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Des histoires

La Marseillaise S.D. 3327

La Marseillaise S.D. 3327

On Demande. Instituteur ou institutrice pouvant enseigner l'anglais et le français, qualifié pour la Saskatchewan. Salaire $65.00 par mois. École à l'année. Pour renseignement, s'adresser: Raymond Courteau, J.P. Sec.-Trés. Marseillaise, S.D. 3327. Arborfield, Sask.
Le Patriote de l'Ouest
le 6 janvier 1916
Lorsque les années de crise ont frappé la province en 1929, tout le paysage de la Saskatchewan avait été décoré de petites écoles de campagne. En fait, chaque communauté comptait trois, quatre ou cinq petites écoles où un instituteur ou une institutrice enseignait de la première à la huitième année. Souvent, l'école prenait le nom d'une famille de la région: Gaudet à Bellevue ou Piché à Gravelbourg. Parfois, on lui conférait un nom plus exotique comme l'école Survivance à Ferland, Confort à Ponteix ou La Marseillaise à Zenon Park.

Le district scolaire de la Marseillaise a vu le jour en 1914. Le 28 décembre 1914, les colons de la région ont envoyé une pétition au ministère de l'Instruction publique demandant la création d'un district scolaire pour les cantons 47 et 48, rang 12 et 13. Ils étaient 21 à signer la pétition. À l'exception de trois anglophones (William Arbour, Flit Cragg et Archer McIntosh), tous étaient Canadiens français. Parmi les premiers contribuables de l'école La Marseillaise on reconnait les noms Hudon, Marchildon, April, Fournier et Lalonde dont les arrières-petits-enfants forment encore le noyau de la population étudiante de l'école de Zenon Park.

L'école était située sur le carreau sud-ouest de la section 7, township 48, rang 12. Le terrain était la propriété d'Auguste Hudon. Les premiers commissaires étaient Albert Marchildon, Auguste Hudon, Hector Côté et Raymond Courteau (secrétaire-trésorier). L'école a ouvert ses portes le 27 avril 1915 avec Mademoiselle Blanche Lafortune comme institutrice. À cette époque, comme dans bien d'autres écoles de la Saskatchewan, l'enseignement se poursuivait pendant toute l'année, ou encore, on fermait pendant les gros froids d'hiver.

En 1938, l'école a été détruite par un incendie. Une nouvelle école a été construite sur le carreau nord-est de la section 12, township 48, rang 13. Le premier enseignant dans la nouvelle école a été Henri Lepage. Ce dernier allait déménager à Gravelbourg après son année d'enseignement à Zenon Park. Son fils, Henri, est professeur de sciences au Collège Mathieu depuis de nombreuses années.

En 1953, il n'y a que six élèves à l'école La Marseillaise. La décision est alors prise de fermer l'école et d'envoyer les enfants à l'école de Zenon Park. François Cadorette a été le dernier enseignant.

En 1916, c'est une mademoiselle Lupien qui a répondu à l'appel de Raymond Courteau pour le poste d'institutrice à La Marseillaise.

Une des anciennes institutrices, Anna Dufour, (Madame Victor Détilleux) écrivait en 1979 dans le journal l'Eau vive à propos de son expérience à La Marseilliase. «C'était en 1926. J'enseignais alors dans le nord de la province, à Zénon Park, dans une petite école dotée du très joli nom de 'La Marseillaise'. J'avais alors, en comptant plusieurs petits nouveaux arrivés depuis les beaux jours du printemps, trente-huit élèves, répartis dans les sept premières années du cours élémentaire, ce qui, il va sans dire, me tenait fort occupée... À cette date, l'ACFC n'était qu'un tout petit enfant, mais on commençait à songer sérieusement depuis une ou deux années à inaugurer les examens français. L'année 1924-25 s'était passée sans qu'on puisse mettre ce projet à exécution, mais en septembre 1925, on annonça au corps enseignant qu'en juin 1926, ça y serait!»(1)

L'histoire nous raconte que les premiers examens de français de l'ACFC ont eu lieu en juin 1925, mais il est possible que dans certains districts scolaires, comme La Marseillaise, on n'ait pas participé avant 1926.

«J'étais à ma deuxième année d'enseignement à Zénon Park, et je commençais à préparer sérieusement mes élèves pour cet événement. La leçon de grammaire était donnée trois fois par semaine, et les devoirs étaient corrigés et expliqués. Chaque mois, il y avait un examen écrit sur tout ce que les élèves avaient pris durant cette période, et à Noël sur tout ce qui avait été couvert durant le premier terme. Avant Pâques, les élèves avaient revu presque tout le livre; avec les examens mensuels ordinaires suivit donc aussi l'examen écrit, depuis le commencement du livre jusqu'à la dernière page apprise.»(2)

Selon madame Détilleux, c'est seulement au mois de mai que les enseignants ont reçu une lettre du Secrétaire général de l'ACFC leur annonçant que les examens auraient lieu tel que prévu.

Aujourd'hui, les petites écoles de campagne ne font partie que des souvenirs des pionniers. Mais autrefois, ces écoles, avec leurs instituteurs et institutrices, étaient le fondement même de la société saskatchewannaise.

(1) Détilleux, Anna, Lettre à l'Eau vive, le 31 octobre 1979.
(2) Ibid.

Sources
Courteau, J.L. et Hudon, Jeanne, Zenon Park 70th Anniversary - 1910-1980, Zenon Park: Celebrate Saskatchewan, 1980.

Détilleux, Anna, Lettre à l'Eau vive, le 31 octobre 1979.

Zenon Park History Book Committee, Yesterday-Hier, Today-Aujourd'hui, Zenon Park 1910-1983, Zenon Park: Zenon Park History Book Committee





 
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