Des lieuxLestockUn bout d'histoire (140) Une mission à Lestock, Sask. Le R.P. Croisier, O.M.I., a prêché une mission importante à Lestock, Sask. La grande assistance a beaucoup facilité le travail du missionnaire, toute la paroisse était au complet, même ceux qui s'étaient promis de ne pas y aller. Mais la grâce s'est montrée encore plus forte que tous les endurcis. Ce fut la grande joie du Père de ramener au bercail bien de ces pauvres âmes égarées. Le R. Père Croisier prêcha en même temps que cette retraite française, une retraite en anglais aux enfants de l'école. Le Patriote de l'Ouest le 2 avril 1914 Au XIXe siècle, les Oblats de Marie Immaculée ont fondé plusieurs missions dans le Nord-Ouest pour desservir les Métis et les Indiens. Puisque les Métis et les Indiens étaient nomades, les missions étaient d'abord ambulantes. Toutefois, vers la fin des années 1860, plusieurs groupes métis décidaient d'établir des campements permanents. Ils suivent le bison durant les mois d'été et revenaient au campement permanent à l'automne. Les plus connus de ces campements ont été ceux de la Petite Ville près de Batoche, de la Prairie Ronde, au sud de Saskatoon près de Dundurn et à la Montagne de Bois. Les Oblats n'ont pas tardé à établir des missions permanentes dans ces campements. La région de la Montagne du Tondre (Touchwood Hills) et de la Montagne du Lime (Fife Hills) a aussi été le lieu d'établissement de campements ou hivernements métis. «Partout, les buttes boisées, Montagne du Tondre (Touchwood Hills), Montagne à la Bosse (Boss Hill), qui dominaient les horizons monotones de la prairie, attiraient les hivernants en raison des ressources qu'elles leur offraient, et malgré les incertitudes liées aux aléas du climat.»(1) Dans une chronique ultérieure, il a été question de la mission de Sainte-Delphine d'Ituna à la Montagne du Lime. Quelques kilomètres à l'ouest, dans la Montagne du Tondre, un autre groupe métis avait un campement près des réserves indiennes Gordon et Muskowekwan. Ce campement deviendra au XXe siècle le village de Lestock. Les Oblats ont établi une école indienne à Lebret dans la Vallée Qu'Appelle, en 1884. Les Métis catholiques de la Montagne du Tondre se prévalaient des services des pères et des frères oblats de la mission de Lebret. Parmi les familles métisses et canadiennes-françaises qui étaient établies à Lestock au début du XXe siècle mentionnons les Boivin, Lagimodière, Lafontaine, Préfontaine, Bourette, Lalonde, Lacasse et Letourneau. Certaines de ces familles étaient déjà dans la région depuis les années 1870. En 1908, le Grand Tronc Pacifique a construit une ligne de chemin de fer dans la région et a donné le nom de Mostyn au village. Les résidents ont toutefois demandé que le nom soit changé à Lestock, soit le deuxième nom de la personne qui avait arpenté la région, John Lestock Reid. Myles Boivin est le premier forgeron de Lestock et une madame Lajemodierre (Lagimodière) a une pension. Henri Lacasse opère une écurie à louage et Joe Lalonde est le premier «drayman» ou livreur. Environ 15 kilomètres au nord-est de Lestock se trouvait autrefois la colonie française. Parmi les colons d'origine métisse et française dans cette colonie, mentionnons Napoléon Lafontaine, les frères Jean, Ed et Albert Landry, Joseph Thifault, Émile Rioux, Joseph Auger, Louis St-Amand et les frères Gauliqer. Il y avait aussi quatre familles belges dans la colonie française: Jules Adam, Nestor Remacle, les Léonard et les Dumpulin. Un autre Français présent à Lestock au début du siècle est M. Lajourd, un restaurateur. S'il y a une mission catholique dans la région en 1914, les catholiques de Lestock devront attendre un autre dix ans avant d'avoir leur propre paroisse. «Tôt en 1924, le père Poulette a convoqué une réunion des syndics. Le père Poulette leur a annoncé que le gouvernement insistait que la mission devait être exclusivement pour les Indiens et que les syndics devraient fonder leur propre paroisse.»(2) Les catholiques de Lestock ont alors organisé, avec l'aide des Oblats de Lebret, un grand pique-nique pour prélever des fonds pour une chapelle. La paroisse Sainte-Gertrude est fondée vers 1925. Lestock est donc une autre communauté de la Saskatchewan que les francophones ont aidé à coloniser mais cette contribution n'est pas connue des nôtres. (1) Giraud, Marcel, Le Métis canadien, Saint-Boniface: Les Éditions du blé, 1984, p. 1150. (2) Lestock Historical Society, Memories of Lestock, Lestock: Lestock Historical Society, 1980, p. 11. (Traduction) Sources Giraud, Marcel, Le Métis canadien, Saint-Boniface: Les Éditions du blé, 1984. Lestock Historical Society, Memories of Lestock, Lestock: Lestock Historical Society, 1980. |
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