Contact
Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 5 numéro 2

La petite histoire de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina

par René Rottiers
Vol. 5 - no 2, décembre 1994
Cet article est un abrégé de la chronique de René Rottiers, Histoire abrégée de la fransaskoisie, publiée dans l'Eau Vive entre 1982 et 1985. Les chroniques portant sur la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina ont été publiées dans le journal entre le 12 janvier et le 11 mai 1983. À la demande de M. Rottiers, nous avons gardé l'accent aigu dans le nom «Regina».


Premiers services religieux en français dans la capitale
Au temps de Mgr Mathieu, les Canadiens français catholiques de Régina avaient une messe spéciale avec sermon (en français) le dimanche, à la cathédrale. Dans la chronique des Franciscains du 5 février 1932, le père Célestin Demers, O.F.M., écrivait ce qui suit : «Le lundi 1er février au soir, un groupe de Canadiens français catholiques vint rencontrer Son Excellence à son bureau personnel. Son Excellence m’invita à assister à la rencontre, dont le but était de discuter des moyens propres à regrouper les Canadiens français catholiques de Regina.»

Le 3 avril 1932, l’Archevêque McGuigan demanda au père Célestin Demers de mettre sur pied un service dominical régulier pour les Canadiens français, sous forme d’une messe le dimanche à leur chapelle. Pendant vingt-et-une années, les Franciscains assurèrent ce service dominical, aux Canadiens français de Régina en plus d’une mission annuelle. Toutefois, les services religieux en français procurés par les Franciscains de Régina étaient absolument insuffisants, en raison de l’étroitesse de leur chapelle. Il en résultait que le plus grand nombre de francophones catholiques de Régina ne pouvait participer à ces exercices religieux, étant donné que, tout simplement, ils ne pouvaient prendre place dans la chapelle. En octobre 1944, le père Jean Capistran Cayer, O.F.M., eut une rencontre avec l’Archevêque McGuigan, par rapport à cette difficulté, et à l’issue de cette entrevue, Son Excellence assura le père Capistran que le groupe canadien-français obtiendrait sa propre paroisse, lorsqu’il la demanderait.

Le père Sylvestre Beaudette arriva à Regina le 25 janvier 1950, pour prendre en charge le service religieux dominical aux Franco-catholiques. Afin de permettre à un plus grand nombre de fidèles de participer à la messe dominicale, le père Sylvestre demanda au Commissaire Provincial de sa Communauté de s’entretenir avec l’Archevêque de la possibilité de dire deux messes le dimanche. Cet arrangement resta en vigueur durant seize mois, période au cours de laquelle le nombre des fidèles qui assistèrent à la Sainte-Messe dominicale, augmenta progressivement. (1)

Le moment était venu pour les catholiques de langue française de s’organiser pour obtenir ce qu’ils souhaitaient depuis longtemps : une paroisse nationale canadienne-française; depuis les années 1949-1950, et avec les encouragements des pères Alphonse Sylvestre et Jean Capistran Cayer, quelques familles, au nombre desquelles celles d’Avila Letourneau, Roch Poissant, Paul Bouthillier, Jean Le Nabat, Napoléon Gilbert, Raoul Langlais, Joseph Girardin, et d’autres, se réunissaient assez fréquemment afin de discuter des possibilités et de la stratégie à prévoir en vue de la fondation d’une paroisse nationale canadienne-française à Regina. (2)

Mgr. Olivier-Elézéar Mathieu
Photo: Archives de la Saskatchewan
Mgr. Olivier-Elézéar Mathieu, premier archévêque de Regina s'assurait qu'une messe soit chantée en français chaque dimanche à la cathédrale du Sacré-Coeur de Regina.


Une première démarche officielle fut faite en date du 23 août 1950, sous la forme d’une lettre adressée à Son Exc. Mgr M.J. O’Neill, Archevêque de Régina, lui exprimant le désir de la grande majorité des Canadiens français de Régina d’obtenir «une paroisse Franco-Canadienne pour le groupe français de Régina et des environs.» Cette demande était présentée au nom «du comité de l’Association Catholique Franco-canadienne et les délégués officiels des Franco-Canadiens de Regina.» Elle était signée des membres du comité : Jos. Girardin, Paul Bouthillier et Avila Letourneau, et était accompagnée d’une pétition contenant environ 250 signatures de Canadiens français de Régina, ou des environs.

La pétition fut examinée le 17 octobre suivant à la chancellerie, alors située au 2107, rue Garnet. Six prêtres diocésains entouraient Son Excellence à cette rencontre, et personne ne s’opposa comme tel à la demande des Franco-catholiques; toutefois, les participants ne semblaient pas prêts à accorder d’emblée aux Canadiens français, la paroisse qu’ils demandaient; peut-être ignoraient-ils la promesse faite huit ans plus tôt par Mgr McGuigan, au père Capistran Cayer, O.F.M., d’accorder sa propre paroisse au groupe canadien-français, quand il en ferait la demande. Le père Schachtel, curé de la paroisse du Saint-Sacrement, trouva une solution de diversion en offrant aux catholiques de langue française l’utilisation du CYC Hall pour la célébration de la messe dominicale dans leur langue; ce bâtiment était suffisamment grand, et central; il permettait aussi à ceux qui insistaient pour obtenir une paroisse française, de se rendre compte par eux-mêmes si les signataires de la pétition du 23 août 1950 étaient sérieux dans leur demande.(3) Une autre lettre fut adressée à l’Archevêque de Régina, en date du 24 mai 1951, lui renouvelant le désir, et la demande des franco-catholiques de Régina, d’obtenir leur propre paroisse; cette fois cependant, la demande se rapportait plus spécifiquement à l’établissement d’une paroisse nationale canadienne-française. (4) La détermination des francophones de la capitale provinciale eut pour effet de provoquer une rencontre, un mois plus tard, soit le 25 juin, entre S. Exc. Mgr O’Neill et M. A.J. Letourneau. L’archevêque déclara à son interlocuteur qu’il était prêt à accorder une paroisse nationale aux Franco-catholiques de Régina, moyennant deux conditions : 1) il était essentiel de disposer de fonds suffisants, et, 2) il fallait un nombre suffisant de paroissiens. (5)

