Des lieux

Lac Muskeg (Aldina)

Un bout d'histoire (89)

Maskeg Lake: Je suis chargé par les paroissiens de N.D. de Pontmain, Lac Maskeg, de vous demander l'hospitalité de votre complaisant journal pour faire connaître aux amis de cette intéressante paroisse qu'une église y est actuellement en construction. Comme pour bâtir il faut des matériaux et que pour avoir des matériaux il faut de quoi en acheter, nous nous sommes décidés à organiser un pique-nique pour aider à la construction de la dite église. Le pique-nique aura lieu le 10 juillet et nous invitons tous les amis à venir, en se réjouissant honnêtement, contribuer généreusement à une bonne cause. Paul Boyer, président.

Le Patriote de l'Ouest
le 26 juin 1913

La mission catholique du lac Muskeg est une des plus vieilles en Saskatchewan; les missionnaires oblats ayant arrêté dans la région lorsqu'ils étaient en route pour les missions du lac Vert et d'Île-à-la-Crosse, venant soit de Saint-Boniface ou de Saint-Laurent de Grandin. Le lac Muskeg est situé quelques kilomètres à l'ouest de Marcelin.

Le père Julien Moulin, o.m.i., est un des premiers à venir administrer les sacrements dans la région.«Le 30 août 1878, il avait béni un mariage au Fort Carlton. Puis, le 1er septembre, il baptise deux personnes. Ces sacrements sont les premiers inscrits dans les registres de la nouvelle mission de Notre-Dame de Pontmain dans la réserve du lac Muskeg. Le nom Pontmain fut choisi en honneur de l'apparition de la Vierge à Pontmain, France, le 17 janvier 1871.»(1) Le père Moulin fait bâtir une maison qui sert de chapelle jusqu'à l'arrivée du père Chapellière, o.m.i., en 1880. Ce dernier fait construire un nouveau presbytère et une chapelle et choisit un emplacement pour le cimetière. Deux ans plus tard, le père Chapellière périt dans une noyade dans le lac Blaine avec les trois filles du chef Isidore Doyen.

Bientôt, des colons commenceront à suivre le pionnier, Antoine Marcelin, dans la région du lac Muskeg. Originaire de Pont-Château, Québec, Antoine Marcelin s'était rendu en Californie à l'âge de 18 ans, vers 1860. Quelques années plus tard, en 1866, il est à Victoria. En 1874, il prend un homestead au Manitoba avant d'aller tenter ses chances dans le Dakota Nord.

C'est en 1890 qu'il arrive au lac Muskeg. «À la mi-janvier 1890, Antoine Marcelin arrive à Duck Lake avec son épouse, sa fille adoptive, Aldina, et deux autres hommes. Après quelques semaines de repos, la petite troupe complète le voyage vers la réserve indienne en démocrate et en traîneau.»(2) Plus tard, Antoine Marcelin établit le village qui porte encore son nom, mais en 1890, il ouvre un magasin dans la réserve du lac Muskeg et devient traiteur de fourrures.

Bientôt, d'autres colons arrivent dans la région de Marcelin et Leask. L'église de Notre-Dame de Pontmain à Aldina est une des seules dans la région pour plusieurs années. «Vers 1913, la chapelle est trop petite pour les fervents et il est alors décidé de bâtir une église. Le nouvel édifice est prêt en novembre 1915... Six mariages furent célébrés durant les deux prochaines semaines.»(3) Cette église continue à servir jusqu'en 1949 alors qu'elle est détruite par les flammes. Une nouvelle église est bâtie sur les lieux en 1953.

Parmi les colons canadiens-français qui viennent s'établir dans la région, mentionnons les noms de J.B. Chartrand, R. Bourbonnais, Napoléon Joanette, Louis Watier, Arthur Verreault, Louis Brunet.

