Revue historique: volume 2 numéro 3Message du présidentLaurier Gareau Vol. 2 - no 3, mars 1992 C'est avec grande joie que la communauté fransaskoise accueillait, le mois dernier, la décision du gouvernement Romanow d'aller de l'avant avec la gestion scolaire. Au lendemain de l'assemblée annuelle de l'Association provinciale des parents fransaskois, la ministre de l'Éducation, Mme Carol Teichrob, annonçait qu'elle allait remettre sur pied le Comité de mise en oeuvre de la gestion scolaire fransaskoise. Mme Teichrob allait même jusqu'à prédire que trois écoles fransaskoises pourraient ouvrir leurs portes dès cet automne. Le Comité de mise en oeuvre de la gestion scolaire avait cessé d'avoir un mandat officiel le 18 septembre dernier. En effet, l'ancien gouvernement conservateur avait écarté toute possibilité de procéder avec l'implantation des recommendations du rapport Gallant sur la gestion des écoles par la communauté fransaskoise. Lors des dernières élections, les candidats du Nouveau Parti démocratique avaient promis, s'ils étaient élus, de procéder avec l'implantation de la gestion scolaire fransaskoise. Cette décision du gouvernement néo-démocrate est une autre victoire pour la communauté franco-canadienne de la Saskatchewan. Elle n'est pas la première en ce qui a trait à l'enseignement du français et elle ne sera certes pas la dernière. En effet, l'histoire de la Saskatchewan française, c'est une multitude de crises scolaires. Avant la fondation de la province, les Canadiens français des Territoires du Nord-Ouest avaient le droit à leurs écoles catholiques et françaises. Mais ils avaient aussi un statut officiel à l'assemblée des Territoires. Comme cela avait été le cas au Manitoba en 1890, le gouvernement conservateur des Territoires, mené par Frederick Haultain, supprime le caractère officiel du français à l'Assemblée en 1892. Et même si l'honorable Haultain ne s'attaque pas directement à l'enseignement du français, ce sera le cas dans les années qui suivent, plus particulièrement en 1918 et en 1929. À plusieurs reprises, des commissaires d'écoles franco-canadiens ont été traduits en justice pour avoir permis l'enseignement du français pour plus d'une heure par jour. Pendant plus de quarante ans, l'Association Catholique Franco-Canadienne de la Saskatchewan a dû jouer le rôle de département de l'éducation française. C'est elle qui a organisé les «Concours de français» de 1925 à 1968. En effet, c'est grâce au travail soutenu de toute la communauté francophone de la Saskatchewan, depuis le début du siècle jusqu'à nos jours, que nous pouvons accueillir la nouvelle de Mme Teichrob et rêver à nouveau au jour où nous pourrons gérer nos écoles. Dans ce numéro, nous vous proposons une série d'articles portant sur la question de l'éducation en français en Saskatchewan. Nous voulons aussi vous rappeler que le deuxième colloque annuel de la Société historique de la Saskatchewan aura lieu le 25 avril prochain à Saskatoon. Tournez à la page 12 pour les détails. Et n'oubliez pas notre concours photos dont le thème est «L'humour dans les photos de nos ancêtres». Les détails sont à la page 13. Laurier Gareau |
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