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Société historique de la Saskatchewan

Le surplus de population (et la colonisation de l'Ouest)

La colonisation de l'Ouest

Il y a évidemment dans la province de Québec deux opinions diamétralement opposées sur la colonisation de l'Ouest par les Canadiens-Français. Tandis que les uns, comme La Croix de Montréal la combattent ouvertement, d'autres la conseillent et l'encouragent. C'est ainsi que l'honorable Louis Beaubien, après un récent voyage de cinq mois dans nos provinces, vient de donner, en connaissance de cause, une opinion qu'il nous fait plaisir de consigner ici. Cette opinion est celle d'un homme tout à fait compétent et désintéressé, qui parle de choses vues et étudiées sur place.

Dans une conférence du 18 avril à L'Union catholique de Montréal, en présence d'un nombreux auditoire composé d'une élite de citoyens désireux de se renseigner sur l'Ouest, l'honorable Louis Beaubien a encouragé nos compatriotes à venir étudier les avantages que leur offre cette partie du domaine national.

Après avoir longuement relaté, en une agréable causerie, les choses qui ont le plus fixé son attention au cours de son voyage, le conférencier jeta un coup d'oeil rapide sur le passé et l'histoire des premiers établissements du Nord-Ouest dus aux découvreurs canadiens-français et aux missionnaires catholiques, et montra le doigt de la Providence marquant l'oeuvre de nos destinées comme race sur toute l'étendue de notre vaste territoire. Puis, faisant un appel chaleureux aux compatriotes des États-Unis comme de la province de Québec, il résuma toute sa pensée dans cette phrase d'un patriotisme large et éclairé: Aimons notre province, colonisons-la, conservons-la intacte pour le bien de tout le pays, mais cherchons à étendre l'influence de notre race dans les nouvelles provinces en encourageant le groupement du surplus de notre population française et catholique sur les terres fertiles de l'Ouest canadien.

Nous faisons des voeux pour que ces paroles si sincères et si autorisées soient entendues et comprises par ceux à qui elles s'adressent et qu'on cesse de combattre le mouvement patriotique qu'elles préconisent.

(Les Cloches de Saint-Boniface, vol. 8, #9, 1er mai 1909, p. 121-122)





 
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