Revue historique: volume 3 numéro 4L'Amicalepar André Moquin Vol. 3 - no 4, mai 1993
C'est avec enthousiasme que les anciens répondent à l'appel et établissent les bases de l'association sur lesquelles reposent l'Amicale. En effet, on retrouve les buts de l'Amicale dans un texte écrit par un ancien (initiales R. D.) pour les circonstances: «Le but d'un telle association? Faire naître et accroître chez les anciens élèves l'amitié qui doit les lier; rendre plus étroites les relations des anciens avec l'AIma Mater et provoquerles anciens à contribuer de façon pratique aux entreprises aptes à augmenter le prestige de l'institution dont ils sont les fils.» Les statuts d'aujourd'hui contiennent essentiellement les mêmes buts.
Lors de la réunion de fondation en 1943, on propose que l'association soit régie par un Bureau de direction. Le Bureau de direction se composerait de 18 membres dont quatre ex-officio et 14 élus. Les membres ex-off icio seraient le R. P. Recteur, un professeur, un secrétaire général et un secrétaire adjoint, nommés par le Recteur et choisis parmi le personnel. Les 14 autres membres seraient élus à tous les deux ans par les différents groupes d'anciens. En 1943, les groupes sont constitués comme suit: les anciens inscrits au Collège de 1917 à 1923, de 1924à 1928, 1929à 1933 et de 1934 à 1943. Une nouvelle répartition devrait se faire à tous les cinq ans. Un exécutif serait composé des quatre membres ex-officio et quatre autres membres élus par le Bureau de direction. Selon les noms publiés dans La Liberté et le Patriote, on retrouve au premier Bureau de direction les personnes suivantes: Albert Forcier, l'abbé Arthur Moquin, Conrad Piché, Lorenzo Beauregard, Pierre Lafrance, Raoul Béchard, Orner L'Heureux, Maurice Denis, le R. P. Henri Desrochers, l'abbé Gérard Couture, le R. F. Henri Légaré, Lionel Tremblay et Lucien Juneau. Les membres ex-officio sont: RR. PP. A. Lizée, N. Massé, E. Savoie et A. Paradis, o.m.i.
Enfin, les membres de l'exécutif sont: président, Albert Forcier; vice-président, Pierre Lafrance; 1er conseiller, l'abbé Arthur Moquin; 2e conseiller, Raoul Béchard et 3e conseiller, Conrad Piché. Aucun document dans les archives disponibles relate les activités de l'Amicale durant ses premières années. En effet, le premier signe d'activités est la parution au printemps 1946 du premier numéro de la série du Trait d'Union. La préface est signée par Arthur Lacerte, o.m.i., alors directeur de l'Académie française au Collège Mathieu. Cette première publication est suivie de trois autres numéros en 1946-1947 puis il y a un retour à une période d'inactivité qui dure jusqu'en 1954. On ne peut que conclure que l'Amicale joue un rôle plutôt secondaire durant ses premières années jusqu'à ce que, poussés par des besoins urgents, le Collège et l'Amicale lancent en janvier 1954 une campagne privée de financement.
