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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 15 numéro 1

Le Club culturel de Saint-Denis

Un regroupement culturel depuis 1944
par Andréa Denis
Vol. 15 - no 1, septembre 2004
Saint-Denis est une petite communauté francophone au centre de la Saskatchewan. La petite communauté fransaskoise a réussi à conserver ses racines ancestrales (sa langue et sa culture française) grâce au Club culturel de Saint-Denis. Aujourd’hui, cette organisation est vouée entièrement à la culture, mais ça n’a pas toujours été le cas. Elle survit depuis 60 ans, sous différents noms et sous diverses directions stratégiques. Pour bien comprendre l’importance du Club culturel de Saint-Denis, essayons d’imaginer la communauté de Saint-Denis comme étant le corps humain. Dans cette communauté de Saint-Denis, il y a plusieurs comités qui peuvent être comparés à diverses organes du corps humain. Au centre de tout, il y a le Club culturel qui donne un cachet spécial à la communauté depuis bien des années: c’est le cœur, l’organe massif. Le sang qui coule du cœur et qui circule à travers tout le corps, se rendant ainsi à chaque organe, c’est l’image des bénévoles qui œuvrent dans les différents comités. Depuis 1944, le Club culturel de Saint-Denis pousse ses membres à accomplir des œuvres bénéfiques pour la communauté. Durant ces derniers 60 ans, beaucoup d’histoire a doré le blason du Club culturel. Des amitiés ont été tissées et de bons souvenirs sont là pour toujours.


Le 13 août 1944 marque le début de l’existence du Club culturel de Saint-Denis. Avec comme but l’interaction sociale, les jeunes de Saint-Denis se sont rencontrés ce jour-là après la messe du dimanche par une belle journée d’été. Au cœur de cette réunion du club ressort sa vraie mission, soit d’établir des occasions pour se réunir, de prélever des fonds pour faire des choses utiles et, tout simplement, pour se divertir.

Le premier président du Club a été Laurent Pion. Son secrétaire qui enregistrait avec précision les minutes des réunions était Roger LeNaour. En plus de ces deux hommes, honnêtes et dévoués, les membres nommaient aussi un vice-président, un comité d’entretien et un comité des sports. Ce dernier comité organisait les activités sportives tandis que le comité d’entretien organisait toutes autres activités. Le désir d’appartenir à un groupe était si intense que la journée même de la fondation du club, 34 jeunes se sont inscrits comme membres. Le nouveau club était un reflet de la jeunesse, le futur de la petite communauté. Les membres du groupe se rencontraient au sous-sol de l’église, celle où l’on chante encore les messes aujourd’hui. Au début, la cotisation pour devenir membre du club pour un an était 50 cents pour un jeune homme et 25 cents pour une jeune femme. La langue de communication

Les membres du Club paroissial de Saint-Denis
Photo: Roland Labrecque
Les membres du Club paroissial de Saint-Denis en 1944. Ce serait la première photo prise du club. Roland Labrecque est le photographe.


du club était le français, mais les jeunes avaient l’esprit ouvert; une personne pouvait participer aux activités sans parler un mot de français, mais il fallait parler français pour être membre. Les jeunes ont préparé une constitution, mais ce document était seulement un guide pour assurer que les choses soient faites en ordre. L’organisation du club était plutôt flexible surtout que les participants s’entendaient bien ensemble.

On croyait certainement dans un futur plein d’espoir en regardant ce club fonctionner. Au début, le club était réservé exclusivement aux jeunes célibataires, mais n’oublions pas les nombreuses heures sacrifiées par les gens mariés à travailler pour la réalisation des activités du club. En 1946, remarquant le nombre d’heures de dévouement de ces bénévoles, le club a décidé d’accepter les gens mariés comme membres.

