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Des lieux

Kermaria

On demande pour l'école de Kermaria, district No 775, une institutrice ou un instituteur ayant un diplôme de 3e classe et pouvant enseigner le français. L'engagement commencera au 1er avril prochain jusqu'au 1er décembre. S'adresser à François Kerleroux, Sec.-Trés., Kermaria, Sask.

Le Patriote de l'Ouest
le 26 février 1914
Dans ma dernière chronique, j'ai mentionné que l'histoire de Pathlow et de Flett's Spring était intimement liée à celle de Saint-Brieux. C'est aussi le cas pour la petite mission de Kermaria, située une dizaine de milles au sud-est de Saint-Brieux. «Les premiers colons qui devaient plus tard former le noyau de la mission de Kermaria arrivèrent de Bretagne en 1906. Tous les homesteads ayant été choisis à St-Brieux, il fallut s'éloigner du centre. C'est ainsi que la petite colonie de Kermaria fut établie.»(1) Dès l'arrivée de ces colons de la Bretagne, le fondateur de Saint-Brieux, l'abbé Paul Lefloc'h vient leur dire la messe.

Parmi les premières familles françaises de Kermaria on retrouve les Jézéquel, Crozon, Guéguen, LeBorgne, Migadel, Peleau, Guézille, Jestin, Breton, Laurans, L'Hénaff, Kerleroux et Coutard.

Si l'abbé Lefloc'h vient leur dire la messe dès 1906, les gens de Kermaria doivent attendre jusqu'en 1915 avant d'avoir leur propre église. Entre temps, la messe est dite dans la maison des colons. C'est l'abbé Pierre Barbier, anciennement curé de Domrémy, curé de Saint-Brieux depuis 1911 et responsable de la mission de Kermaria, qui se charge de la construction de l'église. «En 1915 les paroissiens de Kermaria devinrent propriétaires de leur église. Depuis plusieurs mois, le Père Barbier avait décidé de bâtir une chapelle à Kermaria. Il avait demandé et obtenu une concession de 10 acres de terrain sur le sud-ouest de la section 20, Carreau 41, rang 19. Après discussion des plans avec les intéressés et une fois tout le monde d'accord, le bon Père annonça que les travaux commenceraient les semailles terminées.»(2) La petite chapelle est agrandie en 1926 lorsqu'on ajoute un choeur et une sacristie. Toutefois, même s'ils ont leur église, il n'y aura jamais de prêtre résidant à Kermaria. «On y célébrait la messe une ou deux fois par mois si le temps et l'état des routes le permettaient.»(3) On continue à dire la messe une ou deux fois par mois jusqu'à la mort de l'abbé Joseph Rivard en 1974. Depuis, «la petite église est devenue site historique et on n'y célèbre qu'une messe annuelle.»(4) La dernière messe a eu lieu le 14 août 1994. C'est l'abbé Albert Legatt, petit fils d'Athanase Legatt de Pathlow et de Marie Guéguen de Kermaria, qui a célébré cette messe. Comme il a été mentionné plus tôt, les histoires de Pathlow, Flett's Spring, Saint-Brieux et Kermaria sont intimement liées.

En 1912, les colons de Kermaria établissent un district scolaire et l'école de Kermaria, No 775, ouvre ses portes pour l'année scolaire 1913 (avril à décembre). La première enseignante est Jeanne Bergot, l'aînée des enfants de Denys Bergot, pionnier de Saint-Brieux. Elle n'enseigne qu'une année et est remplacée, en avril 1914, par Marie de Goesbriand. De nombreux autres instituteurs et institutrices enseignent dans la petite école de Kermaria, qui était située environ un mille et demi de l'église sur le NE 8-41-19.

Les principales familles françaises de Kermaria ont été les Crozon, Guéguen, Jézéquel et Kerleroux. Joseph Crozon était natif de Brélés (Finistère) en France. Il vient au Canada en 1907 avec sa femme, Marie-Anne Carne, et ses six enfants. Ils s'établissent premièrement à Saint-Brieux et viennent prendre un homestead à Kermaria en 1909. François Guéguen était natif de Plourin (Finistère) en France. Comme Joseph Crozon, il émigre au Canada en 1907. L'année suivante, il prend un terrain à Kermaria et fait venir sa femme et ses enfants restés en France. François et sa femme, Marie-Yvonne Guéguen, élèvent une famille de dix enfants, dont une fille, Marie, épouse Athanase Legatt. Guillaume Jézéquel était natif de Ploudalmézeau (Finistère) en France. Guillaume, sa femme, Jeannie Le Dreff et leur fille, Marie, arrivent à Saint-Brieux en 1906 et s'établissent à Kermaria. Un fils, Joseph, est né au Canada. François Kerleroux était natif de Lannilis (Finistère) en France. Il vient s'établir à Kermaria en 1907 avec sa femme, Marie-Anne Colin et leurs trois enfants. Six autres enfants naissent au Canada.

Ces quatre familles de la Bretagne ont laissé une belle tradition française à la petite colonie de Kermaria.

Références

(1) Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures—One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891—1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990, p. 224.
(2) Ibid.
(3) Historique de Saint-Brieux, 1904—1979, Saint-Brieux: Comité d'histoire de Saint-Brieux, 1981, p. 19.
(4) Leray, Lilianne, «Messe annuelle à Kermaria», L'Eau vive (20 octobre 1994), p. 2.

Sources

Un bout d'histoire... 132

Historique de Saint-Brieux, 1904—1979, Saint-Brieux: Comité d'histoire de Saint-Brieux, 1981.

Lavigne, Solange, Kaleidoscope, Many Cultures—One Faith, The Roman Catholic Diocese of Prince Albert, 1891—1991, Prince Albert: Diocèse de Prince Albert, 1990.






 
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