Des gensMaurice Quennelle
Maurice Quennelle est né à Armentières, près de Lille, tout probablement en 1873. Après des études classiques dans un collège jésuite d'Armentières, il part pour le Canada en 1892 et se réserve un homestead dans la région de Cantal, où l'abbé Jean Gaire venait de fonder une colonie. Il épouse d'ailleurs la servante de ce dernier, Marguerite Cruywels; elle mourra quelque temps plus tard, quoique la date ne soit pas connue de façon certaine. Ayant obtenu les lettres patentes de sa concession trois ans plus tard, Maurice Quennelle achète ensuite une ferme à Grande-Clairière, au Manitoba, une autre colonie de l'abbé Gaire. Il conserve, semble-t-il, la propriété de sa première terre. Il séjourne à Grande-Clairière jusque vers 1901, alors qu'il vient s'établir à Wauchope. L'endroit est situé le long du tracé de la nouvelle voie ferrée du Canadien Pacifique qui mène à Arcola. Il est évident que M. Quennelle possède le sens des affaires et on peut supposer qu'il possède déjà un petit capital à faire fructifier. Il construit la première maison et le premier magasin général de Wauchope, en plus de se livrer au commerce du bois et de la machinerie agricole. Il fait aussi l'acquisition de plusieurs terres agricoles, au moins deux sections entières, aux abords du village, mais il préfère les louer et se consacrer au commerce. Il aurait apparemment vendu son premier magasin et en aurait plus tard racheté un plus petit d'un Anglais. Il s'est entre temps remarié à Anne-Marie Prost. C'est dans le bureau attenant au magasin qu'il mène ses nombreuses affaires, car il est en même temps maire du village, juge de paix et agent des terres. Il s'intéresse aux oeuvres catholiques fondées par l'abbé Gaire, comme le cercle Saint-Jean-Baptiste de Wauchope, établi en août 1908 et dont il devient le premier vice-président. Président de l'A.C.F.C. de 1912 à 1914, il se retire ensuite pour laisser la place au commandeur Eldège Morrier. Étant donné que l'association ne possédait pas encore de secrétariat général et que le comité de direction devait poursuivre avec vigueur l'établissement de cercles locaux dans tous les centres de langue française, il est certain que l'éloignement de son président du centre de décisions, Prince-Albert, présentait des inconvénients quasi insurmontables. Néanmoins, c'est sous la haute direction de Maurice Quennelle que l'A.C.F.C. a réussi à survivre la phase critique de sa jeune enfance et à s'étendre dans tous les coins de la province. M. Quennelle est demeuré président du cercle local de Wauchope et membre du comité central de l'A.C.F.C. pendant encore quelques années. Pour une raison ou pour une autre, le cercle local de Wauchope semble avoir sinon disparu du moins considérablement ralenti ses activités vers la fin des années 1920. On entend alors très peu parler de M. Quennelle. Il meurt le 24 septembre 1930, à l'âge de 56 ans, trois jours après avoir été encorné par un taureau. Pour des raisons que l'on s'explique mal, le journal Le Patriote de l'Ouest ne signale le décès du premier président de l'A.C.F.C. que par le plus bref des entrefilets. (renseignements: Le Patriote de l'Ouest, 11 avril 1912, p. 1; entrevue Marie-Thérèse Quennelle (R-5197) aux Archives provinciales) |
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