Des histoiresPetite IndienneC'est à Bellevue qu'on découvre une autre légende de chez nous. «Azarie Gareau, fils d'Antoine Gareau et de Marie-Louise Robichaud, naquit le 19 janvier 1854 à St-Jacques l'Achigan, Comté Montcalm, Québec. À l'âge de seize ans, il laissa son foyer natal pour gagner sa vie au Massachusetts. À 19 ans, il épousa en première noce Alexina Houle qui lui donna un fils, Napoléon. Leur bonheur fut de courte durée. Peu de temps après la naissance du petit Napoléon, Alexina mourait, emportée par une pneumonie. Le coeur brisé, ce jeune homme de vingt ans confia le petit Napoléon aux grands-parents maternels et partit vers la Rivière-Rouge avec ses frères Ludger et Napoléon qui avaient été embauchés par les Oblats pour la construction des missions. Le père, Antoine Gareau, avait donné à Azarie la responsabilité de ses frères cadets. «Laisse-les pas faire les fous. Tu sais les petites filles crises sont très jolies.» En effet une jeune Indienne de la Rivière-Rouge tomba amoureuse d'Azarie. Lui, pourtant, ne succomba pas à ses charmes. Quand il retourna au Massachusetts où l'attendait son fils, il rencontra Julie Beauchemin, qu'il épousa. Cette deuxième femme d'Azarie était comme la femme forte de l'évangile; sérieuse, vaillante, organisée et courageuse. Sans un regard en arrière, elle suivit son mari dans le grand nord ouest, où Azarie avait pris un homestead près de Batoche. Arrivé à la rivière Rouge où les jeunes époux voulaient faire une petite escale, ils aperçurent bientôt que la petite Indienne, toujours amoureuse d'Azarie intriguait tant et plus pour captiver le coeur d'Azarie. Ce dernier apprit bientôt que l'amoureuse complotait d'empoisonner Julie. Il n'y avait qu'une chose à faire, partir tout de suite. On se remit de nouveau en route, cette fois pour Batoche où travaillaient maintenant Ludger et Napoléon.»(1) L'histoire de la petite Indienne a été attribuée à Jean-Baptiste Lagimodière et à Marie-Anne Gaboury, les grands-parents maternels de Louis Riel. Pour plus de détails au sujet de cette histoire, veuillez lire le roman d'Agnès Goulet, Marie-Anne Gaboury, Une femme dépareillée, publié par les Éditions des Plaines en 1989. Azarie Gareau a peut-être entendu l'histoire de Louis Riel lui-même à Batoche en 1884-1885 et se l'aurait appropriée. (1) Lavigne, Solange, Kaleidoscope ? Many cultures ? One faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert ? 1891-1991, Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 530-531. |
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