Au début, le club n’avait pas de nom, les mots «le club» étant la seule référence à leur club. Le 18 septembre 1946, une décision a été prise: le Club portera le nom «Club Paroissial de Saint-Denis». Presque un an plus tard, le 10 août 1947, les membres ont eu une meilleure idée: le club a été renommé «Club Jeanne d’Arc». Sans avoir aucun lien religieux,

reçu du magasin Bénard de Saint-Denis
Source: Aline LeBlanc
Ce reçu du magasin Bénard de Saint-Denis est pour l'achat de deux balles, un bâton et un livre d'instruction.


le nom revêtait une grande signification pour la communauté. Il faisait honneur à un club qui avait déjà existé à Saint-Denis. Le premier Club Jeanne d’Arc avait été fondé vers les années 1917. Il avait toutefois été dissout à cause d’un manque d’argent durant la Grande dépression des années 1930.

Deux grandes activités qui allaient fournir des souvenirs inoubliables aux membres sont le pique-nique annuel et les tournois de balle. Le jour de sa création, le 13 août 1944, le Club héritait le vieil équipement de balle du premier Club Jeanne d’Arc, tandis que deux balles et un bâton ont été les premiers achats du club. Ils ont coûté 6,25$. Le printemps et l’été, après la messe du dimanche et après chaque réunion, bien sûr si la température le permettait, la journée se terminait par un jeu de balle. Saint-Denis était reconnu pour ses superbes tournois de balle. Des équipes venaient de Blucher, Elstow, Saskatoon, Vonda et Prud’homme, payaient le frais d’inscription et jouaient à la balle (communément appelé «jouer à la boule») à Saint-Denis. Ils y avaient des matchs de baseball et des parties de balle molle pour inclure les personnes de tous les âges. Certains se souviennent d’un arbitre du Lac Lenore, Bud Ronspeed, qui venait arbitrer ces matchs. Les équipes gagnantes recevaient des prix achetés avec l’argent des frais d’inscription. La plupart du temps, ces tournois allaient main en main avec le pique-nique annuel.

Le Club cherchait à faire de ces pique-niques un grand succès. Il y avait toutes sortes d’activités lors du pique-nique. En plus du tournoi de balle, il y avait des jeux de fer à cheval et des jeux pour les enfants. Marguerite Hounjet se souvient d’une autre activité très importante lors des pique-niques, celle de la vente des paniers des femmes. Les jeunes femmes de la région préparaient des paniers de nourriture qui étaient vendus aux enchères. Le jeune homme avec la plus haute mise sur un panier gagnait le droit de manger avec la jeune femme qui l’avait préparé. À la fin de la journée, le pique-nique se terminait par un «weiner roast» et les traditionnels feux d’artifices. Les gens retournaient tous à la maison entièrement rassasiés.

Lors du pique-nique, les jeunes femmes prenaient charge de la cuisine du presbytère pour préparer des hot

Article publié
Source: La Liberté et le Patriote
Article publié dans l'édition du 5 septembre 1947.


dogs, des hamburgers et des sandwichs. Chaque famille était aussi demandée d’apporter une tarte. Une baraque avait été montée pour la vente des boissons gazeuses, des cigarettes, des ballons, des chocolats, des sacs de croustilles et des bonbons: kisses et lifesavers. Le régal de tous, bien sûr, était le cornet de crème glacée. Chaque année, les organisateurs du pique-nique pouvaient compter sur l’appui du magasin d’Albert Bénard. Il leur vendait tous les approvisionnements nécessaires pour la journée et, après l’événement, il était prêt à racheter ce qui n’avait pas été vendu.

En 1950 il en coûtait 0,15$ à un jeune de 10 à 13 ans et 0,25$ à un adulte pour entrer au pique-nique. Ceux de moins de 10 ans entraient gratuitement.

L'équipe de balle de Saint-Denis
Photo: Aline LeBlanc
L'équipe de balle de Saint-Denis avec des membres du club en 1944.


Durant le pique-nique annuel de Saint-Denis, le Club mettait souvent des articles en tirage. L’objet le plus excitant offert par le club a été une télévision d’une valeur de 259,90$ offerte en 1954. Cette année-là, le pique-nique a connu un profit de 790.43$, dont 395,22$ a été offert à la paroisse. Il faut dire que le pique-nique annuel était un excellent moyen de prélever des fonds pour le Club Jeanne d’Arc de Saint-Denis.