Création d'une paroisse nationale canadienne-française
Dès lors, le processus de fondation d’une paroisse nationale canadienne-française à Regina alla en progressant. Le 31 juillet 1951, à 20 heures, S. Exc. Mgr O’Neill rencontrait le comité responsable de la formation de la paroisse, présidé par monsieur Joseph Girardin.

Mgr O’Neill insista sur l’importance qu’il convenait d’accorder à l’aspect financier de ce projet; tous les détails du financement de l’église projetée devaient être arrêtés avant de finaliser les plans de l’érection de la paroisse; le chef spirituel de l’archidiocèse promit par ailleurs un don de
1 000.00 $ à la paroisse française, dès que les travaux seraient entrepris.6

Le lendemain, 1er août, à 10 heures, l’Archevêque de Regina recevait le président du comité pour la paroisse française, M. Joseph Girardin; ce dernier présenta alors à Son Excellence un document datant de 1925, et établissant que ses oncles, les frères Béchard, de Sedley, avaient prêté alors à la Corporation épiscopale de Régina une somme de
Les quatre frères Béchard de Sedley
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Les quatre frères Béchard de Sedley. C'est grâce à leur intervention, et à une vieille dette, que la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina a vue le jour en 1954.

6 748.15 $, remboursable en trois ans, et portant des intérêts annuels de 8 %. Les frères Béchard avaient prêté cette somme à la Corporation pour lui permettre de procéder à des travaux de rénovation de l’église paroissiale de Sedley. Le seul document trouvé dans le dossier de la paroisse de Sedley, relativement à un prêt accordé par les frères Séverin et Wilfrid Béchard à «La Corporation Épiscopale Catholique Romaine de Régina», est daté du 7 août 1917. Une indication stipule : «renewd, January 1925.»(7)

La pénible période de récession des années trente avait sévèrement coupé les revenus de la Corporation, et celle-ci était aux prises, plus que jamais, avec de très sérieuses difficultés financières, et vraisemblablement dans l’impossibilité alors de respecter ses engagements envers les frères Béchard.

C’est ainsi qu’en date du 8 août 1951, l’un des plus ardents promoteurs d’une paroisse canadienne-française à Regina, M. Joseph Girardin, adressait une lettre à Mgr O’Neill, au nom de ses oncles les frères Béchard, attirant l’attention du chef spirituel de l’archidiocèse sur cette situation.

Entre-temps, le comité pour une paroisse nationale canadienne-française à Regina se faisait de plus en plus pressant. Dans une nouvelle lettre, personnelle, à S. Exc. Mgr O’Neill, datée du 8 avril 1952, monsieur Joseph Girardin soulignait notamment qu’il lui avait fallu faire presque l’impossible pour sauver quelques mille dollars destinés en premier lieu à la paroisse Franco-canadienne. «Je prends la liberté Votre Excellence de vous faire remarquer que ces quelques mille dollars seront donnés à la Paroisse Franco-canadienne quand les Messieurs Béchard seront satisfaits de la décision de la Corporation Épiscopale.»(8)

Une lettre datée du 25 août 1952, adressée à S. Exc. Mgr O’Neill par le secrétaire du «comité paroissial franco-canadien», M. J.A. Moreau, sur une rencontre qui eut lieu entre-temps entre Mgr O’Neill et Messieurs Joseph Girardin, président du comité, et M. Wilfrid Béchard, nous révèle notamment que : «Il nous a été démontré que par la décision de votre Excellence, la Corporation Archiépiscopale de Regina prenait la responsabilité de verser à la future paroisse franco-canadienne la somme de cinq mille dollars (5 000.00 $), payable en deux versements, c’est-à-dire, deux mille
Les premiers curés de  la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Les premiers curés de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina ont tous été des Franciscains, comme le R.P. Sylvestre Beaudette, O.F.M., curé fondateur de la paroisse. Dès 1953, le père Beaudette avait travaillé avec un comité de francophones à l'établissement de la paroisse.

cinq cents dollars (2 500.00 $) à la fin d’août 1952, et deux mille cinq cents dollars (2 500.00 $) à la fin de l’année 1952. Il a été entendu à cette entrevue que cette somme était le plein montant accepté par Votre Excellence en rapport avec une certaine dette engagée par la Corporation Archiépiscopale de Regina avec les messieurs Wilfrid et Séverin Béchard de Sedley.»(9)

Les frères Séverin et Wilfrid Béchard doivent être considérés comme ayant été les piliers d’une paroisse nationale canadienne-française à Regina.

