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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Des lieux

N.D. d'Arborfield

La colonie est située au sud de la rivière Carotte dans la vallée du ruisseau Burntout. Le pays est légèrement ondulé. L'église sera a 17 milles de la station d'Osgoode (CNR) par le chemin en construction. Le commencement de la colonie est à 11 milles de Crooked River (CNR). Actuellement pour atteindre Arborfield, on descend à Tisdale (CNR) où l'on trouve des voitures et la malle tous les mercredis et samedis.

Le Patriote de l'Ouest
le 5 décembre 1912
Au début du siècle, la colonisation est la principale préoccupation de tous les Canadiens français de l'Ouest canadien. Le clergé catholique franco-canadien de l'Ouest veut éviter que tout le territoire passe aux mains des anglophones. «Dès la création du Manitoba en 1870, l'Église de Saint-Boniface prend en main le peuplement des Territoires du Nord-Ouest; son but est de créer des blocs compacts de paroisses, comme autant d'enclaves françaises et catholiques.»(1)

Dans le nord de la Saskatchewan, Mgr Albert Pascal, évêque de Prince Albert, caresse aussi le rêve d'établir une série de paroisses françaises dans son diocèse. Pour réaliser ce projet, il nomme l'abbé Philippe-Antoine Bérubé missionnaire-colonisateur du diocèse en 1907. Ce dernier sera responsable de l'établissement de colons dans la région de Debden et dans celle de Zenon Park-Arborfield.

Puis l'évêque reçoit l'appui du Patriote de l'Ouest, seul journal français dans la province. En septembre 1912, le rédacteur du journal, le père Achilles-Félix Auclair, o.m.i., invite toutes les communautés françaises à faire connaître leur région. «Ne serait-il pas possible à chaque centre français de dresser une monographie ou description assez détaillée de la localité où les nôtres sont déjà établis ou commencent à s'établir, afin de faire connaître au loin tous les avantages de l'endroit? Nos compatriotes des États-Unis et de l'Est ne connaissent pas suffisamment l'Ouest: à nous de leur faire connaître.»(2)

Une des communautés qui répond à l'appel du père Auclair est Arborfield, dans le nord-est de la province. Entre 1907 et 1910, l'abbé Bérubé s'était rendu dans les villes manufacturières de la Nouvelle-Angleterre pour essayer de recruter des Franco-Américains pour les régions boisées du nord de la Saskatchewan. «Annonces, salles publiques, orateurs, tout était payé par le gouvernement canadien. Les deux conférenciers les plus populaires étaient l'Abbé Bérubé et Romulus Laurier, neveu de Sir Wilfrid Laurier. Leurs discours portaient sur les avantages immenses qui s'offraient à celui qui voulait aller s'établir dans l'ouest canadien. Pour $10 l'immigrant devenait possesseur de 160 acres de terre.... en pleine prairie.»(3)

L'abbé Bérubé connaît des succès. Des centaines de familles françaises acceptent de quitter la Nouvelle-Angleterre pour regagner le Canada. «Au printemps 1910, un groupe important de colons sous la direction du Père Philippe-Antoine Bérubé arriva de New Bedford, au Massachusetts. Une vingtaine de familles choisirent de s'établir à Zenon Park. Ces pionniers s'appelaient Soucy, Delage, Caouette, Bérubé, Dupont, Dufour, Foucher, Castonguay, Valois, Gélinas, Brisebois, Favreau, Leduc, April, Toutant, Chabot, Bachand, Lebras, Bernetchy, Bouchard, Lacroix, Henley, Goyette et Fournier.»(4) D'autres familles vont s'établir dans la région de Debden.

Zénon Chamberland fait parti du groupe qui s'installe à Arborfield, ainsi que Joseph Lupien et les frères Courteau, Raymond et Maurice. Ils ne sont pas tous de New Bedford. Certains viennent de Fall River, Massachusetts et d'autres de Pawtucket, Rhode Island.

En résumé, le Canadien français qui vient dans l'Ouest devrait, en passant, venir voir notre région, car elle réunit tous les avantages qu'il recherche. Elle est la région des homesteads la plus proche de l'Est, et de la Baie d'Hudson qui sera bientôt le grand débouché de l'Ouest.
Le Patriote de l'Ouest
le 5 décembre 1912

Lorsque le premier groupe de francophones arrive en 1910, il y a déjà certains anglophones dans la région. Ces fermiers anglophones, installés depuis 1908, sont appelés des squatters parce qu'ils sont arrivés avant l'arpentage du terrain par le gouvernement fédéral, le travail d'arpentage dans la région de Zenon Park n'étant entrepris qu'en 1909. Il n'est donc pas surprenant que le premier bureau de poste dans la région soit ouvert par un anglais nommé Frank Cummings quelques semaines seulement après l'arrivée du premier groupe franco-américain.

Le groupe arrive vers la fin avril et le premier bureau de poste ouvre ses portes le 1er juillet. «Jusque-là tous les colons devaient aller retirer leur courrier à New Osgoode chez Jones. 1910 - Le premier juillet, le nom de Fairfield avait été soumis à Ottawa pour ce district, mais comme la demande était arrivée dans la capitale le jour même de la fête des arbres, Fairfield fut changé en celui d'Arborfield.»(5) À cette époque, bien sûr, tout le district est connu sous le nom d'Arborfield. Mais dès 1912, un deuxième bureau de poste ouvre ses portes chez Zénon Chamberland et prend le nom de Zénon Park.

Références

(1) Lapointe, Richard, Avant propos du livre Le défi de la radio française en Saskatchewan de Laurier Gareau, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1990, p. xiii.
(2) «Que pensez-vous du projet?», Le Patriote de l'Ouest, le 5 septembre 1912, p. 1.
(3) Zenon Park History Book Committee, Yesterday - Hier, Today - Aujourd'hui, Zenon Park 1910-1983 , Humboldt (Sask.): Humboldt Publishing Limited, 1983,
p. 276.
(4) Lapointe, Richard et Tessier, Lucille, Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan , Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1986, p. 131.
(5) Zenon Park History Book Committee, Op. cit., p. 282.

Sources

Un bout d'histoire... 41

Lapointe, Richard et Tessier, Lucille, Histoire des Franco-Canadiens de la Saskatchewan , Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1986.

Lapointe, Richard, Avant propos du livre Le défi de la radio française en Saskatchewan de Laurier Gareau, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1990.

«Que pensez-vous du projet?», Le Patriote de l'Ouest, le 5 septembre 1912.

Zenon Park History Book Committee, Yesterday - Hier, Today - Aujourd'hui, Zenon Park 1910-1983 , Humboldt (Sask.): Humboldt Publishing Limited, 1983.






 
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