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Lecoq

Saint-Louis: Il y a un nouveau bureau de poste à St-Louis, à un mille et demi plus haut que l'église, à la résidence de Charles Nolin qui en a la charge. Ce bureau porte le nom 'Lecoq' en mémoire du premier missionnaire qui a résidé à St-Louis, le Rév. Père Lecoq, o.m.i.

Le Patriote de l'Ouest
le 10 octobre 1912
De plus en plus, la tendance est à la centralisation. Sur une base régulière, on peut lire dans les journaux à propos de la fermeture d'un autre petit bureau de poste ou encore d'une école locale. Aujourd'hui, avec nos moyens de transport rapide, personne ne pense deux fois de faire dix ou même vingt milles pour chercher son courrier. Au début du siècle, la situation était autre. Pour cette raison, on voit naître des bureaux de postes ici et là dans la campagne.

C'est le cas à Saint-Louis où un nommé Charles Nolin ouvre un bureau de poste en 1912 sur son terrain et lui donne le nom «Lecoq» en honneur du curé-fondateur de Saint-Louis, le père Pierre Locoq, o.m.i.

Pierre Lecoq est né à Ségrie, France, le 23 février 1850 et est ordonné prêtre le 22 mai 1875. Il s'est joint à la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée en 1878 et un an plus tard il est arrivé dans le Nord-Ouest canadien. Il commence sa vocation de missionnaire à Duck Lake, puis il passe cinq ans (1880-1885) à Cumberland House. «Il passa alors à Prince Albert (1885-1887), puis s'occupa de Saint-Louis de Fish Creek ou de Langevin (1886-1894). Il fonda la paroisse, construisit l'église et le presbytère, agit comme maître de poste de Boucher et visita le lac Maskeg (1884, 1894-95).»(1)

En plus d'être maître de poste du premier bureau de poste dans la région de Saint-Louis de Langevin, le père Lecoq, o.m.i. est aussi impliqué dans la création du premier district scolaire de Saint-Louis. Le 18 octobre 1886, les électeurs de la région fondent le «District Scolaire de Saint-Louis-de-Langevin-Est No 14»; Samuel McDougall, Alexandre Bremner et Jean-Baptiste Boucher sont les premiers commissaires de l'école. L.-O. Pinaud est le premier instituteur (1886) suivit de M. Lacroix (1887-1890). En 1890-1891, le père Lecoq est lui-même instituteur de l'école de Saint-Louis-de-Langevin-Est.

En 1895, le père Lecoq quitte Saint-Louis pour le Manitoba où il fonde une maison oblate à Sainte-Rose-du-Lac. Il demeure à cet endroit jusqu'en 1909. Il se rend ensuite à Le Pas, Manitoba où il construit la première église en 1910. Il revient en Saskatchewan en 1917 et est principal de l'école indienne de Lebret (1917-1918). Après un autre séjour au Manitoba, le père Lécoq revient à Lebret comme supérieur de la mission en 1924. Il meurt à cet endroit en 1926 et il est enterré dans le cimetière de Lebret.

En 1912, un nommé Charles Nolin ouvre un bureau de poste dans la région de Saint-Louis et lui donne le nom «Lecoq» en mémoire du missionnaire. Ce bureau de poste est situé sur le carreau 22-45-27-W2, environ deux milles au sud et un peu à l'ouest de l'emplacement actuel du village de Saint-Louis. Le bureau de poste de Lecoq est formellement reconnu par Ottawa le 1er octobre 1912 et on fermera les portes de l'établissement le 1er juillet 1921. Quelques années plus tôt, il y avait eu un autre bureau de poste dans cette région. Selon Henderson's Western Canada Gazeteer and Directory, 1907, Vol. XXVI, un bureau de poste est situé sur la section 16-45-27-W2, immédiatement à l'ouest du terrain de Nolin.

Trois ans après l'ouverture du bureau de poste de Lecoq, les électeurs de la région se regroupent pour fonder un nouveau distrcit scolaire; «Lecoq S.D. 3663». Le 16 octobre 1915, le secrétaire de la municipalité rurale de Saint-Louis, L. Schmidt, signe un document donnant permission aux électeurs de construire une école sur le carreau NE 15-45-28-W2. L'école Lecoq aurait alors été située six milles à l'ouest du bureau de poste de Charles Nolin.

Parmi les contribuables qui relèvent du district scolaire 3663, mentionnons Sam McDougall, Jos Boscher, Émile et Joe Magnin, Jonas Laviolette, Patrice Lépine, Alcide et A.D. Légaré, Jean et Alfred Boyer et Octave et Hervé Regnier. Les premiers commissaires sont Joseph Magnin, Patrice Lépine et A.D. Légaré. L'école ouvre ses portes le 5 mars 1917 et Mlle M.-V. McDougall est la première enseignante.

En juin 1958, les contribuables de l'école Lecoq S.D. 3663 et des districts scolaires de Saint-Louis Hamlet #4042 et Saint-Louis-de-Langevin #4908 votent en faveur de la centralisation des trois écoles dans le village de Saint-Louis.

Charles Nolin, dans l'histoire des Métis du Nord-Ouest, c'est un nom bien connu. Cousin de Louis Riel, Nolin est un des premiers à s'impliquer dans la cause des Métis avant 1884, mais après l'arrivée de Riel à Batoche, il semble y avoir des conflits d'opinion entre les deux hommes. Malgré cela, il est membre du conseil provisoire et, au procès de Riel, Charles Nolin est un des témoins de la défense.

Après son retour à Batoche, Nolin continue à lutter pour les droits des Métis. Étant un bon «bleu» (conservateur), il est un des signataires en 1888 d'une pétition envoyée à John A. Macdonald. «Entre autres, on demande des programmes d'aide pour alléger la misère, et promouvoir le progrès économique, l'établissement d'une école industrielle, d'un poste télégraphique et l'embauche de main-d'oeuvre locale au nouveau poste de police montée.»(2) Par la suite, Charles Nolin va s'établir dans la région de Battleford.

Le Charles Nolin dans cette histoire n'était pas le cousin de Riel. «Charles Nolin, jr. 'Sandy', tenait aussi le bureau de poste Lecoq au nord de la terre de Jean Branger. Sandy était le fils du pionnier le 'vieux Charles' Nolin.»(3)

Enfin, dans le livre d'histoire de Saint-Louis, Je me souviens, on raconte une anecdote au sujet du bureau de poste Lecoq. «Au début de la Colonie, un adolescent de Saint-Louis gela à mort en allant chercher le courrier au bureau de poste Lecoq dans la campagne. Les tempêtes d'hiver étaient 'traitres' disent nos gens.»(4)

(1) Carrière, Gaston, o.m.i., Dictionnaire biographique des Oblats de Marie-Immaculée au Canada, Volume 2, Ottawa: Éditions de l'Université d'Ottawa, 1976-79, p. 283.
(2) Payment, Diane, Batoche (1870-1910), Saint-Boniface: Les Éditions du Blé, 1983, p. 111.
(3) Comité d'histoire locale, Je me souviens, histoire de Saint-Louis et des environs, Saint-Louis: Comité d'histoire locale, 1980, p. 54.
(4) Ibid., p. 108.

Sources

Un bout d'histoire....(35)

Dictionnaire biographique des Oblats du Canada,

Comité d'histoire locale, Je me souviens, histoire de Saint-Louis et des environs, Saint-Louis: Comité d'histoire locale, 1980.

Payment, Diane, Batoche (1870-1910), Saint-Boniface: Les Éditions





 
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