Revue historique: volume 8 numéro 1Les caisses scolairesUne page d'histoire par Laurier Gareau Vol. 8 - no 1, octobre 1997
Après sa nomination au poste de secrétaire-gérant du Conseil en 1959, Raymond Marcotte a dirigé le Conseil dans de nouveaux projets, comme celui des caisses scolaires. C'est à Saint-Isidore de Bellevue que les Franco-Canadiens de la Saskatchewan ont premièrement tenté cette nouvelle expérience de coopération en 1959. «Le 6 mars, M. l'abbé A. Marchildon de Prince Albert, visiteurdes écoles, et M. Raymond Marcotte de Sas katoon, secrétaire-général du Conseil de la Coopération., organisaient à l'école du village de Bellevue, la première Caisse scolaire de la Saskatchewan. Soixante-dix -neuf membres ont déposé la somme de $93.66 sous la surveillance des nouveaux comités scolaires, de M. l'abbé A. Paradis, de M. P. Gareau, président du Conseil No. 4 de la Coopération et de Mme Lydia Gaudet, secrétaire de la Caisse populaire locale.»' L'abbé Arthur Marchildon devait être très fier de cette réalisation à l'école de Bellevue. Il parlait depuis 1948 aux élèves dans les écoles coopératives du besoin d'établir des caisses scolaires en Saskatchewan. Une idée emprunté de Montréal, la caisse scolaire de Bellevue avait pour but d'encourager les jeunes à l'épargne, tout en leur donnant des notions de transactions bancaires. Pour qu'une caisse étudiante fonctionne bien, des comités d'élèves du secondaire et de l'élémentaire devaient être formés. Ils auraient la responsabilité de recevoir les dépôts et de les inscrire sur les comptes bancaires des élèves. Le comité de la première caisse scolaire à l'école Saint-Isidore était formé entre autres de Denis Gareau, président, Firmin Gaudet, caissier, et Anne-Marie Gaudet, secrétaire. La direction de la caisse populaire de Bellevue avait aussi établi une caisse scolaire dans la petite école de campagne de Gaudet, quelques kilomètres au nord-ouest de Bellevue.
D'autres caisses scolaires ont bientôt vu le jour en Saskatchewan, à Domrémy, à Saint-Louis et ailleurs. Durant les années 1960, les élèves banquiers se demandaient même si leur caisse scolaire ne pourraient pas faire des prêts à d'autres élèves. «Il serait difficile de décider si on devrait donner oupas des prêts à des amis, disait un élève lors d'une discussion sur la politique des prêts à la Caisse scolaire de Domrémy»(2) Mais le but des caisses scolaires n'était pas de faire des prêts aux étudiants, mais plutôt de leur permettre d'épargner quelques sous pour leurs études universitaires. Dans son rapport du 31 mars 1964, le directeur-gérant du Conseil de la coopé-ralion de la Saskatchewan, Théodore Préfontame, annonçait aux membres qu'il y avait sept caisses scolaires en opération dans la province. A part de celles de Bellevue, de Domrémy et de SaintLouis, il y en avait à Zenon Park, à Hoey, à Makwa et à Ponteix. Au total, les élèves de ces sept caisses avaient épargné un peu moins de 10 000 $(3) En 1965, la caisse scolaire de Bellevue avait le plus gros chiffre d'affaires des sept caisses scolaires francophones avec un actif de plus de 5 000 $. La Caisse scolaire de tseiievue est a seule qui a continué à exister formelement jusqu'au début des années 1990. Notes et références (1) «Bellevue». - La Liberté et le Patriote. (20 mars 1959). - P. 10. (2) Muriel Clements. - By Their Bootstraps, A History of The Credit Union Jovement in Saskatchewan. - Toronto: clarke, Irwin & Company, 1965. - Traduction. - P. 83. (3) Saskatchewan. -Rapport du Conseil 1e la coopération de la Saskatchewan. :24 oct. 1964). -Archives de la Saskatchewan. - Document Rolland Pinsonneault. - R-1087 11v. |
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