Une église au coin de la rue McIntyre et de la 15e Avenue
Le récit historique de M. Léo Létourneau nous apprend qu’entre-temps «La paroisse Franco-Canadienne de Regina avait commencé en réalité vers les 1949, et avait fait ses premiers pas avec les familles Avila Létourneau, Rock Poissant, Paul Bouthillier, Napoléon Gilbert, Raoul Langlais, Jos Girardin, Jean LeNabat, et quelques autres.»10 Par la suite, un cercle local de l’A.C.F.C. avait été fondé, sous la présidence de M. Rock Poissant, et avec M. Joseph Girardin comme vice-président, et Mlle Marie-Anne Morin comme secrétaire-trésorière. Mais ce premier comité d’organisation du groupe canadien-français de Regina fut dissous en 1952 et remplacé par un comité paroissial présidé par M. J. Girardin et composé par ailleurs de M. Rock Poissant, Vice-président, et de M. Napoléon Gilbert, Secrétaire. (11)

Lorsque le fonds de réserve fut de l’ordre de 15 000 $, le comité paroissial fut institué en comité d’achat ou de construction pour la nouvelle église. Il était constitué de M. Jos Girardin, Président, Rock Poissant, Vice-président, Napoléon Gilbert, Trésorier, François Caron, Secrétaire, et comme conseillers, messieurs Raoul Langlais, J. Pélissier, Paul Bouthillier, Jos. Thibault et J. Audette, secondés par le Père Sylvestre Beaudette, O.F.M., futur curé de la paroisse en voie de formation.12 «Il fallait premièrement étudier l’offre de vente aux Canadiens français, de l’Église des Saint Martyrs Canadiens. À une assemblée du comité, chez Jos Girardin le 27 avril 1953, l’offre de l’Église des Saint Martyrs Canadiens fut rejetée à l’unanimité et la discussion s’enchaîna sur les possibilités d’acheter cinq lots du Canadien National, d’une grandeur totale de 250 X 175 pieds. Ce projet finit par s’évaporer aussi. Une autre assemblée le 13 mai 1953 fut convoquée au même endroit pour considérer l’achat de la maison de M. Ernest Gatin en plus d’une partie de la propriété voisine. Ce projet aussi fut éventuellement emporté par le vent des prairies.»(13)

Idéalement, le comité recherchait un terrain à acheter, de 125 pieds par 75 ou 100 pieds, permettant de construire une église de 40 pieds de largeur; mais les terrains à vendre, de ces dimensions, ne répondaient qu’imparfaitement aux désirs du comité.

Et la lettre disait un peu : «Si cette espérance ne se réalise pas, nous pensons à faire l’acquisition de la salle, Odd Fellow, située au coin de la rue McIntyre et de la 15e Avenue, ayant les dimensions de 60 par 47 1/2 pieds sur un lot de 125 par 50 pieds, et qui nous a été offerte pour 20 000 $. Peut-être pourrions-nous l’avoir pour 15 000 ou 16 000 dollars ? Elle pourra être livrée en octobre prochain. Il faudra y faire quelques retouches, et lui donner l’apparence d’une Église Catholique; puis l’élever assez pour établir une salle paroissiale en dessous. Il y a environ 40 pieds du côté de la rue Lorne de disponibles pour y faire un allongement si on le juge à propos.»(14) Le comité mentionnait aussi deux autres possibilités d’achat, soit un terrain et bungalow au 2105, Queen, et un lot voisin de la propriété des Pères franciscains, situé au 2125, rue McIntyre. Le 8 juillet 1953, le comité fut à nouveau convoqué chez M. J. Girardin afin d’examiner l’offre des Odd Fellows, de céder la propriété en question, située en plein centre géographique de la ville, pour la somme totale de 15 000 $. Le comité accepta cette offre à l’unanimité.(15) Grâce au travail de pionnier de M. Joseph Girardin, et des autres membres du comité, les Canadiens français catholiques de Régina avaient maintenant pignon sur rue.

Le comité planifia alors le programme des travaux à effectuer en vue de pouvoir inaugurer les services religieux dans la nouvelle paroisse pour une première messe à Noël, si possible.(16) Les paroissiens furent alors conviés à travailler volontairement à l’aménagement de la salle en un lieu se
la salle «Odd Fellows»
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
En 1954, les francophones de Regina achètent la salle «Odd Fellows», située au coin de la rue McIntyre et de la 15e Avenue, pour en faire leur première église Saint-Jean-Baptiste.

prêtant à l’exercice du culte. Ce fut là pour les paroissiens l’occasion de démontrer leur grand intérêt envers leur paroisse nationale, et ils ne ménagèrent aucun effort pour faire de cette salle, en piteux état, un lieu digne de sa nouvelle vocation. Léo Lirette, écrit: «Ce pauvre édifice à charpente de bois avait été construit vers le début du siècle, et avait subi le ravage des saisons et de la température avec héroïsme, mais non sans blessures. le toit coulait comme un panier durant les averses des saisons pluvieuses, les murs chancelants menaçaient de s’écrouler sur le sol de l’extérieur. Les portes criaient leur fatigue aux planchers, le système de chauffage était complètement épuisé et les bougies d’éclairage et facilités hygiéniques auraient certainement occupé une niche de choix dans un musée.»(17)

L’objectif visé de célébrer la première messe à Noël dans la paroisse nationale St-Jean-Baptiste fut atteint, et la messe de minuit de ce Noël 1953 devint ainsi un événement paroissial historique.

