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Des lieux

Le couvent de Marcelin

Marcelin: Le 12, assemblée de paroisse pour décider du site du futur couvent. M. Marcelin a présidé l'assemblée d'abord, puis M. Manseau lui a succédé. La majorité de la paroisse a jugé à propos d'accepter l'offre de terrain et d'argent de M. Antoine Marcelin. Une construction de six mille piastres s'élèvera au printemps.

Le Patriote de l'Ouest
le 16 novembre 1911
C'est à l'automne de 1889 qu'Antoine Marcelin, originaire de Pont Château, Québec, se rend dans la région du lac Muskeg, au nord-ouest de Duck Lake pour visiter un ancien ami, le père Paquette, o.m.i. À cette époque, Antoine Marcelin habite le Dakota Nord, mais c'est un homme qui a beaucoup voyagé. «Il vient tout juste d'avoir 18 ans quand il part pour la Californie. Il y habite quelques années, quoiqu'il soit impossible de préciser s'il y séjourne jusqu'à son établissement à Victoria en 1866... On le retrouve à Saint-Albert près d'Edmonton, quelques années plus tard et on sait de façon certaine qu'il vit là pendant trois ans.»(1) Quoiqu'il en soit, en 1889, il habite le Dakota Nord.

Le père Paquette l'encourage à venir s'établir dans les Territoires du Nord-Ouest. «Le 16 janvier 1890, il arrive à Duck Lake avec sa femme, sa fille adoptive, Aldina, ainsi que MM. Alfred et Paul Boyer.Après un séjour de trois semaines à Duck Lake, ils entreprennent le voyage de deux jours en charrette jusqu'au lac Muskeg où ils s'établissent.»(2)

Antoine Marcelin établit un magasin et devient traiteur dans la région du lac Muskeg. Deux ans plus tard, la famille revient à Duck Lake. Mais, ils reviennent dans la région du lac Muskeg en 1902. «En 1902, quand les Métis reçoivent leurs scrips, M. Marcelin avait acheté 1900 acres des Indiens dans la région de Marcelin. Les frères Boyer avaient également acheté du terrain au nord-ouest de la propriété de M. Marcelin et s'étaient établis comme fermier.»(3)

Bien sûr, à cette époque la région n'est connue sous le nom de Marcelin. «Le nom indien pour le territoire était 'Sequopa' qui voulait dire 'un groupe d'arbres'.»(4) Antoine Marcelin songe appeler son village «Saint-Albert», mais puisqu'il y a déjà un Saint-Albert dans les Territoires du Nord-Ouest (au nord d'Edmonton), le fondateur décide de lui donner son nom.(5) Au cours des prochaines années, d'autres familles viennent les rejoindre à Marcelin: Côté, Beaulac, Manseau, Arsenault, Lehouillier, Bourgeault et Porlier, pour n'en nommer que quelques-uns.

En 1911, la plupart des villageois se voient obligés de déménager; c'est que le Canadien Northern a décidé de bâtir une ligne de chemin de fer dans la région, un demi-mille à l'ouest du village. Le curé est un des premiers à déménager au nouvel emplacement: «Les premiers bâtiments à être déménagés au nouveau village sont l'église et l'école, ainsi que le cimetière.»(6)

À l'automne de 1911, plusieurs des commerçants n'ont pas encore déménagé au nouveau site. «Antoine Marcelin a offert 10 acres de terre sur l'ancien site et la somme de 3000 $ pour y construire un grand couvent. Même si l'on se range d'abord à son avis à l'automne de 1911, les francs-tenanciers renversent leur décision aux environs de Noël.»(7) Même s'il s'oppose toujours à cette décision, M. Marcelin verse quand même la somme de 3000 $ pour la construction du couvent.

Les gens de Marcelin doivent attendre jusqu'en 1914 avant l'arrivée des premières religieuses. Ce sont les Soeurs de la Présentation de Marie qui acceptent de prendre en main la direction du couvent. «Comme il n'y avait pas de logis disponible pour les soeurs, le curé céda son presbytère et se réfugia dans la sacristie de l'église. En septembre, elles déménageaient dans une maisonnette qu'elles quittaient un an plus tard quand on leur offrit une bâtisse plus spacieuse ayant servi de garage et de salle de billard.»(8) En 1914, le curé de Marcelin est l'abbé Pierre-Elzéar Myre.

C'est seulement en 1917 qu'on commence les travaux de construction sur un véritable couvent-pensionnat. Au cours des 50 prochaines années, les Soeurs de la Présentation se dévouent pour la communauté; elles enseignent entre autres le français de l'A.C.F.C. et la musique. Pendant vingt-cinq ans, des religieuses offrent un cours commercial. D'autres s'occupent de la sacristie et de la préparation des servants de messe.

En 1966, après 52 ans de service à la communauté de Marcelin, les Soeurs de la Présentation de Marie décident de fermer le couvent et quitter le village.

Qu'advient-il du fondateur de Marcelin et du patron du couvent? N'étant pas d'accord avec les autres commerçants, quant au déménagement du village, Antoine Marcelin va s'établir à la mission du lac Muskeg. Il meurt là le 14 juillet 1915.

(1) Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988.
(2) Marcelin Historical Society, History of Marcelin and District, Marcelin: Marcelin Historical Society, 1980, p. 2.
(3) Ibid., p. 2.
(4) Ibid., p. 2.
(5) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures-One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 312.
(6) Marcelin Historical Society, Op. cit., p. 3.
(7) Lapointe, Richard, Op. cit., p. 262.
(8) Lavigne, Solange, Op. cit., p. 422.

Sources:

Un bout d'histoire....(16)

Lapointe, Richard, 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures-One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.

Marcelin Historical Society, History of Marcelin and District, Marcelin: Marcelin Historical Society, 1980.





 
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