Avant de noyer dans le lac Blaine, le père Chapellière avait ouvert une petite école pour les jeunes Indiens de la réserve. Il leur enseigne le chant, le cri et le français. À son arrivée, la fille adoptive d'Antoine Marcelin, Aldina, devient institutrice à l'école de la mission. Le premier bureau de poste est nommé Aldina et quelques années plus tard, en 1927, une école sera ouverte sur le carreau SO2-47-8-W3 et portera aussi le nom d'Aldina. Aldina Marcelin épouse Alexandre Venne et lorsque l'école industrielle Saint-Michel ouvre ses portes en 1894, les deux sont engagés comme instituteurs.

À part de l'école de la mission du lac Muskeg et l'école Aldina, les colons canadiens-français établissent l'école Moulin en 1913, huit kilomètres de la mission. «La première réunion eut lieu le 4 mai 1913 après avoir reçu les règlements scolaires de Regina et tous les papiers nécessaires pour la création d'un district scolaire de M. F.X. Chauvin, inspecteur d'école.»(4) Le nom Moulin est proposé puisque le père Julien Moulin avait été le premier missionnaire à la mission d'Aldina. L'école ouvre ses portes seulement en 1915 après plusieurs disputes entre les colons quant à son emplacement. Le premier instituteur est un M. Levandier.

Enfin, terminons cet article en revenant à la mission de Notre-Dame de Pontmain à Aldina. Si la mission est fondée en 1878 par le père Julien Moulin, o.m.i., il faut à tout prix mentionner que Mlle Onésime Dorval, première institutrice diplômée du Nord-Ouest, vient terminer sa carrière à la mission d'Aldina en 1917. Mlle Dorval avait passé 18 ans en compagnie du père Moulin à Batoche. «Elle avait maintenant plus de 70 ans et elle méritait un repos. Parce que les besoins étaient si grands, elle accepta de passer une année à Notre-Dame-de-Pontmain, à Aldina, avant de se retirer à l'école Saint-Michel de Duck Lake, sur l'invitation du père Delmas, principal de l'institution.»(5)

(1) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 306. (Traduction)
(2) Lapointe, Richard, «Antoine Marcelin» 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988, p. 260.
(3) Lavigne, Solange, op. cit., p. 308.
(4) A Lasting Legacy, Leask: Leask and District History Committee, 1990, p. 182. (Traduction)
(5) Lapointe, Richard, Op. cit. «Onésime Dorval», p. 130.

Sources
A Lasting Legacy, Leask: Leask and District History Committee, 1990. p. 182. (Traduction)

Lapointe, Richard, «Antoine Marcelin» et «Onésime Dorval» 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.

