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Société historique de la Saskatchewan

Des gens

Les frères Prince, Benjamin et Alphonse

Deux Canadiens français, Michel Côté, un vétéran de la résistance des Métis de 1885, et Benjamin (Ben) Prince sont parmi les premiers à devenir de gros ranchers et commerçants dans la région de Battleford à la fin du XIXe siècle. «Ces deux hommes s'étaient établis dans ce pays du nord plusieurs années avant 1900 - le premier sur un ranch et plus tard comme propriétaire d'une sellerie à North Battleford - l'autre, un fréteur pendant plusieurs années, établit un magasin, un moulin à farine, une scierie et une agence de machinerie agricole à Battleford.» (1)
Joseph-Benjamin Prince est né à Saint-Grégoire, Québec, près de Nicolet, le 29 avril 1855. Ayant terminé ses études classiques au séminaire de Nicolet et ne pouvant se trouver d'emploi dans sa province natale, il se dirige vers l'Ouest vers 1878. «Comme bien d'autres jeunes gens qui ne trouvent pas défi à leur mesure au Québec, il part pour l'Ouest; les possibilités de gain financier dans cette région en plein essor semblent meilleures que dans la vieille province.»(2) À cette époque, bien sûr, des milliers de Canadiens français quittent le Québec et se dirigent vers les villes industrialisées de la Nouvelle-Angleterre ou vers les prairies de l'Ouest.

En 1978, Ben Prince est commerçant au Manitoba et deux ans plus tard, il déménage à Battleford dans le district de la Saskatchewan. En 1882, il devient, avec son frère, Alphonse, un des premiers fermiers à Highgate à mi-chemin entre Battleford et Delmas. «Seul les prairies ouvertes pouvaient être cultivées, et les gerbes de grain étaient entassées en attendant l'hiver quand elles seraient battues, des chevaux fournissant le pouvoir pour opérer la batteuse qu'on alimentait à la main.» (3)

Les frères Prince n'ont pas peur d'initier de nouveaux projets. Ils achètent la première batteuse dans la région de Battleford en 1881. «En 1884, ils bâtissent la première scierie et établissent un moulin à farine dans ce qui était autrefois la capitale des Territoires du Nord-Ouest.» (4)

L'équipement pour ces deux entreprises doit être transporté de Swift Current, une distance de 150 milles, en charrettes tirées par des boeufs et des chevaux.

En 1898, Benjamin Prince établit un magasin à Battleford «B. Prince and Sons», un magasin qui sera le mieux connu dans la région pour 50 ans.

Les frères Prince sont les fournisseurs de viande pour la Police montée stationnée au Fort Battleford. C'est peut-être pour cette raison que leur propriété à Highgate est endommagée durant la résistance de 1885. «L'endroit est relativement isolé et la maison de ferme est saccagée par des maraudeurs lors du soulèvement de Batoche. Son propriétaire est alors absent, puisqu'il sert dans le régiment local de milice.»(5)

Comme bien d'autres, Ben Prince s'intéresse à la politique. «La prospérité de ses diverses entreprises lui permet d'appuyer, de son nom et de sa bourse, le parti libéral fédéral et son chef, Wilfrid Laurier.»(6) En 1899,(7) il est élu à la législature des Territoires du Nord-Ouest et il est réélu en 1904.(8) En 1909, il est nommé sénateur et l'année suivante, il accueille le premier ministre Wilfrid Laurier lorsque celui-ci visite l'ancienne capitale de Battleford. Pendant plusieurs années, Benjamin Prince est maire de Battleford. Son fils, Paul, sera député provincial durant les années 1940. Ben Prince était aussi le père de quatre filles.

Le sénateur Prince meurt le 26 octobre 1920.

Son frère, Alphonse, est père de onze enfants. Un de ses fils, Alphonse, deviendra prêtre. Alphonse Prince (père) meurt en 1926.

Leur soeur, mariée à Thomas Dewan, vient aussi s'établir dans le district de la Saskatchewan avant la résistance de 1885. Les Dewan ont une ferme près de la paroisse Saint-Vital à Battleford et sont de bons amis de Mlle Onésime Dorval, institutrice à l'école Saint-Vital de Battleford.

Enfin, Joseph Prince, un cousin, décide qu'il ne pourra pas établir ses enfants sur sa petite ferme au Québec. Il décide alors d'immigrer vers l'Ouest. Le 17 mai 1907, il obtient un homestead à Delmas, le carreau NW 22-44-17-W3 et il achète un autre carreau, SE 28-44-17-W3. Puis, ayant été chercher sa famille à Saint-Grégoire, Québec, il devient un autre membre de la famille Prince à prendre sa place dans la communauté canadienne-française de la Saskatchewan.


(1) Paradise Hill History Committee, Paradise Hill & District, Homecoming 1980, Paradise Hill: 1980, p. 7. Traduction.
(2) Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988, p. 332.
(3) Between Two Rivers History Book Committee, Between Two Rivers, Battleford (Sk.): Marian Press Ltd., 1987, p. 210. (Traduction)
(4) Lavigne, Solange, Kaleidoscope - Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert (Sask): Le Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 520. (Traduction)
(5) Lapointe, Richard, Op. cit., p. 332.
(6) Ibid., p. 333.
(7) Solange Lavigne, dans Kaleidoscope, dit 1897.
(8) Solange Lavigne, dit 1902.

Sources:

Between Two Rivers History Book Committee, Between Two Rivers, Battleford (Sk.): Marian Press Ltd., 1987.

Delmas History Book Committee, Delmas, A Harvest of Memories, Delmas (Sask): Delmas History Book Committee, 1990. p. 1. Traduction.

Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope - Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert (Sask): Le Diocèse de Prince Albert, 1990.

Paradise Hill History Committee, Paradise Hill & District, Homecoming 1980, Paradise Hill: 1980.





 
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