel, North West Hide and Fur Co., The Big River Lumber Co. Ltd. et le Northwest Clothing Co. Chacun de ces commerces espère obtenir la faveur des Canadiens français de Prince Albert et de la région. Bien sûr, si le Patriote de l'Ouest bénéficie d'un nombre plus élevé d'annonceurs, la ville de Prince Albert gagne aussi dans le déménagement du journal. «Une des grandes influences françaises dans la paroisse Sacré-Coeur, à Prince Albert et dans toutes les paroisses francophones de la Saskatchewan fut 'Le Patriote de l'Ouest'.»(8) Références (1) Gareau, Laurier, «Déménagement du Patriote de l'Ouest», Un bout d'histoire, Eau vive, le 4 mars 1993. (2) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 61. (3) «La population franco-canadienne de Prince Albert», Le Patriote de l'Ouest, le 22 mai 1913. (4) Ibid. (5) Le Patriote de l'Ouest, le 17 avril 1913. (6) Ibid., le 30 avril 1913. (7) Ibid., le 22 mai 1913. (8) Lavigne, Solange, op. cit., p. 65. Sources Un bout d'histoire... 73 Gareau, Laurier, «Déménagement du Patriote de l'Ouest», Un bout d'histoire, Eau vive, le 4 mars 1993. Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990. |
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