Il est peut-être important de mentionner l’existence d’un autre club nommé Club Sacré Cœur durant les années 1930. Ce club avait donné naissance aux grands tournois de balles et au pique-nique annuel. Malheureusement il n’y a aucune documentation existante au sujet de ce club et la plupart de ses membres sont disparus. Ce club, comme le Club Jeanne d’Arc se rencontrait dans le sous-sol de l’église. Comme dans les années 1950, ils vendaient aussi des cigarettes, des bonbons, des tablettes de chocolat, des ballons et de la crème glacée pendant le pique-nique. L’existence de ce club est presque oublié par les aînés qui restent encore dans la communauté. Dommage qu’on n’en connaisse pas plus long à propos de ce groupe.

Revenons maintenant au Club Jeanne d’Arc durant les années 1940. Le club organisait d’autres activités pour regrouper les jeunes de la région et avoir du plaisir. Il y avait des pièces de théâtre, des soirées d’amateurs, du patinage, du hockey, des parties de cartes et des bingos. En 1949, le club a même organisé une première course d’autos. Le rallye d’automobiles deviendra plus tard une activité régulière du Club culturel de Saint-Denis. Clotaire Denis se rappelle aussi d’un tournoi de boxe organisé par le club lorsqu’un membre avait apporté des gants de boxe. Un souvenir de jeunesse pour Gérard LeBlanc est que le Club Jeanne d’Arc présentait des films en français au sous-basement de l’église. Cette initiative était beaucoup apprécié surtout qu’il était impossible d’aller voir un film à Saint-Denis, et encore moins un film en français.

Les archives du club nous indique que comme le club ne payait pas de loyer à l’église, il divisait également tous ses profits en deux et en donnait la moitié à la paroisse.

Le 11 juillet 1948, le Club a décidé d’ouvrir un compte à la banque de Vonda. Mais, il faut reconnaître que les profits du club seront toujours utilisés pour de bonnes causes.

Le Club Jeanne d’Arc achetait l’équipement des sports: balle, hockey, tennis, ballon volant et s’occupait de la patinoire. Il faisait aussi la promotion pour la clinique des enfants, il payait pour les voyages à Regina des membres de l’ACFC et achetait les trophées pour le Club 4-H. N’oublions pas que des sommes considérables ont été dépensées par le club pour faire des améliorations à l’église: l’autel, le plancher, la fournaise et des chandeliers sont quelques exemples des contributions charitables du club. À cette époque, le club ne recevait aucune subvention.

Par contre, au début des années 1960, le Club n’avait presque plus de participation à ses activités et il semblait que le club était voué à disparaître. En effet, le club a bel et bien été dissout le 15 juillet 1965 pour faire place à une réorganisation. À sa dissolution, le club avait mis de côté la somme de 2 913,64$. Cet argent avait été mis dans un compte séparé et un nouveau club ne pouvait utiliser l’intérêt que pour des activités sportives, à moins qu’il en fasse une proposition lors de la réunion générale annuelle.

Toutefois, le club s’est réorganisé sous le nom de «Club de la paroisse de Saint-Denis». Cependant, dans les documents on utilise souvent le titre abrégé de «Club Saint-Denis» pour référer au nouveau club. Le club n’est plus complètement axé sur les intérêts des jeunes. La plupart des activités seront d’intérêt familial. Les plus jeunes étaient encouragés à participer; l’âge des membres passait de quinze ans à treize ans. Même s’il y avait encore des activités réservées aux jeunes, il y avait maintenant des activités destinées aux adultes et aux aînés. Le nouveau club n’a pas tardé à prendre la place du vieux avec ses bénévoles extrêmement dévoués. Les temps ont changé et le club se rencontrait plus souvent qu’auparavant. Le premier président du nouveau club a été Adjutor Lepage et son secrétaire était Laurent Rioux. L’exécutif du nouveau club était composé de deux vice-présidents, une femme et un jeune. Au lieu d’avoir un comité des sports et un comité d’entretien, il y avait maintenant un comité d’hommes, un comité de femmes et un comité de jeunes.