Il ne manquait plus à la paroisse nationale St-Jean-Baptiste, pour exister pleinement, que l’approbation officielle du Vatican, suivie du Décret d’Érection de l’archevêque de Regina. Le premier de ces documents, est daté de Rome, le 14 juillet 1954;(18) le second signé de S. Exc. Mgr M.C. O’Neill, Archevêque de Regina, portant la date du 4 novembre 1954, et est rédigé en anglais.

Noël 1953 n’avait pas seulement été le point de départ de la paroisse nationale St-Jean-Baptiste de Regina; cette date marquait en fait la naissance d’une vie paroissiale et d’activités sociales et autres, en langue française, dans la capitale de la Saskatchewan. Les débuts furent toutefois très modestes, puisque seulement une trentaine de familles, soit environ 150 âmes, fréquentaient la nouvelle paroisse dans ses débuts. C’était fort peu si l’on considère qu’au recensement fédéral de 1951, 2565 citoyens s’étaient déclarés d’origine ethnique française, à Regina, dont 1928, de foi catholique. Sans se laisser décourager par ce succès mitigé des débuts de sa paroisse, le père Sylvestre Beaudette, O.F.M., entreprit sans délai le travail d’organisation de la paroisse. Dès le 10 janvier 1954, le premier curé de la paroisse St-Jean-Baptiste présida à une première réunion officielle de ses paroissiens.
Plusieurs groupes
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Plusieurs groupes sont établis pour s'occuper des affaires de la paroisse. Ici on aperçoit le R.P. Stephen Gattafoni, O.F.M., avec le bureau de direction des Dames de l'autel vers 1964.
Un autre groupe important
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Un autre groupe important dans le développement de la paroisse a été les Chevaliers de colomb. Ici on aperçoit Léo Lirette, Paul Rousseau, Albert Dubé et Irénée Collette remettant un chèque de 500,00 $ au R.P. Hercule Paradis, O.F.M., en 1965, pour le maintien de l'école Mathieu

L'établissement de groupes français à la paroisse
La rencontre fut très profitable, puisqu’elle permit de sensibiliser les paroissiens à l’importance pour eux de mettre sur pied des activités propres à cimenter l’esprit paroissial et national des Canadiens français de Regina. L’un des premiers résultats de cette soirée fut la fondation d’une société féminine. «Les Dames de l’Autel», regroupant les femmes et jeunes filles de la paroisse, sous la présidence de madame Paul Bouthilier. Cet organisme mit sur pied de nombreuses soirées sociales, et notamment des parties de cartes, dans le but de constituer une réserve financière en vue des travaux de réparation, d’aménagement de la salle, ainsi que des travaux futurs de construction. Les activités des «Dames de l’Autel» permirent au comité paroissial d’embaucher le concierge de l’église, M. Gaston Lalonde, pour accomplir des travaux de menuiserie qui donnèrent bientôt au bâtiment une apparence plus conforme à sa vocation d’église.(19)

Le père Raynier Chabot s’occupa des jeunes de la paroisse, qui fondèrent le «Club des Jeunes» dont le but premier était, non seulement d’inculquer aux jeunes paroissiens une meilleure connaissance de leur religion, mais aussi de leur permettre de se rencontrer et de mieux se connaître.(20)

Pendant plus de deux années le père Sylvestre Beaudette, O.F.M., se dévoua sans compter à faire de la paroisse St-Jean-Baptiste un véritable centre de ralliement pour ses paroissiens. Mais il se sentait épuisé et malade, et il exposa cette situation à l’Archevêque de Régina, lui-même aux prises alors avec une santé débile.(21)

En juillet 1955, le père Amédée Houde, O.F.M., remplaça le père Sylvestre Beaudette, miné par une santé de plus en plus déficiente; toutefois, le nouveau curé de la paroisse St-Jean-Baptiste fut lui-même bientôt terrassé par la maladie, et se trouva dans l’impossibilité de poursuivre son ministère à la paroisse.

Monsieur Léo Lirette dans son récit nous rappelle que la formation d’un Conseil de Chevaliers de Colomb de langue française à la paroisse St-Jean-Baptiste fut entreprise alors que le père A. Houde était curé de la paroisse, par messieurs David Toupin et par lui-même, «ainsi que par les ouvriers de la première heure : Messieurs Paul Bouthilier, François Caron, Napoléon Gilbert, Raoul Langlais, Georges Paquette, Roch Poissant et Joseph Thibault. Le nouveau Conseil, avec le support des membres de langue française, non seulement de la ville, mais aussi de Sedley et aussi des districts de Wauchope, Redvers, Bellegarde, Cantal et Alida près des frontières du Manitoba, fut institué le 13 mai 1956 et reçut sa charte à l’automne de la même année, datée du 15 août 1956.» (22) Ce fut aussi à cette même époque que la paroisse nationale des Canadiens français de Regina fut dotée d’un choeur de chant, sous l’impulsion du capitaine Armand Monette, en tant que directeur, et de mademoiselle Henriette Dubois, en qualité d’organiste. «Une douzaine d’hommes et femmes faisaient parties de cette chorale au début. Avant cette époque presque tout le chant liturgique avait été fourni par le dévoué pionnier J.B. Le Nabat aidé de temps à autre par quelques voix harmonieuse dans l’assistance.» (23) Le retour du père Sylvestre Beaudette en tant que curé de la paroisse St-Jean-Baptiste donna une nouvelle impulsion aux projets ébauchés par ses paroissiens.

