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Des gens

Pierre Gareau

Mon père est décédé depuis plus de trente ans et mon plus grand regret c'est de ne pas avoir eu l'intérêt, à cette époque, dans son cheminement dans la francophonie. Comme j'aimerais aujourd'hui pouvoir lui poser maintes questions. Pierre Gareau est né le 9 février 1912, le fils de Rosario Gareau et Laura Gaudet. Il a passé une année au Collège Mathieu de Gravelbourg, sa neuvième année en 1925-1926 et, même si ses notes étaient très bonnes, il a choisi l'année suivante de rester à la maison pour travailler à la ferme avec son père. Pour les 44 prochaines années, l'agriculture deviendrait sa préoccupation première, quoiqu'il trouverait toujours du temps pour bien d'autres activités.
Comme jeune homme, Pierre Gareau adorait jouer dans les pièces de théâtre présentées par la paroisse. Dès 1935, il avait aussi commencé à s'impliquer avec le Parti libéral et pendant 35 ans, il a été l'organisateur du parti dans la région de Bellevue. L'éducation française est devenue un autre cheval de bataille pour lui, surtout quand il a été élu commissaire de l'école St-Gérard en 1950. Il s'est alors impliqué avec l'Association des commissaires d'écoles franco-canadiens (ACEFC), l'Association franco-catholique des instituteurs de la Saskatchewan (AFCIS) et la Saskatchewan School Trustees Association (SSTA). Même s'il reconnaissait l'importance des écoles centralisées, il se préoccupait beaucoup de l'effet des grandes unités scolaires qui pourraient mener à la fermeture de petites écoles centralisées, comme celle de Bellevue, Domrémy et Hoey.

Quand il a été élu commissaire d'école en 1950, les chefs de l'ACFC ont reconnu son talent d'organisateur et l'ont recruté dans la Patente, l'Ordre de Jacques Cartier, une société canadienne-française secrète qui a beaucoup contribué à la survivance française en Saskatchewan. Comme son père et son grand-père, Pierre Gareau était déjà impliqué dans l'Association catholique franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC), mais on s'est assuré qu'il devienne membre du Conseil d'administration et à la Fédération canadienne-française de l'Ouest.

En 1951, durant la grande campagne de prélèvement de fonds pour la construction des postes de radio CFRG et CFNS, Raymond Denis l'a recruté pour être un des organisateurs de la campagne dans le nord de la province. Plus tard, il est devenu membre du directorat de CFNS et ce, jusqu'à sa mort en 1970.

La coopération était un autre de ces champs d'action. Il a été membre du Saskatchewan Wheat Pool durant toute sa vie de fermier. Durant les années 1950, il a représenté Bellevue à une filiale du Wheat Pool, le Saskatchewan Cooperative Wheat Growers. Il a été un des membres fondateurs de la Caisse populaire de Bellevue en 1944. Son implication avec la Caisse l'a mené à devenir membre du Conseil de la coopération de la Saskatchewan. Il était président du conseil numéro 4 du CCS en 1959 lorsque la première caisse scolaire a été ouverte à l'école de Bellevue.

Pierre Gareau est décédé le 30 août 1970. C'est seulement un an après son décès que j'ai découvert dans ses papiers jusqu'à quel point il avait été impliqué dans le développement de la communauté fransaskoise. En effet, mon père est décédé avant même qu'on adopte le mot «Fransaskois» pour décrire les francophones de la Saskatchewan. Souvent, je me demande comment il réagirait aux nombreux changements survenus dans la communauté depuis son décès ; la disparition du poste CFNS, l'abolition de l'ACFC, l'anglicisation de la plupart des caisses populaires. Serait-il déçu?





 
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