Le Club Saint-Denis a évolué tranquillement durant les années 1960 pour devenir le Club culturel de Saint-Denis durant les années 1970. La nouvelle transformation n’a pas poussé le nouveau club dans une direction complètement différente de celle du vieux Club paroissial de Saint-Denis. En réalité, le club a changé de nom pour mieux s’inscrire dans les nouveaux critères du Secrétariat d’État lui permettant ainsi d’être éligible pour recevoir des subventions du Gouvernement fédéral. Cependant, le développement culturel devenait sa nouvelle mission.

Lors des soirées d'Halloween
Photo: Club culturel de Saint-Denis
Lors des soirées d'Halloween, comme celle-ci en 1977, le Club organisation de nombreuses activités pour divertir les jeunes.


La vocation du nouveau club était de s’occuper de tous les aspects du développement culturel. Durant ces années, le club crée son logo. Le symbole du logo est l’union des membres au club et aussi à la terre qui leur a donné leurs racines. Comme autrefois, le nouveau club fonctionnait strictement en français pour préserver la langue et la culture des ancêtres de la région, mais les anglophones n’étaient jamais exclus des activités. Le premier président sous cette nouvelle direction a été Normand Denis et la secrétaire était Dolorès LeBlanc.

De nouvelles idées et activités pouvaient maintenant être organisées grâces aux subventions, reçues du gouvernement. Le club pouvait recevoir des subventions à condition de faire des activités en français tout en promouvant la culture française. Le premier octroi a été reçu en 1975.

Le logo du Club culturel
Le logo du Club culturel a été conçu en 1987 par Jacynthe de Margerie.


Le club célèbrait souvent les saisons de l’année avec une activité. L’Halloween, quand les sorcières, les vampires et les zombis sortent de leurs cachettes, est une autre fête attendue avec impatience par les petits et les grands enfants de Saint-Denis. Des activités mettant en évidence toute l’imagination des grands sont organisées à ce temps de l’année.

Avec l’arrivée de l’hiver, ce sera des activités dans la neige: les Snow Partys et les sorties en toboggans. Bien sûr, Noël était souligné par des soirées et des concerts, toujours avec une visite du Père Noël. Durant les concerts, il y avait des ventes de pâtisseries et d’artisanats. Pour remonter les esprits au temps de Noël, les membres du club faisaient la guignolée de porte en porte dans la paroisse.

La veille du jour de l’An à Saint-Denis n’était pas seulement le temps des résolutions. Il fallait organiser une soirée dansante pour réunir tout le monde de la contrée. De splendides orchestres ont été invités à venir déclencher l’atmosphère des fêtes avec leur musique. Quelques groupes dont les gens se souviennent encore sont les Country Sounds, England, Stone Canyon, Blue Diamonds et Hot Tamales.

Enfin, la Fête des pères était rendue inoubliable avec le traditionnel Rallye d’automobiles, un favori.

On organisait plusieurs autres activités qui donnaient une certaine individualité à la communauté de Saint-Denis. Puisque plusieurs s’intéressaient au curling et aux quilles, le club a organisé les tournois de Curling Fransaskois et du Bowling Fransaskois.

En 1972, un premier Vin et fromage a été organisé par le club et est devenu une activité très populaire. Encore aujourd’hui, le club prépare de telles soirées et une bonne foule se rend à Saint-Denis.

En 1976, on a recommencé les pique-niques qui avaient été si populaires durant les années 1940 et 1950. S’inspirant sur les traditions du passé, il y avait à nouveau des jeux de balles (intenses et amusants), les jeux de fer à cheval et les courses à relais. La soirée du pique-nique se terminait avec des feux d’artifices qui éclataient en multi couleurs dans la nuit. Pour moderniser un peu les pique-niques, ils ajoutaient des jeux de fléchettes, du croquet, du ballon volant et des promenades en poneys. Les profits du pique-nique annuel allaient toujours à des causes charitables, par exemple à la Société Canadienne du cancer.