L'école Mathieu
«Le 14 juin 1956, le R.P. Rufin Turcotte, O.F.M., nouvellement arrivé du Québec, remplaça le R.P. Sylvestre Beaudette, comme curé de la paroisse. Il tâcha de faire progresser les organisations existantes telles que les Dames de l’autel, la chorale paroissiale, le comité de paroisse, et les Chevaliers de Colomb. Il s’efforça d’encourager de toutes manières possibles, les paroissiens à former de nouvelles organisations telles qu’un cercle de l’A.C.F.C., école française ou autres cadres paroissiaux et nationaux. À l’automne de cette année 1956, Mme H.J. Coyle (Née Thérèse Desautels) inaugura une école maternelle dans sa résidence privée au numéro 2340 rue Cameron, à Regina, pour enseigner le français à ses propres enfants ainsi que ceux de Messieurs Alexis Daoust, Léo Lirette, Jean Deaust et une couple d’anglophones. Ce fut en réalité la naissance de l’école Mathieu. En effet, grâce à cette initiative de Mme Coyle, avec le support de ces quatre premières familles, sous la direction de M. Alexis Daoust, les bases de l’école Mathieu de Regina furent établies.» (24)

Le premier comité de l’école Mathieu de Regina fut élu lors d’une réunion paroissiale, en automne 1957, et confié à la présidence de M. Alexis Daoust, avec madame Gérard Dorais (Fleur-Ange) comme secrétaire. (25) L’école Mathieu ouvrit ses classes dans le vestiaire de la salle St-Jean-Baptiste.

L’école Mathieu bénéficia à cette époque de l’aide généreuse de l’A.C.F.C. et du Conseil de la Vie Française en Amérique, sous forme de livres et de soutien financier, ainsi que de celle de divers bienfaiteurs, qui permirent ainsi de faire face aux dépenses inhérentes à la mise sur pied de cette première école française à Regina.

Une nouvelle étape était franchie en automne 1958, alors que le curé de la paroisse, le père Turcotte, O.F.M., confiait l’administration de l’école Mathieu aux Chevaliers de Colomb; à la suite de cette décision, le Grand Chevalier du Conseil Langevin No 4280 des Chevaliers de Colomb, M. Léo Lirette, assumait automatiquement la présidence de l’école Mathieu, dont il partageait la responsabilité avec les autres dignitaires du Conseil. Ce système administratif fut maintenu jusqu’en 1965, alors qu’un comité scolaire indépendant du Conseil Langevin fut élu, donnant ainsi à l’école Mathieu un statut plus conforme à sa vocation.

L’événement le plus important en 1959 fut toutefois le projet d’achat de l’église «Trinity Lutherian», sise au 1934 de la rue Ottawa. L’offre d’achat de cette église était conditionnelle à la vente ferme de la propriété déjà acquise par la paroisse St-Jean-Baptiste. Un comité fut élu et se vit confier la mission d’étudier la question et de présenter un rapport de son travail à une assemblée plénière subséquente.

Le résultat de leur enquête fut soumis à une réunion du comité le 8 novembre 1959. L’agent d’immeuble Burt Dollard évaluait la propriété de la paroisse St-Jean-Baptiste à environ 30,000 dollars, sans compter les réparations nécessaires au toit, au clocher, et aux murs lézardés de cette église.

Le comité se prononça plutôt en faveur d’une construction nouvelle pour la paroisse dans un endroit tel que le terrain du Sacred Heart College, à l’angle de la rue Albert et de la 25e Avenue. (26)

L’endroit envisagé pour la relocalisation de la paroisse St-Jean-Baptiste n’était pas aussi central que celui de la rue McIntyre; la ville de Regina ne tarderait toutefois pas à s’étendre encore davantage vers le sud, ce qui favoriserait un certain regroupement des Canadiens français de la ville dans ce secteur de Regina. Des rumeurs circulaient cependant, selon lesquelles la construction d’une église était déjà prévue à cet endroit, et par ailleurs il était aussi question que le secrétariat de l’A.C.F.C. provinciale soit déménagé de Saskatoon dans la capitale provinciale. Il ne reste que la possibilité d’une offre d’achat de l’église «Trinity Lutherian.» (27)

Les exigences des luthériens, qui demandaient environ 85 000 $ pour l’église seulement, sans compter le presbytère et l’ameublement, coupèrent le souffle au comité, qui ne réagit pas immédiatement.

L’assemblée plénière annuelle des paroissiens eut lieu le 24 janvier 1960, la question de l’achat de l’église «Trinity Lutherian» fut ramenée sur le tapis à une réunion du comité spécial. Les discussions du comité furent laborieuses,
la paroisse
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
La paroisse adminstre pendant plusieurs années l'école Mathieu. Le R.P. Rufin Turcotte, O.F.M., cède l'administration de l'école aux Chevaliers de colomb en 1958.


mais elles aboutirent à une offre de 70 000 $ pour la propriété des luthériens, soit l’église et son ameublement, ainsi que la maison, mais cette offre fut repoussée catégoriquement le 22 mars 1960.

Un centre paroissial sur la 25e Avenue
Au début de 1961 les syndics de la paroisse St-Jean-Baptiste examinèrent une nouvelle option, celle de construire une nouvelle église à l’endroit même où se trouvait l’ancienne; mais aucun résultat concret ne se dégagea de cette étude. Or, le 29 janvier 1961, un grand nombre de paroissiens, fortement intéressés par cette difficile question qu’il fallait trancher au plus vite, d’acheter ou de bâtir une église, prirent part à la réunion annuelle des paroissiens. Les syndics allaient assumer l’entière responsabilité de trancher cette épineuse question d’acheter ou de bâtir une église.

