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Société historique de la Saskatchewan

Revue historique: volume 3 numéro 1

L’affaire de l’école Éthier

Vol. 3 - no 1, novembre 1992
Me John G. Diefenbaker
Me John G. Diefenbaker de Wakaw, Saskatchewan.
Photo: Archives de la Saskatchewan

mai 1922

Wakaw: Une affaire disgracieuse vient de prendre fin, devant le juge Doak de la Cour de district, au Palais de justice de Wakaw. Cette affaire date de deux ans et remettait en question notre droit d’enseigner le français dans nos écoles. Deux commissaires canadiens-français de la région de Domrémy, Rémi Éthier et Léger Boutin, avaient été traduits en justice pour avoir permis à l’institutrice de l’école Éthier, Mlle Marie-Annette Houle, d’enseigner le français aux jeunes. Un des plaignants, William Mackie, est un Anglais qui ne connaît pas mieux, mais les deux autres, Omer Houle et Adélard Éthier, sont Canadiens français et n’auraient jamais dû être impliqués dans cette affaire. Des personnes averties nous disent qu’ils ne s’agissait que d’une chicane de famille.

En août 1921, William Mackie avait envoyé au premier ministre William Martin la première de nombreuses plaintes au sujet du district scolaire d’Éthier N° 1834. Mackie soutenait dans ses lettres au premier ministre que l’école Éthier n’était que “l’antichambre de l’église du village”, et qu’on y enseignait le français “du matin jusqu’au soir”. En janvier de cette année, William Mackie avait déposé une plainte formelle contre les deux commissaires de l’école, devant le juge de paix E.H. Firneisz de Wakaw. Le procès eut lieu le 11 février et les deux Canadiens français furent trouvés coupable d’avoir permis l’usage du français comme langue d’instruction au-delà de la première année. Ils furent condamnés à $15.00 d’amende chacun et aux dépens.

L’A.C.F.C. et l’A.C.E.F.C. se sont portées à la défense des deux hommes et c’est toute la communauté canadienne-française qui s’est chargé des frais de l’appel en Cour du district. Pour mener leur appel, les deux accusés ont retenu les services de l’avocat J.-G. Diefenbaker de Wakaw. Leur défense reposait sur deux points: la partie appellante niait les allégations de faits et, même si on parvenait à les prouver, aucune dérogation à la Loi des Écoles n’avait eu lieu.

Quoiqu’il était convaincu du bien fondé de la plainte de William Mackie, le juge Doak a dû juger en faveur des deux commissaires car si la Loi des Écoles avait voulu que les commissaires soient coupables de contravention et passibles d’une amende pour n’avoir pas accompli tous les devoirs énumérés dans la Loi, il l’aurait alors stipulé en termes clairs et non équivoques.

L’affaire est close, mais malheureusement un précédent a été établi dans la province car c’est la première fois que le corps de police provincial a assumé les responsabilités du Département pour faire appliquer la Loi des Écoles. Combien d’autres fois nos écoles seront-elles ainsi menacées par des fanatiques orangistes?






 
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