Le club organisait régulièrement des soirées de talents et découvrait plusieurs talents locaux. Les filles Denis participaient souvent à ces soirées et l’une d’elles, Chantal Denis Vasquez, réussit encore aujourd’hui. Saint-Denis apportait un appui à la chorale des aînés, à Lisanne Hounjet et à Lisa Hounjet. Certains groupes de musique, comme «Dingus» avec les gars Lepage se font même connaître en dehors de la paroisse. Un jeune de la région, Daniel Denis, a fait partie du groupe bien connu «Les Chaises à quatre pattes» en 2001-2002. Bien d’autres talents locaux se sont aussi révélés à ces soirées d’amateurs et la communauté est fière de les appuyer.

Des spectacles et des pièces de théâtre étaient souvent présentés à Saint-Denis. Plusieurs étaient offerts par des organismes provinciaux, comme la Commission culturelle

Une soirée de talents
Photo: Club culturel de Saint-Denis
Une soirée de talents organisée par le Club culturel de Saint-Denis en 1987.


fransaskoise. Ces activités avaient pour but de faire valoir la culture fransaskoise. Quelques exemples de spectacles sont O.k. D’abord, Le Visiteur, le Mat du Collège Mathieu et Diadem. Les pièces de théâtre présentées à Saint-Denis par le Club culturel poussaient des gens de la communauté à vouloir en faire autant et ainsi est né la Troupe Les Chouclaques au début des années 1980 et la Troupe tournesol de Saint-Denis au début des années 1990. À leur tour, ils ont monté plusieurs pièces. Sous la direction artistique de Ronald Labrecque, les Chouclaques ont présenté Les murs denos villages et La Chasse galerie au début des années 1980.

Représentation de la pièce de Roger Auger
Photo: Eau Vive
Représentation de la pièce de Roger Auger, Séraphim Poudrier, le 10 mai 1990.


D’autres, comme Laurent Denis, Berthe Denis, Normand Denis, Florence Détillieux, Guy Détillieux, Ronald Rivard et Maurice Rivard ont monté plusieurs pièces durant les années 1990 avec la Troupe Tournesol: En attendant Gaudreau, Un monsieur très économe, The Bad Guy and the Widow, Le visiteur, Joe Bolduc Private Eye et Séraphim Poudrier, L’homme et son péché.

Le Club a enrichi les connaissances des gens de Saint-Denis en leur offrant divers cours. Les jeunes se rassemblaient pour des leçons de karaté et de piano. Une bonne foule était présente lors des ateliers de marketing et de procédures parlementaires. Il y a eu une excellente participation à des cours d’électricité, d’agriculture et de conduite défensive.

Les profits du club étaient utilisés pour le bien-être de la communauté. On a acheté de l’équipement, dont une photocopieuse et des chandails de hockey. Des dons ont été faits au nom de la communauté de Saint-Denis à des organismes de charités qui ont été co-promoteurs de certaines fonctions.

Puisqu’il y avait tellement d’activités dans une année, il était nécessaire d’avoir une lettre circulaire pour les gens de la communauté. Cette lettre annonçait les activités du club et remerciait les nombreux bénévoles.

Plusieurs grands événements et projets ont marqué pour toujours l’existence du Club culturel de Saint-Denis, dont la construction de la patinoire immédiatement après la réorganisation du club en 1965. Le dévouement des membres du vieux Club Jeanne D’Arc a permis cette construction car se sont les sous laissés dans un compte de banque qui ont servi à la réalisation de ce projet.

En 1985, grâce à l’intervention de la Commission culturelle fransaskoise, dont Arthur Denis était le président, le Club Culturel de Saint-Denis a été le premier groupe fransaskois à bénéficier d’un projet d’artiste en résidence. Ce programme du ministère de la Culture et de la Jeunesse de la Saskatchewan a permis à l’artiste, Jacynthe de Margerie, de passer un an au service de la communauté de Saint-Denis. C’est dans le cadre de ce projet que le Manoir Beau Séjour a vu le jour. Madame de Margerie a renforcé l’esprit des arts dans la communauté en donnat des leçons de calligraphie, de dessin et de peinture à qui voulait bien les suivre.

