Des histoires

Orphelinat Saint-Patrick

Prince Albert : Dimanche dernier, l'Orphelinat St-Patrice, que dirigent avec un zèle admirable le R.P. Bruck et les Soeurs de la Charité, recevait la visite de Sa Grandeur Monseigneur l'évêque. L'Orphelinat est une des plus anciennes institutions de Prince Albert et accomplit une très belle oeuvre de charité pour l'éducation des enfants pauvres et abandonnés.
Le Patriote de l'Ouest
le 5 mars 1914

L'établissement d'orphelinats dans l'Ouest canadien devient un besoin urgent à la fin du siècle dernier avec l'arrivée des colons blancs. Tandis que les jeunes orphelins indiens et métis auraient auparavant été intégrés dans une famille de la tribu ou du clan, la transformation de la culture de l'Ouest veut dire que ce n'est plus toujours le cas à la fin du XIXe siècle.

Le vicariat apostolique de Prince Albert établit un premier orphelinat vers 1899. «Les débuts de l'orphelinat sont difficiles à préciser. Un item aux Archives oblates à Edmonton affirme que le travail de l'orphelinat a commencé en mars 1899 avec sept enfants et trois cuisiniers. Les enfants étaient Ernestine, Émile et Louise Blanchard, Moïse Fidler, Ernest Lemieu, Marie Fisher et Emma Parenteau. Les cuisiniers mentionnés sont F. Guilet, Madame Fisher et Marie Paris.»(1) Le cuisinier F. Guilet est probablement le Frère Guillet, o.m.i. qui a été responsable de l'organisation du premier pèlerinage à Saint-Laurent de Grandin en 1905.

Quelques années plus tôt, en 1895, la première congrégation de religieuses dans le Nord-Ouest, les Fidèles Compagnes de Jésus, avait décidé de fermer le couvent Sainte-Anne à Prince Albert et d'aller s'établir à Lethbridge et à Calgary. Mgr Albert Pascal, évêque de Prince Albert, décide en 1899 d'acheter l'ancien couvent, vide depuis quatre ans, et d'en faire un orphelinat. Il écrit les notes suivantes dans son journal du 18 avril 1900: «Nous avons fait l'acquisition et Dieu aidant par l'intercession du Saint Patron de l'orphelinat et aussi grâce au zèle prudent et distingué du R. P. W. Brueck, chapelain, et de l'intelligente direction du bon Frère E. Courbis nous avons ouvert cet humble orphelinat le dix-huit avril 1900.»(2)

Au début, il n'y a pas suffisamment de jeunes orphelins dans l'Ouest canadien pour rentabiliser l'orphelinat; le père Brueck et le frère Courbis doivent faire venir des jeunes orphelins de l'Angleterre; huit en 1901, 41 en 1903 et 21 en 1904.

Il faut toutefois des fonds pour financer une telle entreprise et le frère Courbis décide qu'une ferme serait la solution à ses problèmes. «Du terrain est acheté quatre milles au sud de la ville, ainsi que dans la région de White Star où plusieurs des plus vieux garçons allaient travailler. Il (frère Courbis) prend aussi des contrats par lequel les garçons vont recevoir des salaires et certains réussissent même à acheter leur propre carreau. On dit même que le Frère Courbis et ses garçons prirent un contrat pour construire une partie de l'ancienne grande route.»(3)

Les premières religieuses à travailler à l'orphelinat avec le père Brueck et le frère Courbis sont les Filles de la Providence, mais elles sont remplacées, en 1906, par les Soeurs de la Charité de l'Immaculée-Conception, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

Le frère Courbis, o.m.i. meurt à l'âge de 77 ans en 1942 et le père W. Brueck, o.m.i. en janvier 1947. À sa mort, il y a 122 enfants, 15 religieuses, deux frères Oblats et un père Oblat à l'orphelinat Saint-Patrick. Trois semaines seulement après la mort du père fondateur, le 1er février 1947, dans un grand froid de moins 45 dégrés Fahrenheit, l'orphelinat est détruit par un incendie. «L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier. Une religieuse et 6 enfants périssent dans les flammes. Le sauvetage s'est effectué dans un ordre parfait.»(4)

Entre 1947 et 1951, l'orphelinat est situé dans huit casernes de l'armée canadienne. Grâce au dévouement des Chevaliers de Colomb du diocèse de Prince Albert, un nouvel orphelinat ouvre ses portes en 1951. Les Oblats de Marie-Immaculée continuent à être associés avec l'orphelinat jusqu'à sa fermeture en 1973.

(1) Plante, Monica H., St. Patrick's Catholic Orphinage, 1900-1973, Muenster (Sk): St. Peter's Press, 1988. p. 14 (Traduction).
(2) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures?One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891?1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 483. (Traduction)
(3) Ibid., p. 483. (Traduction)
(4) «L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier», La Liberté et le Patriote, le 7 février 1947, p. 1.

Sources
Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures?One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891?1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.

Plante, Monica H., St. Patrick's Catholic Orphinage, 1900-1973, Muenster (Sk): St. Peter's Press, 1988.

«L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier», La Liberté et le Patriote, le 7 février 1947.