Le 7 mars 1961, Léo Lirette décida d’entamer des pourparlers avec M. Fred Hill, de la compagnie McCallum Hill & Co, en vue de l’achat d’un terrain d’environ deux acres, dans le nouveau lotissement de cette compagnie au sud de la 25e Avenue; le père Turcotte rédigea un rapport qu’il soumit à S. Exc. Mgr O’Neill. Ce rapport expliquait notamment que la vieille salle des «Odd Fellows», achetée en 1953 au prix de 15 000 $ ne se prêtait plus à des réparations importantes, et que la construction d’une nouvelle église à cet endroit nécessitait l’achat d’un terrain contigu, pour lequel le propriétaire demandait le prix exorbitant de 20 000 $.

«À la suite de ce rapport, de multiples démarches furent conduites par M. Léo Lirette avec W.W. Spicer de McCallum Hill & Co. pour en arriver finalement à l’entente formelle qu’un coin de terrain serait réservé pour la paroisse, avoisinant la sous-station électrique au sud de la 25e Avenue, près de la rue Albert et du «Safeway». Au cours de ces démarches les plans préliminaires du futur centre préparés et soumis à la ville par M. Lirette furent approuvés en principe par les divers départements et approuvés par le Conseil de ville »(28)

À sa réunion du 23 janvier 1962, les syndics jugèrent que le temps était venu d’obtenir de l’Archevêque la permission d’aller de l’avant. Ils décidèrent aussi de demander à M. Jérôme Béchard, de Lajord, de bien vouloir intercéder auprès de son ami Bob Kramer, co-propriétaire avec M. Fred Hill du terrain qui avait été choisi, afin qu’il accepte de concéder à la paroisse un don analogue, de son profit à celui auquel M. Hill avait lui-même consenti, de telle sorte que la paroisse n’ait à assumer que les frais de services publics tels que les égouts, le gaz naturel, l’eau et l’électricité, et le pavement. En attendant que cette démarche puisse aboutir ultérieurement il ne restait plus qu’à finaliser sur papier les marchés pour l’achat du terrain et à faire enregistrer les plans de construction corrigés, auprès des autorités municipales.(29)

À la suite des nombreuses démarches qui avaient eu lieu d’une part, Messieurs Léo Lirette et Fred Hill, et d’autre part entre Messieurs Jérôme Béchard, une assemblée eut lieu au début de juin 1962 au bureau de la compagnie McCallum Hill et Co, pour en arriver à l’entente finale que le lot situé au sud de la 25e Avenue serait vendu à la paroisse pour la somme de
10 000.00$, qui ne couvrait que le prix des services prépayés sur le lot, dont la valeur totale était de plus de 30 000.00 $. (30)

Ce fut peu de temps après cette entente, que le père Turcotte, souffrant d’une santé défaillante, quitta la paroisse et retourna au Québec. Le père Stephen Gattafoni fut nommé curé de la paroisse vers la fin de l’année.(31)

Dès que ces plans eurent été approuvés, les syndics se préoccupèrent de la vente de l’ancienne propriété et des nombreuses formalités administratives relatives au titre du terrain.

Le 10 janvier 1963 les paroissiens, nombreux à cette rencontre, applaudirent avec enthousiasme au plan de construction de l’église et du centre social, et autorisèrent le Conseil des syndics à aller de l’avant immédiatement avec la construction de l’édifice.(32)

L’approbation acquise, il s’agissait maintenant pour les syndics de vendre la vieille propriété paroissiale à l’angle de la rue McIntyre et de la 15e Avenue, et de demander des soumissions cachetées pour la construction du nouveau complexe paroissial.

Les travaux de construction furent mis en chantier le 19 août et après de multiples déboires et changements imprévus, le centre paroissial fut suffisamment terminé pour être inauguré la veille de Noël 1963 par la célébration de la messe de minuit, soit exactement dix ans après la fondation de la paroisse.(33)

En ce qui a trait à l’ancien centre paroissial, il a été vendu à un certain R.J. Balfour, de Regina, le 13 juin 1963, au prix de 22 000 $. (34)

La première phase de la construction du Centre social et de l’école Mathieu de la paroisse St-Jean-Baptiste de Regina est alors terminée, et les paroissiens admirent avec fierté le fruit de plusieurs années de labeur et de dévouement inlassable à la cause religieuse et nationale dans la ville capitale de la province.

L’école Mathieu dont la nouvelle salle est un don du Conseil Langevin des Chevaliers de Colomb de Regina, à la paroisse St-Jean-Baptiste, pour l’enseignement du français aux enfants et aux adultes, ouvrit ses portes le 11 janvier 1964, presque sept années après sa fondation.

Peu de temps après, soit le 7 mars 1964, eut lieu l’inauguration de l’Alliance Française de Regina à Saskatchewan House, ancienne résidence des lieutenants-gouverneurs de la province. M. Léo Lirette avait travaillé activement à la fondation de l’Alliance Française de
Le R.P. Hercule Paradis
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Le R.P. Hercule Paradis, O.F.M., préside à la bénédiction du centre paroissial situé sur la 25e Avenue en novembre 1964. Il avait remplacé le R.P. Gattafoni en juillet 1964.

Regina en compagnie de M. Charles Fresco, décédée à Vancouver le 13 janvier 1983, et qui en fut le premier président.