Constatant le besoin d'inclure plus de personnes dans l'Amicale qui, jusqu'alors, ne comprenait que les anciens, on décide de réorganiser l'association en 1955. Dès lors, le nom devient «L'Amicale du Collège de Gravelbourg» et comprend dans son membership en plus des anciens, leur épouse et les parents des élèves inscrits. Toujours dans le cadre de la campagne de financement, le recteur, Irénée Tourigny, o.m.i., accompagné parle président de l'Amicale, Jérémie Crépeau (1 953-57), sillonnent la province en vue d'organiser parmi les anciens des comités régionaux ou paroissiaux. En tout, 50 comités sont mis sur pied cette année-là. On désigne aussi des chefs dans les autres provinces. En 1957, on effectue un changement aux statuts pour reconnaître les différentes régions de la province en nommant à l'exécutif un représentant de chacun des quatre diocèses de la province. Déjà, en 1957, on commence à parler de l'inscription des filles au Collège et on reconnaît, en admettant pour la première fois dans les délibérations de l'Amicale, l'apport des femmes dans l'épanouissement du Collège. La première femme à être élue au comité exécutif de l'Amicale est Madame Victor Godin. Encouragé par l'appui reçu lors de la campagne de financement en 1957, l'Amicale, sous la présidence de Pierre Lafrance (1946-49 et 1957-61), initie des rencontres mensuelles où on discute d'une variété de thèmes éducationnels se rapportant à la situation du Collège. Ces rencontres, tenues d'abord au Collège, s'organisent plus tard dans d'autres communautés en province. La première rencontre régionale a lieu à Ponteix le 16 avril 1961. D'autres rencontres se succèdent à Ferland, Willow Bunch, Coderre, Val Marie, Regina, une deuxième fois à Ponteix et à Willow Bunch et à SaintDenis en 1965. En 1958, sous la direction de Wilfrid Piédalue, o.m.i., on voit naître le club des 200. Le but du club est de recueillir des fonds annuellement pour le fonctionnement de l'Amicale. Tous les anciens, les amis du Collège ou les parents qui contribueront au moins 10,00 $ deviendront membres de l'Amicale. Le nom des membres sera publié dans le Trait d'Union, dans la chronique du Collège dans La Liberté et le Patriote et paraîtra au Tableau d'honneur qui sera dressé dans le parloir du Collège. L'objectif est de recruter 200 membres cotisés par année. Motivé par une collecte de fonds pour la construction de la bibliothèque, le club atteint 700 membres cotisés en novembre 1962. On se fixe alors un nouvel objectif de 2 000 membres dont le nouveau nom «Le club 2M». Encore plus tard, on se fixe comme objectif de liquider toute la dette de la nouvelle bibliothèque. Lors de la réunion annuelle du 20 novembre 1960, on se rend à l'évidence de la nécessité d'un secrétariat permanent pour l'Amicale. D'une part, l'activité de l'Amicale va toujours en grandissant et d'autre part, il y a un manque de communication avec les régions. De plus, la décroissance des effectifs du Collège, depuis quelques années, pousse les membres de l'Amicale et les autorités du Collège à faire demande auprès du Provincial des Oblats du Manitoba de nommer un recruteur à plein temps pour le Collège. Faisant d'une pierre deux coups, ce recruteur doit aussi assumer l'organisation des cercles paroissiaux de l'Amicale. On passe immédiatement à l'action et on demande à Benoit Paris, o.m.i. d'assumer cette responsabilité jusqu'à ce que l'on puisse nommer un recruteur à plein temps. Dès l'année scolaire 1961-1962, le R. P. Jean-Baptiste Méthé assume cette responsabilité. À son assemblée générale le 25 novembre 1962, sous la présidence du Dr. Raymond Piché, deux décisions importantes marquent l'Amicale et effectivement le Collège. D'abord, reconnaissant de plus en plus le rôle important de la femme dans l'éducation, l'exécutif de l'Amicale propose la fondation de la branche féminine de l'Amicale. Cet événement ouvrira la porte à l'admission des filles en 1970. Le premier exécutif de