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Le lac Muskeg est situé quelques kilomètres à l'ouest de Marcelin. Le père Julien Moulin, o.m.i., est un des premiers à venir administrer les sacrements dans la région.«Le 30 août 1878, il avait béni un mariage au Fort Carlton. Puis, le 1er septembre, il baptise deux personnes. Ces sacrements sont les premiers inscrits dans les registres de la nouvelle mission de Notre-Dame de Pontmain dans la réserve du lac Muskeg. Le nom Pontmain fut choisi en honneur de l'apparition de la Vierge à Pontmain, France, le 17 janvier 1871.»(1) Le père Moulin fait bâtir une maison qui sert de chapelle jusqu'à l'arrivée du père Chapellière, o.m.i., en 1880. Ce dernier fait construire un nouveau presbytère et une chapelle et choisit un emplacement pour le cimetière. Deux ans plus tard, le père Chapellière périt dans une noyade dans le lac Blaine avec les trois filles du chef Isidore Doyen. Bientôt, des colons commenceront à suivre le pionnier, Antoine Marcelin, dans la région du lac Muskeg. Originaire de Pont-Château, Québec, Antoine Marcelin s'était rendu en Californie à l'âge de 18 ans, vers 1860. Quelques années plus tard, en 1866, il est à Victoria. En 1874, il prend un homestead au Manitoba avant d'aller tenter ses chances dans le Dakota Nord. C'est en 1890 qu'il arrive au lac Muskeg. «À la mi-janvier 1890, Antoine Marcelin arrive à Duck Lake avec son épouse, sa fille adoptive, Aldina, et deux autres hommes. Après quelques semaines de repos, la petite troupe complète le voyage vers la réserve indienne en démocrate et en traîneau.»(2) Plus tard, Antoine Marcelin établit le village qui porte encore son nom, mais en 1890, il ouvre un magasin dans la réserve du lac Muskeg et devient traiteur de fourrures. Bientôt, d'autres colons arrivent dans la région de Marcelin et Leask. L'église de Notre-Dame de Pontmain à Aldina est une des seules dans la région pour plusieurs années. «Vers 1913, la chapelle est trop petite pour les fervents et il est alors décidé de bâtir une église. Le nouvel édifice est prêt en novembre 1915... Six mariages furent célébrés durant les deux prochaines semaines.»(3) Cette église continue à servir jusqu'en 1949 alors qu'elle est détruite par les flammes. Une nouvelle église est bâtie sur les lieux en 1953. Parmi les colons canadiens-français qui viennent s'établir dans la région, mentionnons les noms de J.B. Chartrand, R. Bourbonnais, Napoléon Joanette, Louis Watier, Arthur Verreault, Louis Brunet. Avant de noyer dans le lac Blaine, le père Chapellière avait ouvert une petite école pour les jeunes Indiens de la réserve. Il leur enseigne le chant, le cri et le français. À son arrivée, la fille adoptive d'Antoine Marcelin, Aldina, devient institutrice à l'école de la mission. Le premier bureau de poste est nommé Aldina et quelques années plus tard, en 1927, une école sera ouverte sur le carreau SO2-47-8-W3 et portera aussi le nom d'Aldina. Aldina Marcelin épouse Alexandre Venne et lorsque l'école industrielle Saint-Michel ouvre ses portes en 1894, les deux sont engagés comme instituteurs. À part de l'école de la mission du lac Muskeg et l'école Aldina, les colons canadiens-français établissent l'école Moulin en 1913, huit kilomètres de la mission. «La première réunion eut lieu le 4 mai 1913 après avoir reçu les règlements scolaires de Regina et tous les papiers nécessaires pour la création d'un district scolaire de M. F.X. Chauvin, inspecteur d'école.»(4) Le nom Moulin est proposé puisque le père Julien Moulin avait été le premier missionnaire à la mission d'Aldina. L'école ouvre ses portes seulement en 1915 après plusieurs disputes entre les colons quant à son emplacement. Le premier instituteur est un M. Levandier. Enfin, terminons cet article en revenant à la mission de Notre-Dame de Pontmain à Aldina. Si la mission est fondée en 1878 par le père Julien Moulin, o.m.i., il faut à tout prix mentionner que Mlle Onésime Dorval, première institutrice diplômée du Nord-Ouest, vient terminer sa carrière à la mission d'Aldina en 1917. Mlle Dorval avait passé 18 ans en compagnie du père Moulin à Batoche. «Elle avait maintenant plus de 70 ans et elle méritait un repos. Parce que les besoins étaient si grands, elle accepta de passer une année à Notre-Dame-de-Pontmain, à Aldina, avant de se retirer à l'école Saint-Michel de Duck Lake, sur l'invitation du père Delmas, principal de l'institution.»(5) (1) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 306. (Traduction) (2) Lapointe, Richard, «Antoine Marcelin» 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988, p. 260. (3) Lavigne, Solange, op. cit., p. 308. (4) A Lasting Legacy, Leask: Leask and District History Committee, 1990, p. 182. (Traduction) (5) Lapointe, Richard, Op. cit. «Onésime Dorval», p. 130. Sources A Lasting Legacy, Leask: Leask and District History Committee, 1990. p. 182. (Traduction) Lapointe, Richard, «Antoine Marcelin» et «Onésime Dorval» 100 NOMS, Regina: Société historique de la Saskatchewan, 1988. Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures - One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891-1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.