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Des lieux

Lac Pelletier

Un bout d'histoire (127)

Lac Pelletier: Tracé de chemin de fer. Les ingénieurs du Pacifique Canadien ont passé ces jours-ci aux Lac Pelletier; ils arpentent une ligne allant de Blumendoff sur la ligne Swift Current-Vancouver et Chanavan, point divisionnaire de la ligne Weyburn-Lethbridge. Ils ont un peu de difficulté à trouver un passage pour la vallée du lac Pelletier, qui est profonde; trois tracés ont été fait, le dernier, le plus court et celui qui a le plus de chance d'être définitif passe à un quart de mille de l'église située sur le quart Nord-Est de la section 21. Les travaux doivent commencer au printemps.

Le Patriote de l'Ouest
le 19 février 1914


Dans une des premières chroniques, il a été question de la légende du lac Laplume telle que racontée par l'abbé Albert Royer. Lac Laplume avait été le nom donné autrefois à ce lac du sud-ouest de la province par les Indiens. Mais lorsque l'homme Blanc arrive dans la région au début du siècle, les Métis l'ont renommé Lac Pelletier en honneur d'un Métis canadien-français.

Un des premiers hommes Blancs à hiverner le long du lac est l'abbé Claude Passaplan, anciennement de Willow Bunch. «En 1905, il se démet de sa paroisse et se rend, un peu contre le désir de son évêque, dans la région de Swift Current. Il y fait du ministère à cette place et au Lac Pelletier sans aucun mandat de l'évêque.»(1)

Durant l'été, l'abbé Passaplan demeure à Swift Current pour desservir sa mission qui comprend tout le territoire entre la traverse de la rivière Saskatchewan-Sud jusqu'au lac Pelletier. «Des groupes de Métis habitaient à ces deux endroits, ainsi que le long de la rivière, à Swift Current.»(2) L'hiver, le missionnaire vient se réfugier dans une grotte sur les bords du lac Pelletier. Les premiers colons Blancs assisteront à la messe dans cette grotte. «L'abbé Passaplan, curé de Swift Current, passa les hivers 1905-1906, 1906-1907 dans cette grotte. Il était à l'abri du vent et ses chevaux broutaient l'herbe de la coulée.»(3)

En 1906, les premiers colons canadiens-français viennent prendre des homesteads dans la région. Alphonse Métivier est le premier. Natif de Lévis au Québec, il arrive au lac Pelletier après avoir passé quelques années au Dakota Nord. Napoléon Monette et son fils, Paul, de Napierville au Québec, Anicet Deschamps, Onésiphore Couture, Adolphe Charron, Narcisse Roy, Théodule, Hildevert, Thurief et Odilon Perron, Ferdinand Lacroix, Ludger Létourneau, Joseph Arcand, Édouard Dumesnil, Hermidas Sylvain, Paul et Donat Chénard, Jean-Baptiste Monchamp et Éloi Verret viennent aussi s'établir dans le district en 1906 et 1907.

En 1909, le premier bureau de postes ouvre ses portes dans le magasin de Napoléon Monette. Les Monette vont chercher le courrier à Swift Current deux fois par semaine.

L'année suivante, l'abbé Alfred Chamberland est nommé premier curé résident du Lac Pelletier. «Il se bâtit une maison sur son homestead, N.E. 28-11-14 et y demeura avec son frère et sa soeur. Il commença la construction de l'église actuelle vers le mois de juin 1910, mais ne put la terminer. Il quitta à l'automne de 1910.»(4) C'est le curé de Swift Current, l'abbé Eugène Cabanel, qui s'occupe de la mission pendant les deux prochaines années.

Une terrible tragédie frappe la petite mission du Lac Pelletier en janvier 1917. «Le 11 janvier 1917 fut une journée des plus tragiques pour la famille d'Oliva Deschamps dont la famille fréquentaient l'école Congress à quelques milles de l'église. Un blizzard épouvantable s'éleva sur l'heure de midi. Le terrain de l'école n'était pas clôturé et les toilettes se trouvaient à l'extérieur. C'est pendant une de ces sorties que les 3 filles Deschamps, Marguerite, 14 ans, Hortense, 12 ans, Corinne, 10 ans et la jeune Esther Wetterstrand, 9 ans, gelèrent à mort: étant incapables de retrouver l'école, elles se mirent à errer à l'aventure.»(5)

Aujourd'hui, le village de Lac Pelletier est situé à cinq milles du lac. C'est sur les bords de l'ancien Lac Laplume qu'on retrouve le camp Lemieux.

(1) Chabot, abbé Adrien, Histoire du Diocèse de Gravelbourg, 1930—1980, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1981, p. 196.
(2) Croquis historiques des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask., à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930—1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1955, p. 54.
(3) Ibid., p. 54.
(4) Ibid., p. 54.
(5) Ibid., p. 55.

Sources
Chabot, abbé Adrien, Histoire du Diocèse de Gravelbourg, 1930—1980, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1981.

Croquis historiques des paroisses du diocèse de Gravelbourg, Sask., à l'occasion de son Jubilé d'Argent, 1930—1955, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1955.





 
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