l'Amicale féminine estcomposé d'Yvonne Piché (présidente), Donalda Pinsonneault (vice-présidente), Germaine Moquin (deuxième vice-présidente), Gisèle L'Heureux (secrétaire), et les conseillères, Irène Chabot, Yvette Monette de Meyronne, Rachelle Stringer de Ponteix, Léophile Chabot de Willow Bunch, Mme Émile Carrière, Florence Fournier de Montmartre et Cécile Denis de Vonda. À cette même réunion, on propose l'établissement d'un «Bureau des gouverneurs» que les autorités du Collège acceptent favorablement à titre de conseil consultatif dans l'administration. Ce bureau doit être indépendant de l'Amicale et posséder son propre exécutif. Il est composé de 25 membres, dont cinq sont membres ex-officio et 20 sont élus. Le premier bureau est formé des membres ex-officio suivants: Mgr Aimé Decosse, évêque de Gravelbourg; le recteur, Eugene Dubreuil, o.m.i. et le vice-recteur, Gérard Nogue, o.m.i, et les abbés Dominique Dugas, curé de la Cathédrale et Adrien Chabot, président du Comité diocésain du Collège. Les membres élus par élection sont: Me Allyre Sirois, Dr Rolland LeBlanc, Dumont Lepage, Dr Rosario Morin, Roland Pinsonneault, Germaine Moquin (tous de Gravelbourg), Jean Stringer (Ponteix), Charles-H. Fournier(Ferland), Lionel Tremblay (Courval), Dr Rodrigue Taillon (Assiniboia), Clément Périgny (Laf lèche), Norbert Lepage (Val Marie), DrAdrien Leclaire (Swift Current), Joseph Joubert (Montmartre), Jérôme Béchard (Lajord), Bruno-J. Lajeunesse(Redvers), Albert Bourassa (Radville), Raymond Marcotte (Saskatoon), Clotaire Denis (Vonda) et Irène Chabot (Ferland). Au moment du départ des Oblats en 1976, ce bureau des gouverneurs joue un rôle important pour assumer la relève. Le 21février 1965, l'Amicale perd un de ses plus grands artisans dans la personne de Wilfrid Piédalue, o.m.i., après 38 ans de services comme professeur au Collège. Albert Fournier, o.m.i., le remplace comme coordonnateur au Club 2M qui continue à fonctionner jusqu'en 1966 alors qu'on établit la bourse Piédalue. En 1967, le Collège se prépare à célébrerson 50e anniversaire et se trouve sur le point d'effectuer des changements importants dans son orientation. Aussi voit-on dans la foulée de l'oecuménisme suite à Vatican Il et du bilinguisme suite à la commission B & B, le Collège adopte l'orientation «chrétienne et bilingue>. Le Collège s'associe à la commission scolaire de Gravelbourg en vue de faire reconnaître son programme du secondaire par la province de la Saskatchewan et ainsi avoir accès aux octrois provinciaux. L'année suivante, l'affiliation avec l'Université d'Ottawa cesse et le programme des Arts est discontinué. Conjointement, un programme d'éducation bilingue à l'Université de Regina voit le jour. Le 17 novembre 1968, l'Amicale adopte de nouveaux statuts qui voient la fusion de l'Amicale masculine et féminine. Le nouvel exécutif se compose d'un président, d'un vice-président et d'une vice-présidente, de deux conseillers et deux conseillères, les membres ex-officio du personnel et le président sortant de charge. Peut-être à cause des grands changements apportés à l'orientation du Collège ou le sens d'un avenir assuré avec l'obtention d'octrois provinciaux ou encore un manque d'intérêt général, l'Amicale cesse ses activités en 19681969 pour une période de 11 ans. En 1970, le Collège devient coéducationnel et en 1976, la direction du Collège passe des mains des Oblats à une corporation laïque. Pendant un peu plus d'une décennie, l'Amicale est dormante. Puis, stimulée par les célébrations du 60e anniversaire du Collège en 1979 et par un ancien, Monsieur Réai Forest, directeurgénéral du Collège, l'Amicale reprend vie le 4 mai 1980. Le samedi 22 novembre 1980 a lieu la première réunion générale annuelle depuis 1968. Louis Marchand, président en 1968, assume à nouveau cette position. En 1984, pour reconnaître ses nombreuses années de service au Collège Mathieu, l'Amicale lance le Fond fiduciaire Henri Léost qui a pour but de venir en aide aux élèves inscrits au Collège. Seuls les intérêts sont versés annuellement à cette fin. Depuisi 980,fidèlesau rendez-vous, les anciens, les anciennes et les amis du Collège se rencontrent annuellement. Ils organisent des soirées dansantes, des tournois sportifs, des tournois de cartes, des kermesses, des soupers gala et publient régulièrement le Trait d'Union. (André Moquin, un ancien élève et professeur au Collège Mathieu est président de l'Amicale depuis 1989. II avait aussi détenu ce poste de 1982 à 1985.) |
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