Message de la rédaction

Il y a presque 30 ans, la Fédération de la jeunesse canadienne-française publiait un livre intitulé La dernière jeunesse. Le Canada était en pleine refonte constitutionnelle, tandis que dans l'Ouest canadien, on parlait d'un taux d'assimilation qui pouvait atteindre jusqu'à 60 % en Saskatchewan. On voyait alors la jeunesse de l'époque comme étant la dernière, à moins que l'on adresse le décrochement des jeunes. Une association jeunesse forte et animée allait être le moyen d'assurer que la langue et la culture française puisse survivre en Saskatchewan, et ailleurs au pays.

Aujourd'hui, 30 ans plus tard, on peut lire dans le mémoire que l'ACF se propose de déposer au Sommet des communautés francophones et acadienne du Canada en juin prochain, que le taux d'assimilation en Saskatchewan serait encore de 61 %. Travaillons-nous toujours avec les mêmes chiffres qu'en 1977, c'est-à-dire une population francophone de 50 000 en Saskatchewan en 1961, une population qui avait tombé à environ 20 000 personnes en 1976 et qui aujourd'hui serait d'environ 17 000 ? Ou parlons-nous d'une perte de 61 % dans les dix dernières années ? Si cette dernière affirmation est vraie, tout le travail des associations francophones depuis trente ans aurait-il mené à rien ?

Toutefois, il y a encore une jeunesse francophone en Saskatchewan. Depuis 30 ans, l'Association jeunesse fransaskoise a eu des hauts et des bas, mais il est possible de dire qu'elle a généralement livré la marchandise et elle a eu un impact sur la jeunesse fransaskoise. Il faut croire que les divers projets et programmes mis en place par l'AJF depuis 30 ans ont porté fruits et ils ont aidé à ralentir l'assimilation.

Depuis 30 ans, nous avons réussi à mettre en place des programmes d'enseignement du français, dans le réseau des écoles fransaskoises et dans les écoles d'immersion.

Gary Jean-Baptiste Kenler, 3e de gauche, et autres membres du Conseil d'administration de l'Association jeunesse fransaskoise en 1988-1989. <> était la devise de l'organisme cette année-là. (photo: Archives de l'AJF)

Mais, c'est généralement grâce à des programmes socioculturels mis sur pied par l'Association jeunesse fransaskoise que des milliers de jeunes ont pris le goût du français et y sont restés attachés.

Cette revue est dédiée au trentième anniversaire de fondation de l'Association jeunesse fransaskoise. Dans un magazine de 20 pages, il est impossible de complètement rendre justice au travail de cet organisme. Nous ne pouvons qu'y jeter un petit clin d'oeil.

Bonne lecture à tous.