Si l’existence d’un club à Saint-Denis remonte à 1944, c’est seulement en 1986 qu’une femme sera permise d’assumer le poste de la présidence. La question de la libération de la femme était déjà une vieille nouvelle avant qu’un changement soit apporté à la constitution

Une des classes de dessin
Photo: Conseil culturel fransaskois
Une des classes de dessin organisé dans le cadre du programme Artiste en résidence. L'artiste du programme de Saint-Denis, Jacynthe de Margerie.


Le club local des Scouts francophones
Photo: Conseil culturel fransaskois
Le club local des Scouts francophones a été impliqué dans les cérémonies d'ouverture du nouveau Centre communautaire de Saint-Denis au printemps 1988.


pour permettre l’élection d’une femme à la présidence. Dianne Lepage a été la première à accéder à ce poste.

Sous son mandat, le Club culturel a été très actif, car en 1987, on a entrepris la construction du Centre communautaire de Saint-Denis. Ce projet, terminé au printemps 1988, était la réalisation d’un rêve pour plusieurs, surtout que dorénavant les soirées n’auraient plus lieu dans le sous-sol de l’église. Une précieuse somme d’argent laissée en réserve par le vieux Club Jeanne D’Arc a été utilisée pour acheter le terrain LeNaour (ce qui est maintenant, le Parc LeNaour) où le centre communautaire a été construit. N’oublions pas que le premier secrétaire du club en 1944 était Roger LeNaour. Maintenant, le Club culturel fransaskois a la possibilité d’organiser de plus importantes activités qui apporteront une nouvelle fierté pour la communauté en général.

Dès 1987, le Club culturel de Saint-Denis allait être impliqué dans des activités majeures. Cette année-là, le club a appuyé les initiatives d’un groupe de Prud’homme qui accueillait la 8e Fête fransaskoise. Cette année-là, la fête était une activité de retrouvailles soulignant le 75e anniversaire de fondation de l’ACFC. Deux ans plus tard, la petite communauté de Saint-Denis accueillait elle-même la Fête et l’ensemble de la communauté fransaskoise a découvert le dévouement des membres du Club culturel et de la paroisse de Saint-Denis.

L’incorporation officielle du Club Culturel de Saint-Denis, comme organisme à but non lucratif ne survient pas avant 1992.

Le Club culturel reconnaît aussi sa vocation patrimoniale. Un projet réalisé en 1993 par Brigitte Gerwing est celui

Le groupe musical «Les Shenandos»
Photo: Conseil culturel fransaskois
Le groupe musical «Les Shenandos» lors de la 8e Fête fransaskoise à Prud'homme en 1987. En haut, à droite, la présidente du Club culturel, Dianne Lepage, qui a siégé au comité organisateur de la Fête.


de la bibliographie des aînés. Grâce à elle, l’histoire des pionniers de Saint-Denis a été immortalisée et restera dans l’esprit des gens de Saint-Denis pour toujours. Un autre projet patrimonial important est celui du monument du millénaire. Le monument symbolise l’âme même de Saint-Denis. Conçu par Berthe Denis et créé par les artistes Cora et Hervé Poilièvre de Prud’homme, ce monument est situé au cœur même de Saint-Denis. Il réunit la communauté ainsi que le club dans la fierté qu’il émet.

Le club a toujours eu la même mission, en dépit des différents noms et du va et vient des membres. Avec le temps, et surtout avec d’excellents bénévoles, le club a continué à évoluer et à se développer. Grâce au Club culturel de Saint-Denis, les gens de la communauté sont capables de dire qu’ils ont vécu des expériences qu’ils tiennent à cœur. Le club a renforcé chez eux le besoin de travailler ensemble tout en ayant du plaisir et en conservant leur langue et leur culture. Par l’intermédiaire de son club, Saint-Denis a trouvé son identité culturelle (la culture française) et l’a rendu vivante pendant soixante ans.

Deux photos illustrant la 10e Fête fransaskoise à Saint-Denis
Photo: Conseil culturel fransaskois
Deux photos illustrant la 10e Fête fransaskoise à Saint-Denis en 1989. En haut, l'église et la grande tente et, en bas, des amuseurs publics sur la route devant l'église.





 
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