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Les Scouts et l'Église catholique de l'Ouest

Un bout d'histoire (230)

Les Scouts et l'Église catholique de l'Ouest

Le Fondateur des “Boy Scouts” aurait été fusillé comme espion — Une nouvelle assez étonnante est celle que publiait le 16 janvier La Tribune de Chicago. Le Major-général Baden Powell, héros de Mafeking dans la guerre du Sud-Africain, et fondateur de la curieuse organisation des Boy Scouts, aurait été fusillé à Londres comme espion allemand.
Le Patriote de l'Ouest
le 27 janvier 1916

Si l'Église catholique de l'Ouest, ainsi que la communauté fransaskoise, encourage vivement le scoutisme, tel n'a pas toujours été le cas. Au début du siècle, le mouvement était condamné dans l'Ouest par Mgr Langevin de Saint-Boniface, les autres évêques des Prairies et le clergé. On voyait dans ce mouvement qui avait connu ses débuts en Angleterre, en 1908, comme étant une organisation vouée à la promotion de la Franc-maçonnerie.

Dès 1912, Mgr Langevin avait dénoncé, dans les pages du journal Les Cloches de Saint-Boniface, le mouvement des Boy Scouts comme étant «une tactique ayant pour but d'attirer les enfants dans la Franc-Maçonnerie et d'autres sociétés secrètes et l'on avertissait les parents catholiques de ne pas permettre à leurs enfants de s'enrôler dans cette association.»(1)

La campagne anti-scoutisme dans les pages du Patriote de l'Ouest avait durée plusieurs semaines en octobre et novembre 1912. Dans un éditorial, le personnel du Patriote essayait d'analyser le mouvement fondé par Baden Powell. «Pour analyser les tendances du boyscoutisme, il faut remonter jusqu'aux premiers inspirateurs de cette association.... dont le programme apparaît comme séduisant aux yeux de certains patriotes comme utile aux yeux de certains autres tout au moins comme inoffensif parce qu'il est patronné par des hommes très recommandables dont quelques-uns portent des noms universellement connus et respectés.»(2) Bien sûr, dans l'analyse du mouvement, selon le journal, il ne fallait jamais oublié que les Boy Scouts venaient de l'Angleterre protestante.

Il n'est donc pas surprenant qu'en 1916, les dirigeants du Patriote de l'Ouest se réjouissaient d'entendre les rumeurs que Baden Powell avait été fusillé comme espion à Londres. «Quoiqu'il en soit, l'organisation des Boy Scouts portait toutes les marques d'une organisation maçonnique internationale et se propageait avec une rapidité étonnante dans tous les pays du monde avant la guerre.»(3)

Toutefois, malgré le fait que La Tribune de Chicago affirmait qu'il y avait eu des témoins oculaires à l'exécution de Baden Powell à la fin de 1915, l'article n'était autre qu'une pièce d'escroquerie. Il n'allait mourir qu'en janvier 1941. Baden Powell avait bel et bien été soldat en Afrique du Sud durant la guerre des Boers. En 1908, il avait fondé le mouvement des Boy Scouts et deux ans plus tard, avec l'aide de sa soeur Agnès, il avait fondé le mouvement des Girl Guides. Lors du premier Jamboree international du mouvement à Londres, en 1920, Baden Powell a été proclamé «chef guide du monde». Élevé au titre de baronnet en 1922, il est fait Baron de Gilwell en 1929.

À cause de sa santé, Robert Baden Powell a passé les dernières années de sa vie au Kenya. Il est décédé le 8 janvier 1941.

Aujourd'hui l'Église catholique a embrassé le mouvement scout. Dans la communauté fransaskoise, le mouvement a même eu deux grands patriotes comme aumôniers, soit le R.P. André Mercure, omi, et l'abbé Arthur Marchildon. La Saskatchewan française a même été la première à éliminer la distinction entre les Boy Scouts et les Girl Guides. Il n'existe chez nous qu'un seul mouvement scout.

(1) «Les catholiques romains... et les Boy Scouts...», Le Patriote de l'Ouest, 10 octobre 1912, p. 1.
(2) «La question des Boy Scout», Le Patriote de l'Ouest, 17 octobre 1912, p.1.
(3) «Le Fondateur des “Boy Scouts” aurait été fusillé comme espion», Le Patriote de l'Ouest, 27 janvier 1916, p. 2.

Sources
Le Patriote de l'Ouest, 10 octobre 1912, 17 octobre 1912, p.1 et 27 janvier 1916





 
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