Des lieuxMeyronneMeyronne : L'annonce que le C.P.R. va construire cent milles cette année-ci sur sa ligne Weyburn-Lethbridge qui passe par ici a mis la joie et le courage au coeur de tous nos colons. Il était temps... Songez donc: transporter une charge de grain à soixante milles pour arriver à Morse et s'entendre dire par l'homme de l'élévateur: Il n'y a pas de place: attendre un deux jours et livrer son grain, faute de mieux pour le prix minime qu'on vous offre. Mais, grâce à Dieu, nous voyons poindre l'arrivée de jours meilleurs. Le Patriote de l'Ouest le 25 avril 1912 C'est en juillet 1909 que l'abbé Jules Bois, un jeune prêtre de Poitiers (France) arrive dans l'Ouest canadien. Il est accompagné de Mme Loutrel et de sa fille Yvonne. Le mari de Mme Loutrel, Edmond, était venu s'établir à Meyronne l'année précédente. Lorsque l'abbé Bois arrive, il fonde la paroisse de Meyronne. Mais il y a déjà un groupe de Français établit dans la région. Le premier groupe arrive en avril 1908 et est composé de MM. B. Soury-Lavergne, Dugas, Roy, De Jaeger, Géraux, Baonville et Hanna. Un mois plus tard, Edmond Loutrel, Lacaze et Hart viennent les rejoindre. Ce premier groupe de colons construit une habitation sur le terrain de Lavergne. C'est à cette bâtisse que sera livré le premier courrier à Meyronne. «Le 22 mai 1909, arrivait de Gravelbourg le premier courrier officiel du bureau de poste à la ferme de M. Lavergne, bureau de poste qui portera le nom de Meyronne, parce que les noms de Soury et Lavergne étaient déjà employés ailleurs.»(1) Selon l'abbé Adrien Chabot, c'est l'abbé Jules Bois qui est responsable du nom de Meyronne. «Le fondateur de la paroisse de Meyronne en Saskatchewan est né le 1 septembre 1873 à Moncontour dans le diocèse de Poitiers en France. Ordonné prêtre le 21 décembre 1897, il fut vicaire tour à tour à Loudun, Montmorillon et à Ste-Radegonde dans son diocèse d'origine. Il sera ensuite curé de Chaunay pendant six années. C'est ce poste qu'il quitte pour venir au Canada. C'était en 1909. C'est à Meyronne qu'il jette les yeux pour sa future paroisse. C'est lui-même qui est responsable de ce nom.»(2) L'abbé Jules Bois arrive le 12 juillet 1909 et il célèbre la première messe à Meyronne le 18. Cette messe est servie chez un M. Beaubien. L'abbé Bois semble s'installer chez M. Lavergne. Ce n'est qu'au printemps de 1910 que le curé de Meyronne se fait construire une maison. Cette maison et l'église de Meyronne sont construites sur le terrain de Lavergne, le carreau SW34-8-7-W3. «M. l'abbé Bois se construisit une petite habitation à la fin du mois de mai 1910, prenant toujours ses repas chez M. Lavergne. Les habitants ont fait de nombreux voyages à la Montagne de Bois pour en ramener le bois de chauffage et de construction.»(3) La construction de l'église commence au mois de juin. La petite communauté de Meyronne commence à prendre forme. En avril, un M. Dufau arrive et en juillet il entreprend la construction d'un magasin général. Toutefois, M. Dufau a la distinction d'être la première mortalité de la nouvelle paroisse. Il est décédé le 21 août 1910 à l'âge de 23 ans. Son projet de magasin est continué par Jeremy Deagle. La famille Le Gentil établit une auberge pour les voyageurs. Mais, comme le rapporte l'article du Patriote de l'Ouest, la vie n'est pas toujours facile. «L'année 1909 fut particulièrement pénible,à cause d'une grande sécheresse; un terrible feu de prairie, le 4 mai, avait entrainé le manque de foin pour le bétail, bien précieux puisque ce dernier constituait le seul moyen de locomotion.»(4) Et lorsque la récolte est bonne, les colons doivent se rendre jusqu'à Morse, environ 35 milles à l'est de Swift Current, pour livrer leur grain. En 1912, le Canadien Pacifique décide de construire la ligne allant de Weyburn à Lethbridge en passant par Assiniboia, Meyronne et Notre-Dame d'Auvergne. Un village se constitue autour de la voie ferrée; M. B. Soury-Lavergne fait construire un hôtel et on bâtit quatre élévateurs à grain. Comme c'est le cas à Ponteix, le tracé du chemin de fer éloigne l'église de Meyronne de la gare du C.P.R. L'abbé Bois ne tarde pas à déménager son église près de la gare. «L'opération, entreprise le 16 août 1913, est assez difficile en raison de la boue dans laquelle s'enlise la bâtisse; elle est cependant menée à bonne fin par MM. Laville, Lavergne, Paul Therens et E. Philibert.»(5) En plus de desservir la paroisse de Meyronne, l'abbé Bois devient aussi misionnaire à Laflèche, Ferland, Billimun et Summercove. Le 25 février 1919, son église à Meyronne est détruite par le feu. Le curé ne tarde pas à reconstruire. Il passe quinze ans de sa vie à Meyronne. «Il demeurera à la direction de la paroisse de Meyronne jusqu'en 1924 alors qu'il est nommé curé de la paroisse de St-Maurice de Bellegarde. Il passera le reste de ses jours dans cette dernière paroisse.»(6) L'abbé Jules Bois est décédé à Bellegarde le 1er juin 1952. (1) Croquis historiques des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask., à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930 - 1955, Gravelbourg : Diocèse de Gravelbourg, 1955, p. 77. (2) Chabot, abbé Adrien, Histoire du diocèse de Gravelbourg, 1930-1980, Gravelbourg : Diocèse de Gravelbourg, 1981, p. 171. (3) Croquis historique, op. cit., p. 77. (4) Ibid., p. 77. (5) Ibid., p. 78. (6) Chabot, abbé Adrien, op. cit., p. 171. Sources: Un bout d'histoire....(53) Chabot, abbé Adrien, Histoire du diocèse de Gravelbourg, 1930-1980, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1981. |
|