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Société historique de la Saskatchewan

Des mots

Parkland

Ceux qui ne connaissent pas bien la Saskatchewan pensent que c'est une vaste prairie, dont la surface est plane à partir de la frontière du Manitoba jusqu'à celle de l'Alberta. Et, ces mêmes personnes pensent que les arbres, à l'exception de ceux dans le Grand Nord de la province, ont tous été plantés par les premiers arrivés. Ce sont des idées fausses.

Le visiteur qui ose s'éloigner un peu de la Transcanadienne découvre que la surface de la province est loin d'être plate. Il y trouve partout des vallées, des rivières et des lacs. Par exemple, si on emprunte la route numéro deux, au sud de Moose Jaw, on traverse le coteau du Missouri, un endroit de buttes et de vallées.

Coteau est un mot fort intéressant, non pas dans son originalité, mais plutôt par le sens qu'on lui donne souvent chez nous en Saskatchewan. Le Petit Robert nous dit que coteau «c'est une petite colline ou la pente d'une colline».

Quand j'étais jeune, j'entendais souvent mes parents parler de ceux qui descendaient le coteau en face de chez-nous. Quand on se dirigeait vers l'ouest sur la route qui passait devant notre maison on descendait légèrement, une toute petite pente. Il faut dire que dans ma jeunesse, je n'ai jamais questionné pourquoi on disait «descendre le coteau» quand en réalité il n'y avait pas de véritable coteau. La colline ou la butte la plus près, celle qu'on a toujours appelé la «montagne» de Bellevue, en réalité la butte Minitinas, est à quatre milles à l'est de la ferme familiale, et il ne reste plus grand coteau à cette colline une foi rendue chez-nous.

Par contre, ceux qui pensent qu'il n'y a pas d'arbres en Saskatchewan, n'ont qu'à se rendre au nord de Prince Albert. Là, ils se retrouveront dans de grandes forêts d'épinettes.

Quand les premiers colons sont arrivés dans la région centrale de la province, ils ont trouvé des arbres en assez grande quantité. Aujourd'hui, beaucoup de ces arbres ont été coupés pour faire place à l'agriculture. Le mot parkland a été donné à cette région qui se situe entre les forêts du nord et la prairie du sud. Dans le parkland on retrouve un mélange de petites prairies et de forêts.

Au début de la colonisation, les fermiers qui s'établissaient dans le parkland avaient souvent quelques petits îlots ou bosquets d'arbres sur leur terre. Ces îlots se trouvaient souvent dans des baisseurs.

Pour décrire ces îlots d'arbres, au milieu d'une prairie, les fermiers francophones de la Saskatchewan ont adopté le terme anglais bluff. Il faut noter que même en anglais, c'est seulement dans l'Ouest canadien qu'on utilise le mot bluff pour décrire un tel îlot d'arbres. En anglais, bluff veut dire la falaise d'une colline.

Même de nos jours, plusieurs agriculteurs francophones de la province parlent d'aller «travailler le bluff». Le bluff dont ils parlent n'est plus comme celui de leurs ancêtres. Les arbres ont été coupés pour faire place à l'agriculture. Aujourd'hui, les bluffs sont devenus des baisseurs dépourvues d'arbres. On continue à utiliser bluff en lui accordant un nouveau sens.





 
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