Accueil Des gens Des lieux Des histoires Des mots Des liens Revue historique Recherche
	Des histoires Orphelinat Saint-Patrick Prince Albert : Dimanche dernier, l'Orphelinat St-Patrice, que dirigent avec un zèle admirable le R.P. Bruck et les Soeurs de la Charité, recevait la visite de Sa Grandeur Monseigneur l'évêque. L'Orphelinat est une des plus anciennes institutions de Prince Albert et accomplit une très belle oeuvre de charité pour l'éducation des enfants pauvres et abandonnés. Le Patriote de l'Ouest le 5 mars 1914 L'établissement d'orphelinats dans l'Ouest canadien devient un besoin urgent à la fin du siècle dernier avec l'arrivée des colons blancs. Tandis que les jeunes orphelins indiens et métis auraient auparavant été intégrés dans une famille de la tribu ou du clan, la transformation de la culture de l'Ouest veut dire que ce n'est plus toujours le cas à la fin du XIXe siècle. Le vicariat apostolique de Prince Albert établit un premier orphelinat vers 1899. «Les débuts de l'orphelinat sont difficiles à préciser. Un item aux Archives oblates à Edmonton affirme que le travail de l'orphelinat a commencé en mars 1899 avec sept enfants et trois cuisiniers. Les enfants étaient Ernestine, Émile et Louise Blanchard, Moïse Fidler, Ernest Lemieu, Marie Fisher et Emma Parenteau. Les cuisiniers mentionnés sont F. Guilet, Madame Fisher et Marie Paris.»(1) Le cuisinier F. Guilet est probablement le Frère Guillet, o.m.i. qui a été responsable de l'organisation du premier pèlerinage à Saint-Laurent de Grandin en 1905. Quelques années plus tôt, en 1895, la première congrégation de religieuses dans le Nord-Ouest, les Fidèles Compagnes de Jésus, avait décidé de fermer le couvent Sainte-Anne à Prince Albert et d'aller s'établir à Lethbridge et à Calgary. Mgr Albert Pascal, évêque de Prince Albert, décide en 1899 d'acheter l'ancien couvent, vide depuis quatre ans, et d'en faire un orphelinat. Il écrit les notes suivantes dans son journal du 18 avril 1900: «Nous avons fait l'acquisition et Dieu aidant par l'intercession du Saint Patron de l'orphelinat et aussi grâce au zèle prudent et distingué du R. P. W. Brueck, chapelain, et de l'intelligente direction du bon Frère E. Courbis nous avons ouvert cet humble orphelinat le dix-huit avril 1900.»(2) Au début, il n'y a pas suffisamment de jeunes orphelins dans l'Ouest canadien pour rentabiliser l'orphelinat; le père Brueck et le frère Courbis doivent faire venir des jeunes orphelins de l'Angleterre; huit en 1901, 41 en 1903 et 21 en 1904. Il faut toutefois des fonds pour financer une telle entreprise et le frère Courbis décide qu'une ferme serait la solution à ses problèmes. «Du terrain est acheté quatre milles au sud de la ville, ainsi que dans la région de White Star où plusieurs des plus vieux garçons allaient travailler. Il (frère Courbis) prend aussi des contrats par lequel les garçons vont recevoir des salaires et certains réussissent même à acheter leur propre carreau. On dit même que le Frère Courbis et ses garçons prirent un contrat pour construire une partie de l'ancienne grande route.»(3) Les premières religieuses à travailler à l'orphelinat avec le père Brueck et le frère Courbis sont les Filles de la Providence, mais elles sont remplacées, en 1906, par les Soeurs de la Charité de l'Immaculée-Conception, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick. Le frère Courbis, o.m.i. meurt à l'âge de 77 ans en 1942 et le père W. Brueck, o.m.i. en janvier 1947. À sa mort, il y a 122 enfants, 15 religieuses, deux frères Oblats et un père Oblat à l'orphelinat Saint-Patrick. Trois semaines seulement après la mort du père fondateur, le 1er février 1947, dans un grand froid de moins 45 dégrés Fahrenheit, l'orphelinat est détruit par un incendie. «L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier. Une religieuse et 6 enfants périssent dans les flammes. Le sauvetage s'est effectué dans un ordre parfait.»(4) Entre 1947 et 1951, l'orphelinat est situé dans huit casernes de l'armée canadienne. Grâce au dévouement des Chevaliers de Colomb du diocèse de Prince Albert, un nouvel orphelinat ouvre ses portes en 1951. Les Oblats de Marie-Immaculée continuent à être associés avec l'orphelinat jusqu'à sa fermeture en 1973. (1) Plante, Monica H., St. Patrick's Catholic Orphinage, 1900-1973, Muenster (Sk): St. Peter's Press, 1988. p. 14 (Traduction). (2) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures?One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891?1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 483. (Traduction) (3) Ibid., p. 483. (Traduction) (4) «L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier», La Liberté et le Patriote, le 7 février 1947, p. 1. Sources Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures?One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891?1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990. Plante, Monica H., St. Patrick's Catholic Orphinage, 1900-1973, Muenster (Sk): St. Peter's Press, 1988. «L'orphelinat de Prince-Albert détruit par le feu samedi dernier», La Liberté et le Patriote, le 7 février 1947.