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Société de la Saskatchewan
Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 17 numéro 3

L’Ouest en action: On s’garoche à Batoche

Laurier Gareau
vol.17 - no 3, mars 2007
Les regroupements jeunesses de l’Ouest ont toujours cherché des occasions de regrouper la jeunesse francophone de l’Ouest autour d’activités communes, que ce soit les Jeux de l’Ouest et du Nord, le Parlement jeunesse de l’Ouest et du Nord ou encore le festival historique «On s’garoche à Batoche» en 1979. Il est toutefois intéressant de noter que le comité exécutif de l’Association jeunesse fransaskoise avait approuvé la proposition de travailler à l’organisation d’un festival historique pour les jeunes en 1979, pourvu que ce projet n’aurait pas «la priorité sur les autres projets de l’AJF.» N’oublions pas qu’en 1979, l’AJF organisait un premier Festival théâtral, tandis que les Patriotes de Prince Albert planifiaient le Super Fransaskois Show.

L’Ouest en action, un regroupement des directions des quatre associations jeunesses de l’Ouest, avait donc été mis sur pied avec le mandat d’assurer une communication entre les quatre organismes, d’assurer une coordination globale des activités pour faire ressortir l’identité culturelle des jeunes de l’Ouest et de faire connaître leur histoire.

En 1979, On s’garoche à Batoche est donc devenu un projet d’envergure pour la jeunesse de l’Ouest. Quelque 1000 jeunes et jeunes adultes du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique se donnaient rendez-vous à Saint-Laurent de Grandin, près de Batoche, pour une fin de semaine d’immersion culturelle et historique.
Jeunes Artistes
On s'garoche à Batoche à donner l'occasion à plusieurs jeunes de se recontrer, de creér des liens d'amitié de de faire valoir leurs talents artistiques. (photo: Archives de l'AJF)
Laurelle Favreau était alors directrice générale de l’Association jeunesse fransaskoise avec ses bureaux dans les locaux de l’ACFC sur la rue Central à Regina. C’est elle qui allait assumer la coordination de l’événement. Le festival On s’garoche à Batoche avait cinq grandes priorités : regrouper les jeunes francophones de l’Ouest; les sensibiliser à leur histoire; politiser les jeunes; promouvoir les artistes francophones de l’Ouest et faire reconnaître les quatre associations jeunesses comme organismes provinciaux. N’oublions pas que l’AJF avait seulement vu le jour deux ans plus tôt lors d’un congrès à Saskatoon.

Il aura fallu deux ans de travail pour réaliser On s’garoche à Batoche. Des contractuels comme Bernard Lavigne et Laurier Gareau se sont mis à la tâche pour développer une présentation audiovisuelle avec plus de 5000 photos sur l’histoire des Francophones dans l’Ouest canadien. Laurier Gareau et Jean-Raymond Châles ont écrit La nation provisoire, une pièce au sujet des événements de Batoche en
musiciens
Plusieurs jeunes artiste de la scène musicale de l'Ouest se sont présentés en spectacle lors de On s'garoche à Batoche en 1979. (photo: Archives de l'AJF)
1885, pièce jouée par le théâtre La Boîte à Popicos d’Edmonton. D’autres comédiens ont été embauchés pour présenter des monologues historiques à propos de Marie-Anne Gaboury-Lagimodière (Lise Rivard), Père Albert Lacombe (Michel Allard), Sir Wilfrid Laurier (Gérald Marchildon) et Raymond Denis (Roland Stringer). De jeunes artistes de la scène musicale de l’Ouest se sont présentés en spectacle, soit une trentaine d’artistes comme Nicole Brémault, Gisèle Lemire, Suzanne Campagne, Gilberte Bohémier, Maurice Aubin et Danyèle Julien sous la direction musicale de Dennis Connelly.

Du 29 juin au 2 juillet 1979, les jeunes participants de l’événement ont fait un pélérinage de Saint-Laurent de Grandin jusqu’au site historique national de Batoche à quelques kilomètres au sud et à l’est de la rivière Saskatchewan-Sud.

Le lendemain du festival, la coordonnatrice Laurelle Favreau avait ces mots à dire à un auditore radiophonique de l’Alberta : «On s'garoche à Batoche a permis aux Francophones de mieux connaître leur histoire, mais il a permis aussi à 600 jeunes de s’amuser ferme en français et de rencontrer d’autres gens du même âge qui vivent les mêmes situations de minoritaires dans leur province respective.» Aux 600 jeunes participants, il est possible d’ajouter plusieurs centaines de bénévoles et employés. Au lendemain de l’événement, les organisateurs espéraient répéter l’activité l’année suivante.

Toutefois, le départ de Laurelle Favreau quelques mois après On s’garoche à Batoche et l’énorme travail de planification que nécessite une telle activité a fait que le festival n’a jamais été repris. Toutefois, quelque 1000 jeunes ont voulu continuer à vivre leur francophonie grâce à l’événement. Ce sont, en grande partie, ces mêmes jeunes qui ont été impliqués dans les comités de parents quelques années plus tard pour revendiquer la gestion scolaire.

En Saskatchewan, On s’garoche à Batoche a aussi donné le goût à plusieurs de créer une fête estivale ou la famille fransaskoise pourrait vivre sa culture dans une atmosphère de détente et de plaisir. On s’garoche à Batoche a donc été l’inspiration pour la Fête fransaskoise qui a vu le jour en juillet 1980.
Groupe de jeune
Un groupe de jeune attend le traversier pour se rendre à St-Laurent-de-Grandin lors de On s'garoche à Batoche du 29 juin au 2 juillet 1979. (photo: Archives de l'AJF)





 
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