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Leask

Un bout d'histoire (174)

Leask, Sask. La Municipalité Rurale de Leask décide, à la dernière réunion de son conseil, de se joindre à l'Association des Municipalités Rurales de la Saskatchewan.

Le Patriote de l'Ouest
le 29 avril 1915


Il y a des centaines de villages en Saskatchewan qui doivent leur existence à une ou l'autre des compagnies de chemin de fer qui ont contribué au développement de la Saskatchewan. Souvent, les commerçants, les prêtres et autres devaient abandonner un site pour aller s'établir à l'endroit désigné par la compagnie de chemin de fer. Leask est un village qui doit entièrement son existence à la compagnie Canadien Northern.

Situé entre Battleford et Prince Albert, Leask n'existait pas en 1910 lorsque la compagnie Canadien Northern a fait circuler une carte indiquant le trajet proposé pour relier les deux villes. Dans la région de Leask, à cette époque, il y a déjà cinq bureaux de poste: Aldina, Chellwood, Kilwinning-Rural, Skipton et Avebury. Plusieurs francophones sont déjà établis dans la région, comme Ovila Benoit, Adrien Champagne, Adeoda et Arthur Desjardins et George Fouquette pour n'en nommer que quelques-uns.

Au début, les francophones catholiques de la région assistent à la messe à la mission de Notre-Dame de Pontmain, à Muskeg Lake. La mission avait été fondée en 1878 par le père Julien Moulin, o.m.i. Il y a aussi le bureau de poste d'Aldina à Muskeg Lake.

Au début du siècle, d'autres colons catholiques et français s'établissent au sud-est d'Aldina, dans le district Churnside. À compter de 1910, l'abbé Pierre-Elzéar Myre de Marcelin vient dire la messe aux gens de Churnside. La messe est chantée dans la maison de M. Mike Kasun. En 1914, on construit l'école Churnside et la messe est dorénavant dite dans ce bâtiment.

Mais déjà, le sort a été jeté dans la communauté par le Canadian Northern. La carte rendue publique en 1910 par la compagnie a déjà été revisée à la fin de l'été. Sur cette carte, le trajet indique que le chemin de fer doit être construit à l'ouest de Parkside, Kilwinning et Marcelin. Il sera maintenant construit quelques kilomètres à l'est. Leask voit ainsi le jour. «Robert Leask est né à Toronto (Ontario) le 25 décembre 1867. En 1903, il inscrit son homestead, le carreau SE 1-46-6-W3. Lorsque le chemin de fer du Canadien Northern est construit en 1911, il traverse le homestead de Leask. Le village de Leask est développé sur sa propriété.»(1)

Un village surgit bientôt à Leask, avec hôtel, magasin général, etc., mais ce n'est pas avant 1922 qu'on décide de bâtir une église catholique à cet endroit. En 1919, l'abbé Flavien Joly de Blaine Lake a remplacé l'abbé Myre comme prêtre venant dire la messe à l'école de Churnside deux fois par mois. Il est question de bâtir une église à Churnside, mais la proximité du chemin de fer l'emporte et en 1922 on s'adresse à Mgr Prud'homme, évêque de Prince Albert, pour demander la construction d'une église à Leask. «Le dimanche 10 septembre 1922, la messe a été célébrée au grand air, devant un autel construit pour l'occasion. Il s'agissait d'une célébration spéciale pour dédiée l'église de Leask... La messe a été célébrée par Mgr Prud'homme accompagnée de l'abbé Joly, le père Caron et le père Paquette.»(2) La paroisse Saint-Henri de Leask voit le jour le 10 septembre 1922. L'abbé Joly devient le premier curé de la paroisse.

L'église a été construite par un pionnier francophone de la région, William Cantin. Il construit aussi les bancs de l'église. William Cantin était originaire du Québec, mais à l'âge de trois ans, sa famille avait déménagé à Maple Lake (Minnesota). Vers 1910, William et son frère Édouard viennent s'établir dans la région de Leask, près du bureau de poste de D'Amour. En 1922, William vient d'acheter le terrain de Paul Colleaux, deux milles au sud de Leask.

Depuis la construction du chemin de fer en 1910, d'autres familles canadiennes-françaises, françaises et belges sont venues s'établir dans le district, comme Ernest Boichat (1911) de la Suisse, Abraham Bourassa (1911) du Manitoba, les Charette (1912) des États-Unis, Emmanuelle Charlebois (1912) du Québec et les frères Piché - Clément, Georges et Jean (1914) de Duck Lake.

Comme ailleurs, l'éducation des enfants est une des premières préoccupations des colons et les Franco-Canadiens jouent un rôle dans l'établissement de plusieurs écoles dans le district. Le premier district scolaire dans la région de Leask est créé en 1909 lors d'une réunion chez Cléophas Renaud. Adeoda et Arthur Desjardins, Roméo, Édouard et A.D. Renaud et Adonius Sanche sont commissaires de cette école au fil des ans. Le deuxième district scolaire est celui de Churnside. Établi en 1912, il compte parmi ses commissaires francophones L.D. Legault, Rachel Gaston, Irène Pelletier, Blanche Durnat et Evelyn Côté. Vient ensuite le district scolaire Moulin fondé en 1913. Louis Watier, Arthur Verreault et Louis Brunet sont du nombre des commissaires francophones. Il y a enfin l'école Beausite établit en 1916. George Fouquette et Armand Germiquet ont été parmi les premiers commissaires.

Leask et sa région a donc compté un bon nombre de francophones. Trop souvent, aujourd'hui, on les oublie lorsqu'on parle de la présence francophone en Saskatchewan.

(1) A Lasting Legacy, Leask: Leask and District, 1990. p. xiii. (Traduction)
(2) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures — One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891—1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 320. (Traduction)

Sources
A Lasting Legacy, Leask: Leask and District, 1990.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures — One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891—1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.





 
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