Le lendemain, 8 mars, le Centre St-Jean-Baptiste inaugura sa première soirée sociale avec la rencontre de l’Amicale du Collège Mathieu de Gravelbourg.

Environ quatre mois plus tard, soit en juillet 1964, le R.P. Gattafoli, O.F.M., reçut une nouvelle obédience qui l’envoyait cette fois à Vancouver, et eut peu après comme successeur le R.P. Hercule Paradis, O.F.M., nouvellement arrivé de mission au Pérou. (35)

La même année, soit les 23, 24 et 25 octobre 1964 avait lieu au Centre St-Jean-Baptiste de Regina le Congrès général de l’A.C.F.C., dont le magnifique succès fut assuré par un comité paroissial composé de Messieurs René Collette, Paul Rousseau, Albert Dubé et de Mme Matt Wolbaum, sous la direction de M. Léo Lirette et en coopération avec M. Rolland Pinsonneault et l’abbé Roger Ducharme, de Gravelbourg. Environ 300 personnes, dont une centaine de visiteurs, prirent part à cet important événement, qui se déroula pendant trois jours dans la capitale de la Saskatchewan.

Enfin, le 1er novembre de cette même année avait lieu la bénédiction officielle du Centre culturel, religieux et social de la paroisse St-Jean-Baptiste, sous la présidence de Monsignor Frank Gerein, Vicaire Général de l’Archidiocèse, en l’absence de Mgr M.C. O’Neill, Archevêque de Regina.

Le père Paradis, aux prises avec une santé déficiente, s’en retourna au Québec et fut remplacé par le père Ildephonse Riopel, O.F.M.36 Le successeur du père Hercule Paradis, O.F.M., aux destinées de la paroisse St-Jean-Baptiste de Regina, sut redonner un regain d’activités à la paroisse nationale française de la capitale de la Saskatchewan qui comptait maintenant plus d’une demi-douzaine d’organismes paroissiaux.

«Lorsque le bon Père Riopel céda le gouvernail de la paroisse à son successeur, le R.P. Marius Bédard, O.F.M. à l’été 1967, il était complètement épuisé.» (37)

Le père Riopel et le Conseil des syndics avaient uni leurs efforts, dès l’automne 1965 afin de poursuivre l’épanouissement
Le R.P. Ildelphonse Riopel
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Le R.P. Ildelphonse Riopel, O.F.M., nommé curé en 1965, fait faire une enquête qui recommande de ne pas procéder à la construction de l'église avant que la dette soit payée.
Le dernier des pères Franciscains
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
Le dernier des pères Franciscains, le R.P. Marius Bédard, O.F.M., est le dernier des pères Franciscains à la paroisse .

de la paroisse, et avaient chargé le comité de Construction de procéder à une enquête approfondie sur les possibilités de réaliser la 2e phase du projet de construction de la paroisse, entrepris en 1961, c’est-à-dire de construire une église, comme telle, sur le terrain du centre paroissial. L’enquête conclua à l’impossibilité d’entreprendre la construction d’une église avant que la dette contractée par la paroisse pour la construction du Centre Social ne soit entièrement remboursée, et que des fonds suffisants aient pu être réunis pour mettre en chantier une telle construction.(38)

Plus personne aujourd’hui, ne parle de bâtir une église, distincte du Centre social St-Jean-Baptiste, et personne non plus, ne doute que le Seigneur n’y soit honoré et adoré avec toute la dignité et le respect qui lui sont dûs.

L’année 1966 fut remarquablement mise à profit par le Conseil des syndics pour aménager la salle paroissiale de manière à l’adapter davantage aux activités communes des paroissiens; la bonne volonté, l’habileté et le talent de Messieurs René Béchard, Albert Dubé, et René Collette, notamment, aboutirent ainsi à faire de cette salle un endroit de rencontre idéal, tout autant pour l’exercice du culte, que pour diverses activités sociales, la tenue de congrès, etc. (39)

Tout au long de l’année 1967, grâce au dévouement de quelques paroissiens, menuisiers et artisans polyvalents, les modifications survenues dans la liturgie de l’Église furent apportées à l’autel, et aux sièges de la salle pour l’exercice du culte.

Le père Riopel, O.F.M. avait apporté sa généreuse contribution à tous ces changements liturgiques, en dépit d’une santé chancelante. Dès juillet 1966, cependant, le Conseil des syndics s’était inquiété à juste titre d’apprendre que le père Riopel avait obtenu la permission de ses supérieurs de démissionner de ses fonctions de curé de la paroisse St-Jean-Baptiste. Sans doute, depuis la fondation de la paroisse la tâche avait été épuisante pour les divers curés qui s’étaient succédés à cette haute responsabilité paroissiale, mais le
L'abbé Philippe Jean
Photo: Paroisse St-Jean-Baptiste
L'abbé Philippe Jean est l'actuel curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Regina.


hasard avait voulu que bon nombre d’entre eux ne possédaient pas une santé suffisamment robuste pour résister au stress des innombrables tracas auxquels ils furent en butte tout au long de leur chemin pastoral.

Le père Ildephonse Riopel, O.F.M. prit sa retraite au cours de l’été 1967; son successeur, un autre Franciscain, le père Marius Bédard, devait être le dernier membre de son Ordre à présider aux destinées de la paroisse St-Jean-Baptiste de Regina.

Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, le père Bédard semblait être en parfaite santé, et tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Depuis longtemps, cependant, le père Marius Bédard avait repoussé l’idée de prendre des vacances, lorsque, fortuitement, l’un de ses amis intimes, M. Claude Béchard, de Regina, vint à discuter avec lui d’un projet de vacances en Europe. L’idée se concrétisa, et vers la fin juillet 1973, les deux amis embarquèrent à New-York à bord du magnifique paquebot, le «Queen Elisabeth II», à destination de Southampton. Il s’agissait d’un voyage organisé en Europe qui les conduisit successivement à Londres, en Belgique, en Irlande, en Allemagne de l’Ouest, en Italie, en Suisse et en Autriche. Avant de rentrer au pays, le père Bédard et Claude Béchard passèrent ensuite, en dehors du voyage organisé, environ deux semaines à Paris, séjour qui leur permit de se détendre en visitant les nombreux monuments et points d’intérêt de la Ville lumière. Puis ils rentrèrent au Canada avec Air France.

Ce magnifique voyage devait toutefois se terminer d’une bien tragique façon. À peine rentré dans sa ville de Québec, le père Marius Bédard fut soudainement frappé d’une paralysie cérébrale, qui provoqua chez l’infortuné curé de la paroisse St-Jean-Baptiste une perte assez prononcée de la parole. Avec le temps, son état de santé s’améliora quelque peu, et il revint à Regina pour le mariage de son ami Claude Béchard.

L’intérim fut assumé par le père Fidèle Chicoine, O.F.M., qui fut chargé de s’occuper de la paroisse pour une période d’un mois; cette période fut prolongée jusqu’en octobre, alors qu’un autre Franciscain, le père Sébastien, de Lumsden, prit en main la responsabilité de la paroisse St-Jean-Baptiste de Regina jusqu’au 1er juillet 1974. La relève fut alors assurée par le père Albert Gervais, O.M.I., qui devenait ainsi le premier curé oblat de la paroisse nationale française de Régina, et que le voeu exprimé par l’A.C.F.R. en 1966, se trouvait exaucé. La dynastie des pères Oblats de Marie-Immaculée succédait à celle des pères Franciscains, qui pouvaient toutefois être fiers du magnifique travail accompli dans les premières et difficiles années de la paroisse St-Jean-Baptiste.

Bien qu’ancien professeur d’anglais au Collège Mathieu, le père Gervais avait su s’adapter avec facilité à ses responsabilités paroissiales et avait apporté un soin particulier à la liturgie et aux offices religieux. Puis il reçut une nouvelle obédience en devenant curé de sa paroisse natale: St-Maurice de Bellegarde. Le père Benoît Paris, O.M.I. lui succédait le 1er juillet 1978, en tant que nouveau curé de la paroisse St-Jean-Baptiste.

Notes et références

(1) Regina Cleri Major Seminary 1931-1954, Regina Minorum Monastery, Archives des Pères Franciscains à Calgary. p. 38—39 (Traduction libre).
(2) LIRETTE, J. Léo, Récit historique de la paroisse St-Jean-Baptiste de Régina, Manuscrit déposé aux Archives de l’Archidiocèse de Régina. p. 19 (document aimablement prêté par Mme Lucille Tessier, de Régina).
(3) Note manuscrite de Mgr M.C. O’Neill, datée du 17 octobre 1950, Archives de l’Archidiocèse de Régina.
(4) Lettre adressée par le Comité pour la paroisse française à Mgr O’Neill, en date du 24 mai 1951.
(5) Notes manuscrites de Mgr O’Neill Op. cit.
(6) Mémo signé par Mgr O’Neill, 13 août 1951.
(7) Document intitulé : «This indenture made this 7th day of August, 1917.» Archives de l’Archidiocèse de Régina.
(8) Lettre de M.J. Girardin à Mgr M.C. O’Neill, 8 avril 1952.
(9) Lettre de J.A. Moreau à Mgr O’Neill, 25 août 1952.
(10) LIRETTE, J. Léo, Op. cit. p. 21.
(11) Ibid. p. 23
(12) Ibid. p. 25—26.
(13) Ibid. p. 25—26.
(14) Ibid. p. 25—26.
(15) Ibid. p. 25—26.
(16) Ibid. p. 26—27.
(17) Ibid. p. 26—27
(18) Ibid. p. 26—27.
(19) Ibid. p. 28—30.
(20) Lettre du père Raynier Chabot, O.F.M. to the Most Reverend Michael C. O’Neill, D.D., Arshbishop of Regina, January 28, 1955. (Traduction libre)
(21) Lettre du Père S. Beaudette, O.F.M. à S. Exc. Mgr O’Neill, 30 mars 1955.
(22) LIRETTE, J. Léo, Op. cit. p.30—31.
(23) Ibid. p. 30—31.
(24) Ibid. p. 32—34.
(25) Ibid. p. 35—38.
(26) Ibid. p. 35—38.
(27) Ibid. p. 38—39.
(28) Ibid. p. 42
(29) Ibid. p. 43—46
(30) Ibid. p. 43—46
(31) Ibid. p. 43—46
(32) Ibid. p. 43—46
(33) Ibid. p. 47—48.
(34) Lettre du R.P. Stephen Gattafoni, O.F.M. à J.L. Lirette 'Option to purchase”, 30 avril 1963.
(35) Lirette, J. Léo, 1Op. cit. p. 49—52
(36) Ibid. p. 49—52.
(37) Ibid. p. 52—54.
(38) Ibid. p. 52—54.
(39) Ibid. p. 52—54.





 
(e0)